samedi, 15 septembre 2007
Belgique -Télécom: Proximus et Base se disputent encore
Les tarifs de terminaison mobile ne sont pas les mêmes pour Proximus et Base. Le régulateur veut corriger cette inégalité, mais Base s'y oppose par tous les moyens.
Les tarifs de terminaison mobile (MTR) continuent à diviser Proximus et Base. De quoi s'agit-il ? Des tarifs que se facturent les opérateurs GSM entre eux pour l'établissement d'un appel vocal d'un réseau à un autre. Autrement dit, c'est ce que Mobistar paie à Proximus, par exemple, lorsqu'un de ses clients appelle un client Proximus.
Le problème, c'est que Proximus et Base ont des visions diamétralement opposées sur la manière dont ces tarifs doivent évoluer. Alors que l'IBPT, le gendarme du secteur des télécoms, a beaucoup fait baisser les MTR ces dernières années, ce qui a notamment permis de diminuer les tarifs finaux de fixe à GSM, Proximus se plaint depuis des années de l'asymétrie qui existe entre les tarifs de terminaison appliqués pour les appels se terminant sur son réseau et ceux appliqués à Base et à Mobistar. Selon Dirk-Frans Segers, le responsable des affaires régulatoires chez Proximus, la différence serait encore de 25 pc avec Mobistar et de 50 pc avec Base. "Une telle asymétrie n'existe pas ailleurs en Europe", dit-il.
Bellens face à Scheepbouwer
Même les plus hauts dirigeants des deux groupes se mêlent de cette affaire pourtant très technique. Alors que l'IBPT propose de résoudre le problème de l'asymétrie en imposant les mêmes MTR pour Proximus et Mobistar et des tarifs 10 pc plus élevés pour Base d'ici la mi-2008, le patron de Belgacom Didier Bellens s'est réjoui de cette proposition en faisant valoir que "les clients de Proximus vont enfin arrêter de subsidier Base". Ce à quoi Ad Scheepbouwer, le patron de l'opérateur néerlandais KPN (la maison mère de Base), a répondu que "l'asymétrie était là pour corriger les inégalités sur le marché". Dans une interview accordée à "La Libre" et au "Tijd" il y a quelques jours, Ad Scheepbouwer ajoutait que KPN porterait plainte contre les nouveaux tarifs de terminaison "auprès de l'IBPT, auprès du ministre compétent et auprès de la Commission européenne".
Il semble d'ailleurs que Base ait mis l'IBPT en demeure, ce qui pourrait expliquer pourquoi il n'y a toujours pas de décision finale du régulateur sur les nouveaux MTR.
"Lorsqu'on examine la marge opérationnelle des troisièmes opérateurs mobiles en Europe, ce qui est le cas de Base en Belgique par exemple, on constate qu'au 3ème trimestre 2006, elle était de 43,8 pc pour Base, contre seulement 28,1 pc pour Bouygues Telecom en France, 27 pc pour Wind en Italie et 24,8 pc pour T-Mobile aux Pays-Bas, soit trois pays où les différences entre tarifs de terminaison sont bien moindres", affirme Dirk-Frans Segers.
A noter qu'Eric Van Heesvelde, le patron de l'IBPT, a confié récemment à un quotidien néerlandais que Base avait bénéficié très longtemps de tarifs avantageux, et que les dirigeants de l'opérateur GSM "ne pouvaient donc pas se plaindre".
© La Libre Belgique 2007
00:05 Publié dans Science et Santé | Lien permanent | Commentaires (0) | del.icio.us | Facebook | | |
Les commentaires sont fermés.