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vendredi, 25 janvier 2008

Tsonga, serein et virevoltant, "comme un papillon":une touche de Muhammed Ali

En toute décontraction, Jo-Wilfried Tsonga s'est qualifié pour sa première demi-finale de Grand Chelem en battant Mikhail Youzhny 6-4, 6-0, 7-6, à Melbourne. Le Français, qui n'a concédé aucune balle de break face au Russe, devient le 6e Tricolore à atteindre le dernier carré de l'Open d'Australie.
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OPEN D'AUSRALIE - Quarts de finale messieurs

Tout vient à point à qui sait attendre. Et Jo-Wilfried Tsonga sait à la fois attendre et aller chercher les points du bonheur. Le Français, qui disputait son premier quart de finale en Grand Chelem, a joué un tennis juste, dosant son enthousiasme, pour battre Mikhail Youzhny et accéder au dernier carré de l'Open d'Australie. Lui qui ne compte même pas un seul titre à son palmarès, lui qui a dû ronger son frein dans l'anti-chambre de l'ATP (circuits Challengers), le voilà face à Rafael Nadal, juste à côté des Roger Federer, James Blake, Novak Djokovic ou David Ferrer.

Impressionnant de maîtrise tout au long de la rencontre, Tsonga a bétonné son service et attendu les moments propices pour attaquer son adversaire. Pas de "slide show" à la Monfils, pas de "panic attack" à la Gasquet, mais une envie de mordre dans la balle bien contrôlée, ponctuée de quelques coups d'éclats. En début de partie, les joueurs ne se sont pas beaucoup découverts. Prudents dans l'échange, solides au service avec de gros pourcentages en premières balles (plus de 80% chacun), les deux joueurs se sont répondus du tac-au-tac. Bois contre bois, passings contre passings.

Tsonga, serein et virevoltant, "comme un papillon"

Sous pression, Tsonga est monté, mais il est aussi celui qui lâche un petit peu mieux ses coups, celui qui tient un petit peu mieux la balle. Sur une accélération de revers, Tsonga obtient une première balle de break et de set à 5-4. La seconde sera la bonne, et quelle balle de set ! Sur un smash de Youzhny, Tsonga place un passing de revers gagnant. Youzhny ne trouve pas les solutions. Le Russe s'attendait peut-être à voir le Français se jeter à l'attaque inconsidérément. Il se voit face à une grande "carcasse" très mobile, usant souvent d'un chop neutre en revers, capable d'évaluer les risques et de faire virevolter sa raquette en avançant pour achever les points. Si l'on excepte quelques sursauts d'encouragements sur des points importants, Jo reste sobre dans son attitude, et surtout très "facile" dans son déplacement et ses prises de balle. Du haut de sa forteresse - son service - il distille ses efforts. Trois breaks dans le deuxième set le place dans une situation idéale à 6-4, 6-0.

Dans la troisième manche, Youzhny peut enfin s'appuyer sur un service digne d'un quart de finaliste. Tsonga gère les premiers jeux et accélère comme lors des deux premiers sets. Le Russe l'attend à ce tournant du match. Son bras et ses jambes sont encore hésitants, il fait quelques cadeaux mais "sent" mieux la balle. Poussé au tie-break alors qu'il était à 5-4, 30/A, service Youzhny, Tsonga serre le jeu. S'il n'a jamais eu à défendre une balle de break de toute la rencontre, il a retrouvé sa première balle au moment de conclure après une période de flottement. Après Patrick Proisy (1973), Yannick Noah (1990), Nicolas Escudé (1998), Arnaud Clément et Sébastien Grosjean (2001) dans l'ère Open, revoici un Français en demi-finale à Melbourne Park !

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