lundi, 05 novembre 2007
Expulsée à la rue avec sa fille :Triste cadeau d'anniversaire pour Aurélie qui se voit expulser avec sa mère de leur logement social de la cité Floréal
BRUXELLES "Nous avons reçu l'avis d'expulsion la veille de mon anniversaire, soit le 2 octobre dernier", précise Aurélie les bras chargés de caisses. La jeune fille qui vient d'avoir 18 ans n'a guère l'esprit à la fête. Et pour cause : sa mère et elle sont aujourd'hui à la rue.
Ce dimanche, elles terminaient leurs cartons. "Nous avions jusqu'à ce jour pour vider la maison. C'est très dur mais nous n'avons pas le choix. La cité Floréal nous met dehors pour quelques mois de loyer en retard, pas plus que trois cette année. Le CPAS a pourtant donné son accord pour régler cette dette à ma place, mais la cité a refusé. Nous sommes à la rue à présent", répète Muriel, la maman d'Aurélie, la gorge nouée, le désarroi dans le regard.
Elles pourront peut-être être hébergées chez la maman de Muriel quelques jours, mais rien n'est encore sûr. En attendant, Muriel et sa fille achevaient hier après midi de vider la maison. Habitation qu'elles occupaient depuis 1996. "Lorsque nous sommes arrivées ici, ma fille et moi, je payais 75 euros de loyer. Il n'y avait ni eau chaude, ni électricité, ni douche. Ensuite, la cité a fait quelques travaux. J'ai enfin eu une douche et de l'eau chaude mais là, mon loyer a doublé. Chaque année, il a augmenté pour arriver à présent à 485 euros plus 75 de charges par mois. C'est beaucoup trop pour moi", insiste Muriel qui s'est vu augmenter son loyer notamment par son changement de statut, passant de sans-emploi à personne active.
"Il y a ici des logements vides depuis des années"
"Ce que je reproche surtout à la cité Floréal, c'est qu'il y a ici des logements vides depuis des années. Ils disent qu'ils vont faire des travaux mais ne les font pas. Résultat : les maisons se détériorent davantage avec le temps et il y a alors encore plus de travaux à effectuer. L'étage au-dessus du mien est vide depuis plus de 9 ans. La maison d'à côté : pareil. Et voilà que la mienne sera vide aussi. Jusqu'à quand ? Encore des mois sûrement alors que des gens, comme moi, se retrouvent à la rue", insiste Muriel qui hier soir n'avait toujours pas trouvé d'autre habitation.
Nawal Bensalem
© La Dernière Heure 2007
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