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samedi, 08 mars 2008

La méthode Sarkozy au révélateur des municipales

PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy affronte dimanche son premier test électoral à la faveur d'élections municipales où la dimension locale, les sondages l'attestent, est prépondérante mais que l'opposition veut convertir en vote sanction.
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Le scrutin des 9 et 16 mars s'annonce périlleux pour la majorité présidentielle, qui pâtit de l'impopularité croissante du chef de l'Etat dans une conjoncture économique morose.

Nicolas Sarkozy semble en être conscient.

Après avoir vanté la dimension nationale d'un scrutin, qui intervient dix mois après son entrée à l'Elysée, il en minimise désormais la portée.

"Moi, je ne suis pas candidat aux municipales", a-t-il dit jeudi lors d'un déplacement sur le terrain, à Vesoul (Haute-Saône). "A un moment donné, quand les élections sont passées, on doit tous travailler ensemble", a-t-il ajouté.

Dans une atmosphère de défaite annoncée pour la droite, tout se passe, écrit le journal Le Monde vendredi, "comme si l'Elysée avait déjà passé par pertes et profits le scrutin".

"Je travaille à la modernisation de la France sans me laisser distraire par les péripéties", a ainsi souligné Nicolas Sarkozy dans une interview au Figaro publiée jeudi.

Le chef de l'Etat, note un ministre, "est très conscient qu'il faut clarifier la politique suivie et donner une ligne forte", ce qu'il fera, ajoute-t-il, en s'exprimant après le second tour des élections le 16 mars.

Selon un sondage Ifop pour Le Monde, les deux tiers des électeurs (66%) pensent se prononcer "principalement en fonction de considérations locales". En revanche, le nombre de personnes souhaitant sanctionner le chef de l'Etat et le gouvernement est passé de 16% en janvier à 18% en février et 21% en mars.

DU "BAROQUE" AU "CLASSIQUE"

Dix pour cent des personnes interrogées dans cette enquête disent qu'elles voteront pour soutenir le président de la République et le gouvernement, contre 19% en janvier.

"On assiste à une progression de la sanction et à un tassement du soutien", dit Jérôme Fourquet, directeur-adjoint du département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop. "L'élection risque d'être difficile pour la majorité, même si l'enjeu du vote sera d'abord local. Le vote sanction peut faire la différence dans un certain nombre de villes tangentes".

D'autres sondages prédisent de même une victoire de la gauche, comme celui d'OpinionWay dans Le Figaro où 32% des Français disent souhaiter l'élection d'un candidat de gauche contre 27% qui optent pour un candidat de droite.

Le Parti socialiste, à la tête duquel François Hollande conduit sa dernière campagne électorale en tant que premier secrétaire, espère qu'avec un vote "fort" les Français contraindront Nicolas Sarkozy à changer de cap.

Prudents, les socialistes appellent à la mobilisation des électeurs et à déjouer "le piège" des sondages dans un scrutin brouillé par "l'ouverture" et les panachages en tous genres.

Le PS s'estime en mesure de conquérir 30 des 47 cités de plus de 20.000 habitants perdues lors du précédent scrutin municipal en 2001, où la conquête par la gauche de Paris et Lyon avait en partie masqué la défaite. Cette fois, la prise de Marseille n'est pas exclue. La gauche dirige actuellement 170 villes de plus de 20.000 habitants contre 220 pour la droite.

Pour l'UMP, son secrétaire général, Patrick Devedjian, interrogé vendredi sur Canal+, a fixé comme objectif de gagner dans une quinzaine de villes de plus de 30.000 habitants et de conserver Marseille et Toulouse.

Quel que soit le résultat, Patrick Devedjian, un proche du chef de l'Etat, assure que Nicolas Sarkozy en tiendra compte.

Il l'a déjà fait, a-t-il souligné, notant que dans son interview au Figaro le président de la République "est dans cette rigueur qui est demandée". "On passe peut-être un peu de la période baroque à la période classique", a-t-il lancé.

Gilles Trequesser

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