Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 12 janvier 2008

Clara Rojas raconte une évasion manquée avec Ingrid Betancourt

BOGOTA (Reuters) - Clara Rojas a tenté de s'évader avec Ingrid Betancourt durant sa détention, et après les avoir reprises, leurs ravisseurs ont utilisé des serpents pour les punir de leur fuite, a raconté vendredi l'ex-otage des Farc.

La tentative d'évasion, en pleine nuit, a échoué lorsque les deux femmes se sont perdues dans l'obscurité. S'attribuant mutuellement l'échec de leur fuite, elles se sont alors disputées, a raconté Clara Rojas, ancienne directrice de campagne de la sénatrice franco-colombienne.

En représailles, les guérilleros ont par la suite placé des serpents, des tarentules et même une carcasse de félin dans leurs couchettes.

"Nous n'avons pas pu quitter les alentours du camp car nous ne pouvions pas nous orienter dans l'obscurité, alors nous avons échoué", a déclaré l'ex-otage à la radio colombienne.

Clara Rojas a ajouté s'être plus tard réconciliée avec Betancourt, qu'elle a informée en premier de sa grossesse lorsqu'en 2003 elle était enceinte d'Emmanuel, son fils né en captivité. Rojas a ajouté avoir perdu contact avec le père de l'enfant, un membre des Farc, durant sa détention.

Beaucoup d'otages détenus par la guérilla colombienne sont enchaînés dans des camps entourés de barbelés et sont terrifiés par les tirs d'artillerie et de mitrailleuse tout proches de l'armée, a de son côté raconté Consuelo Gonzalez, libérée jeudi après six ans dans la jungle.

L'ancienne parlementaire, relâchée avec Clara Rojas, a déclaré qu'elle avait constamment eu peur d'être tuée par les bombes ou les balles des hélicoptères de l'armée colombienne.

Certains captifs, a-t-elle ajouté, portent des fers 24 heures sur 24 et sont enchaînés la nuit à des troncs d'arbre, alors que les obus d'artillerie tombent tout près.

"Les soldats et policiers (kidnappés) vivent toute la journée avec une chaîne autour du cou", a-t-elle dit à la radio colombienne Caracol. "Quoi qu'ils fassent, où qu'ils aillent, se baigner, laver leurs vêtements, ils portent leurs chaînes."

"Nous vivions des situations à risque, à haut risque, horribles. Nous sentions pratiquement les bombes exploser à quelques mètres de là où nous étions. Les hélicoptères de l'armée tirant à la mitrailleuse s'approchaient aussi très près. Vivre en guerre est une horreur."

INQUIÉTUDE SUR INGRID BETANCOURT

L'époux de Consuelo Gonzalez est mort alors qu'elle était déjà aux mains des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), le plus grand mouvement de rébellion du pays, et l'ex-otage a rencontré sa petite-fille pour la première fois après sa libération, négociée par le président vénézuélien Hugo Chavez.

Avec Clara Rojas, Gonzalez a marché pendant vingt jours dans la jungle en compagnie d'un petit groupe de rebelles avant d'atteindre une clairière où elles ont été récupérées par des hélicoptères vénézuéliens.

Les deux anciennes captives ont apporté des photographies et des lettres de seize otages toujours détenus dans des camps en pleine jungle.

Rojas, cité par un journal vénézuélien, a déclaré que ses adieux aux autres otages avaient été très difficiles à vivre. "Tout le monde veut évidemment partir."

Les Farc détiennent encore plusieurs centaines d'otages dont Ingrid Betancourt, capturée avec Clara Rojas en février 2002, et trois Américains que le gouvernement de Bogota dit vouloir échanger contre des rebelles emprisonnés. Mais les négociations sur les modalités de cet échange sont dans l'impasse.

Dans une vidéo transmise par les Farc à la fin de l'année dernière, Betancourt est apparue très amaigrie et déprimée et Rojas a dit s'inquiéter du sort de la sénatrice qu'elle n'a plus vue depuis trois ans.

Gonzalez, 57 ans, et Rojas, 44 ans, doivent passer des examens médicaux à Caracas avant de retourner en Colombie.

Clara Rojas a indiqué que dès son retour, elle irait voir son fils de trois ans Emmanuel, l'enfant qu'elle a eu avec un guérillero pendant sa captivité.

Emmanuel lui a été retiré lorsqu'il était âgé de huit mois et placé auprès d'une famille de paysans, qui a remis l'enfant par la suite aux services sociaux colombiens.

12:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : FARC |  del.icio.us |  Facebook | | |

Les commentaires sont fermés.