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jeudi, 24 janvier 2008

Bruxelles:Les nouveaux devoirs belges pour le climat

LE PAQUET CLIMAT est accepté sans critiques côté belge. Guy Verhofstadt ne renégociera pas la proposition européenne.
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Nous sommes satisfaits du paquet. L'objectif de la Belgique ne sera pas de dire qu'il faut le changer. » C'est un Premier ministre plutôt souriant qui a commenté, ce mercredi après-midi, les nouvelles mesures arrêtées par la Commission européenne visant à inciter les États à lutter contre les changements climatiques (lire en page 17). « Pour les uns, c'était trop dur, pour les autres, pas assez, renchérit Guy Verhofstadt. De notre point de vue, ce plan est très ambitieux et courageux. Il répond aussi au souhait belge de tenir compte du fait que c'est un petit pays, très peuplé avec de vieilles industries. Le prix à payer sera raisonnable. »

On le sait, le Premier ministre était intervenu en personne auprès du président Barroso, jeudi dernier, afin de revoir l'objectif en matière d'énergies renouvelables au grand mécontentement des écologistes et des ONG vertes. Les aménagements obtenus, parfois très nébuleux, sont jugés satisfaisants (lire ci-dessous).

Au-delà des efforts en matière d'énergies renouvelables (13 %) et du futur régime de permis de polluer alloués à l'industrie à partir de 2013, la Belgique devra également s'atteler à réduire de 15 % le solde de ses émissions de gaz à effet de serre. Soit mener des actions volontaristes dans le domaine du transport, du logement et de l'agriculture, pour l'essentiel.

« On peut constater que c'est moins que la moyenne européenne, remarque Jean-Yves Saliez, secrétaire général d'Inter-Environnement. Qu'on ne vienne pas dire que ce sera impossible à tenir. La méthode de calcul de la Commission est réaliste mais ne facilite pas les choses pour le grand public et les acteurs puisque ces 15 % s'adressent aux émetteurs qui ne sont pas soumis aux allocations de quotas. »

Comment y parvenir ? Questionné à ce propos, le ministre du Climat Paul Magnette (PS) évoque des problèmes techniques liés à la comptabilité européenne des émissions avant de parier sur le « Printemps de l'environnement » (ne dites plus Grenelle) qu'il compte organiser en Belgique : « Qu'il s'agisse de transports ou d'isolation des bâtiments, un grand débat doit avoir lieu avec tous les partenaires sociaux pour définir la meilleure manière de parvenir à cet objectif, expose-t-il. Il faut trouver la bonne façon de travailler avec les Régions qui ont l'essentiel des compétences en ce domaine. »

À ce propos, Guy Verhofstadt n'hésite pas à souligner que la politique fiscale en matière automobile, notamment, pose problème : « Il y a un manque de cohérence entre le fédéral et les régions sur ce plan, le moment est venu de réformer cela. » Comment ? Le Premier ministre se limitera à évoquer les différentes approches régionales relatives à la taxe de circulation.

Quoique salués par l'ensemble des organisations non gouvernementales, les objectifs assignés par l'Europe sont jugés trop faibles par rapport à l'exigence scientifique. La feuille de route de Bali rappelle, il est vrai, la nécessité de diminuer de 25 à 40 % les émissions en 2020 afin d'éviter une augmentation moyenne des températures supérieure à 2º en 2050. Un cap jugé très dangereux par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. dont une réunion se tient justement en Allemagne.

Vice-président du Giec, le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele ne manque d'ajouter son grain de sel à la sauce belgo-belge : « Les politiques menées en Allemagne, où beaucoup de décideurs politiques voient la lutte contre les changements climatiques comme une opportunité et pas comme une contrainte, devraient davantage nous inspirer en Belgique, commente-t-il. Plutôt que de passer du temps à essayer d'affaiblir les objectifs assignés à la Belgique, il vaudrait mieux se retrousser les manches pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et nucléaires et préparer la transition vers une économie réellement durable . »

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