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dimanche, 25 novembre 2007

Après les retraites, Sarkozy est attendu sur le pouvoir d'achat

PARIS (Reuters) - Préoccupation numéro un des Français selon les sondages, le pouvoir d'achat devrait occuper le devant de la scène politique la semaine prochaine, après la fin de la grève sur la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Avant de s'envoler pour la Chine, où il entamait dimanche sa première visite en tant que chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de répondre aux "angoisses" des Français sur ce thème dès son retour de Pékin.

"Je ne prends pas ces attentes à la légère", a assuré le président, qui avait fait du pouvoir d'achat l'un des axes majeurs de sa campagne élyséenne.

Selon plusieurs articles de presse, le président s'exprimera à la télévision jeudi soir - une intervention qui avait été envisagée cette semaine puis repoussée pour se donner le temps de la réflexion et laisser passer la fin du conflit dans les transports publics. L'Elysée n'a confirmé ni la date ni la forme de cette prise de parole.

Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France, 65% des Français estiment que leur pouvoir d'achat a diminué depuis un an, contre 59% en janvier dernier.

"Beaucoup commencent à se dire qu'on leur a raconté des sornettes" avec le slogan de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus", juge Laurent Fabius dans Libération. "Tout augmente, sauf les salaires", déplore l'ancien Premier ministre socialiste.

Nicolas "Sarkozy doit cesser de gesticuler et maintenant agir", intime de son côté le député européen Benoît Hamon dans un communiqué.

Le PS réclame un "Grenelle" sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des salariés privés ainsi que l'encadrement des loyers et la mise en place effective du "chèque transports".

AUGMENTER LE SMIC OU LA DUREE DU TRAVAIL ?

Côté majorité, plusieurs députés ont avancé pistes et hypothèses cette semaine, mais en tout état de cause "aucune annonce ne viendra de chez nous" avant l'intervention de Nicolas Sarkozy, précise-t-on au siège de l'UMP.

A la tête d'un comité parlementaire pour le pouvoir d'achat, composé de dix députés de l'UMP, Pierre Méhaignerie a prôné une augmentation de la prime pour l'emploi. De son côté, le secrétaire national à l'Economie du parti présidentiel, Frédéric Lefebvre, s'est dit favorable à une généralisation des stock-options, y compris pour les fonctionnaires.

Au diapason du PS, le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a demandé samedi des mesures salariales, insistant sur un coup de pouce rapide sur le Smic.

A ses yeux, le déblocage de la participation salariale, comme cela avait déjà été fait par le gouvernement Villepin, ou un 13e mois défiscalisé ne sont pas des bonnes solutions.

"Il faut sortir d'un discours qui tend à dire depuis quelques mois: 'OK, il y a un problème de pouvoir d'achat mais si vous voulez voir votre pouvoir d'achat augmenter, ou vous bossez plus ou vous attendez que les prix baissent'. Donc, on doit passer aussi par la question des salaires si on veut augmenter le pouvoir d'achat", a-t-il fait valoir sur Europe 1.

Il faut également conditionner les exonérations de cotisations patronales à la signature d'accords salariaux dans les entreprises - une proposition catégoriquement rejetée par le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud.

"Si on retire les exonérations de charges, (ce sont) des centaines de millions d'emplois qui seront perdus en quelques mois", a-t-il mis en garde sur France Info.

Pour pouvoir augmenter les salaires, il préconise, à l'instar de la présidente du Medef Laurence Parisot, de jouer sur la durée légale du travail.

Il veut "faire sauter les derniers verrous des 35 heures", auxquelles François Fillon a imputé la stagnation du pouvoir d'achat depuis dix ans lors d'une passe d'armes avec François Hollande à l'Assemblée nationale.

"La France ne distribuera plus de richesses aux Français que si elle est capable d'en produire plus", a prévenu le Premier ministre.

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