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dimanche, 02 décembre 2007

Belgique:Qui pour succéder à Leterme ?

176 jours sans nouveau gouvernement. « Monsieur 800.000 voix » a jeté pour la seconde fois le tablier de formateur. Après avoir été coincé par son cartel en début de semaine, il a posé un ultimatum aux partis de l’hypothétique Orange bleue ce vendredi. Le CDH a tenu tête, faisant tomber Yves Leterme. Samedi soir, le Roi a reçu Guy Verhofstadt.

« Le Roi a reçu en audience samedi en début d’après-midi au Château du Belvédère M. Yves Leterme, Formateur. M. Leterme a demandé à être déchargé de sa mission. Le Roi a accepté cette demande. »
Pour la deuxième fois en un peu plus de trois mois, Yves Leterme a échoué dans son rôle de former un gouvernement, enfonçant le pays un peu plus dans une crise.

En début d’après-midi, Yves Leterme a demandé au Roi à être déchargé de sa mission de formateur. Ce qu’il a accepté, a annoncé le Palais royal.

La démission du chef de file du cartel CD&V/N-VA est intervenue au 174e jour de crise que traverse le pays, actuellement dirigé par un gouvernement en affaire courante. La Belgique n’a jamais été si longtemps -on approche les six mois- sans nouveau gouvernement.

Ce vendredi, dans son ultime proposition, Yves Leterme avait posé trois questions aux négociateurs. Ils étaient invités à répondre par oui ou par non. Les partis de l’éventuelle Orange bleue devaient dire s’ils étaient d’accord que tout puisse être discuté au sein de la convention, s’ils acceptaient que les Régions puissent octroyer des incitants fiscaux aux entreprises, et enfin, s’ils étaient disposés à accepter que l’on vote la réforme de l’Etat avec une majorité classique des deux tiers c’est-à-dire sans garantir un équilibre entre francophones et néerlandophones.

L’Open VLD a répondu trois fois « oui », le cartel CD&V/N-VA, à la base du blocage du début de semaine, également. Le MR acquiesçait timidement. C’est du côté du CDH que ce n’est pas passé. Le parti de Joëlle Milquet, coincé par des propositions qu’ils ne pouvaient accepter, a renvoyé la balle dans le camp d’Yves Leterme en soulevant d’autres questions.

Déjà en début de semaine, Yves Leterme avait été confronté à un blocage, cette fois au sein du cartel qu’il a lui-même mis en place. Le CD&V/N-VA n’était pas d’accord avec la note que l’ex-formateur avait déposé le week-end dernier et qui tentait de mettre tout le monde d’accord sur un cadre de négociations communautaires.

Yves Leterme avait démissionné une première fois le 23 août. Il avait été dans l’incapacité de parvenir à un compromis entre les négociateurs de l’Orange bleue. Le roi Albert II l’avait finalement remis en selle fin septembre, faute d’alternative.

Leterme reste disponible
Après avoir été reçu samedi en début d’après-midi par le Roi auquel il a demandé à être déchargé de sa mission de formateur, Yves Leterme a fait une courte déclaration, successivement en néerlandais et en français, dans le péristyle du parlement.

« Le pays et ses habitants ont besoin d’un gouvernement fort et énergique. Mais je reste convaincu que cela n’est possible que moyennant la réalisation des réformes nécessaires », a notamment dit M. Leterme. « Je constate qu’il n’a pas été possible de trouver des accords clairs entre tous les partis à la table des négociations sur le contenu de ces réformes. J’estime qu’il n’est pas sérieux de continuer sans accord clair. Il est évident qu’un accord n’est possible qu’après concertation et moyennant un consensus », a-t-il ajouté.

Yves Leterme a rappelé que le pays a besoin « d’un gouvernement stable et de réformes qui permettent de prendre les problèmes des gens à bras-le-corps ainsi qu’un meilleur fonctionnement des institutions ».

« Avec d’autres, j’y ai travaillé sans relâche. Je l’ai fait avec une grande détermination, de la patience et avec la conviction que c’était indispensable pour l’avenir de notre pays. Dès le début, j’ai su que cela demanderait du temps », a encore dit l’ex-formateur.

M. Leterme a ajouté : « j’étais conscient que je prenais un risque aussi bien politique que personnel ».

Et de rappeler qu’un chemin considérable a été parcouru et qu’une base d’un bon accord de gouvernement permettant de répondre aux défis sociaux et économiques et de société a été construite.

« Ces accords auraient pu constituer la base d’une politique à laquelle les citoyens ont droit », a noté Yves Leterme tout en ajoutant qu’il n’a cependant pas été possible d’arriver à des accords clairs en matière de réforme de l’Etat. Pour lui, il n’était dès lors pas sérieux de continuer sans de tels accords.

En conclusion, Yves Leterme a dit remercier les collègues qui, « de façon constructive, ont participé à la recherche de solutions ». Et s’est dit lui-même disposer à continuer à y travailler.

Le Roi reçoit Guy Verhofstadt
Le Premier ministre sortant Guy Verhofstadt a été reçu durant 1h40 par le Roi Albert II. Il n’a pas été chargé d’une mission par le souverain.

« Que le Roi reçoive le Premier ministre au moment où le pays traverse une crise profonde est plus que normal », a déclaré son porte-parole. Dire que le Premier ministre sortant a été chargé d’une mission, au terme de son audience chez le Roi, n’est pas correct, a démenti le porte-parole.

Guy Verhofstadt n’a fait aucun commentaire à sa sortie du Palais. Aucune information n’a filtré de cette audience et aucun agenda n’a été fixé.

La balle est à présent dans le camp du souverain.

(avec belga)

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