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lundi, 05 novembre 2007

Belgique à l'horizon 150 ième jour sans gouvernement fédéral

Aux 145e (vendredi), 146e et 147e jours de la crise politique, le formateur Yves Leterme s'est employé à dégager un peu de gaz à effet de serre.

D'Anvers (chez Bart De Wever) à Bruges (Jo Vandeurzen) en passant par la mer du Nord (Joëlle Milquet) et Bruxelles (Olivier Maingain, Didier Reynders - séparément -, et enfin les libéraux flamands), le formateur a fait le tour des chaumières orange bleue à la veille d'une semaine capitale pour la coalition qu'il tente de bâtir.

Cette après-midi, il rendra compte de sa mission au Roi et, mardi (au 149e jour), le record absolu de la plus longue crise politique reviendra aux protagonistes de l'orange bleue. Mais la tension montera sans doute de plusieurs crans d'ici mercredi. Car les partis flamands de la coalition (CD&V/N-VA et Open VLD) ont averti que la bride serait lâchée en commission de l'Intérieur de la Chambre mercredi si aucune "perspective claire de solution" n'était en vue sur le symbolique dossier de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Or un vote flamand en commission - geste inoffensif mais symbolique - signifierait la mort clinique de l'orange bleue, MR et CDH arrêtant sur le champ les négociations.

Curieuse stratégie pour les partis flamands, le CD&V en particulier, qui consiste à menacer la bonne marche de la mission d'un des leurs, Yves Leterme. Mais comme souvent, il y a surenchère en Flandre. Les partis se musclent à la veille d'une échéance qu'ils ont eux-mêmes posée. Dans le même temps, aucun ministre du gouvernement flamand ne veut prendre la responsabilité de nommer les 4 bourgmestres de la périphérie, une exigence francophone avant l'accord institutionnel final. C'est à Marino Keulen, le ministre VLD que revient cette charge. Mais avant de procéder à ces nominations, il veut être certain de ne pas se faire tirer dans le dos par les Van Rompuy (Eric) et consorts. Yves Leterme doit donc demander aux troupes du cartel de donner des gages d'obéissance et d'apaisement. Pas facile à obtenir...

"Atterrissage" compromis

L'ultimatum flamand sur BHV arrive a échéance alors que les troupes du cartel - singulièrement celles de la N-VA deviennent purement et simplement intenables. Ce matin, lors d'un Bureau de parti qui s'annonce "nerveux" , le président De Wever tentera d'obtenir un sursis de la part des cadres de sa formation. Depuis quelques jours, il prépare la N-VA à "l'atterrissage" en vue d'une solution négociée (donc avec des contreparties conséquentes pour les francophones). Mais la pilule passe très mal. Et rien ne dit qu'il sera suivi par ses mandataires qui semblent bien décidés à passer au vote. Ce qui condamnerait Yves Leterme.

Côté francophone, sur BHV, le ton est le même au MR et au CDH : les partis flamands devront prendre leur mal en patience s'ils veulent voir éclore une orange bleue. Un négociateur francophone : "A eux de trouver une manière de faire passer les mercredis en Commission de l'Intérieur." Un autre : "Les partis flamands doivent se calmer et réaliser qu'un vote en commission les mène droit dans une impasse totale. Ils veulent un signal clair sur BHV ? On discute : c'est un signal ça, non ?"

"Payer le prix"

Car des pistes, il y en a, évidemment. Le retour à l'ancienne province du Brabant, que rejettent les partis du Nord ou une solution qui s'inspirerait du compromis de 2005 qui organisaient trois arrondissements distincts et maintenait des droits individuels, électoraux, judiciaires notamment, aux francophones et prévoyait que la Communauté française (mais ce pourrait être aussi la Région bruxelloise) soit compétente pour certaines matières (enseignement, culture) dans certaines communes de la périphérie. Inacceptable pour les Flamands ? " Il faudra bien que le parti qui souhaite occuper le poste de Premier ministre accepte d'en payer le prix " dit un négociateur francophone qui rappelle aussi que la réforme de l'Etat devrait se réaliser par étapes et prévoir un renforcement du pouvoir fédéral (circonscription nationale, organisation conjointes des élections en 2014, refédéralisation de certaines matières, etc.). Le fameux cadre dessiné par l'explorateur Van Rompuy demeure donc d'actualité pour les francophones.

Mais le communautaire, s'il occupe beaucoup de place et de temps, n'est pas le seul dossier. Les francophones, les libéraux surtout, rappellent que dans les autres dossiers des questions demeurent en suspend. C'est le cas du budgétaire, notamment, et du fiscal en particulier, cher au MR et au VLD. Impayable ? Le MR fait remarquer que 2007 se clôturera pratiquement à l'équilibre et que pour financer une substantielle réforme fiscale, il y a des solutions : la révision de la norme de croissance de la Sécurité sociale, par exemple, ou une autre gestion, dit pudiquement, de la Fonction publique. Et là, la ligne de fracture n'est plus Nord/Sud...

Lalibre.be
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