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vendredi, 07 septembre 2007

Dix-neuf morts dans l'attentat à Batna en Algérie

ALGER (Reuters) - Le bilan de l'attentat suicide de jeudi à Batna, au sud-est d'Alger, s'est alourdi à 19 morts et 107 blessés, rapporte l'agence de presse officielle APS qui reprend un communiqué du ministère algérien de l'Intérieur.

Trente-six des blessés ont pu rentrer chez eux après avoir reçu des soins, ajoute le communiqué.

L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, s'est produit peu avant l'arrivée du président Abdelaziz Bouteflika à Batna, ville de près de 200.000 habitants située au pied des Aurès, à 430 km d'Alger.

Le chef de l'Etat, une fois arrivé dans la ville, s'est rendu dans un hôpital au chevet de certains blessés et a imputé cet acte à des islamistes armés, qu'il a qualifiés de "criminels".

"Réagissant à la bombe qui a fait des victimes cet après-midi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a stigmatisé les criminels qui tentent de saboter le processus de paix et de réconciliation nationale", a rapporté l'APS. "Les actes terroristes n'ont absolument rien à voir avec les nobles valeurs de l'islam", a dit le chef de l'Etat.

Selon lui, les auteurs de l'attentat "oeuvrent pour le compte de capitales étrangères et de dirigeants étrangers". Il n'a pas donné davantage de précisions.

Dans un message adressé à Bouteflika, le président français Nicolas Sarkozy a dit jeudi soir condamner "sans appel les violences barbares et aveugles dont le peuple algérien continue de souffrir".

"Je tiens à vous assurer de la pleine solidarité de la France et de mon soutien indéfectible dans votre lutte déterminée contre le terrorisme", a ajouté Sarkozy.

Il a également téléphoné vendredi matin à Bouteflika "pour prendre de ses nouvelles" après l'attentat.

"Il lui a redit son amitié, sa compassion et la compassion des Français à l'égard des victimes et de leurs familles", a précisé le porte-parole du président français.

SARKOZY TELEPHONE A BOUTEFLIKA

Nicolas Sarkozy a également redit à son homologue algérien "la solidarité des autorités françaises avec le gouvernement algérien dans la lutte qu'il mène contre le terrorisme".

Le Premier ministre français, François Fillon, s'est dit quant à lui "horrifié" par l'attentat. Il a exprimé, dans un message à Bouteflika, son "émotion face à cet acte terroriste inacceptable que je condamne avec force".

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a dit dans un communiqué son "horreur" et son "indignation" après cet "attentat barbare".

Des habitants de Batna ont raconté qu'une partie des morts et des blessés se trouvaient parmi un rassemblement qui attendait l'arrivée du chef de l'Etat.

"Une personne suspecte, parmi la foule, a tenté de franchir le cordon de sécurité. Refoulée par un agent des forces de sécurité, cette personne est partie en courant. Immédiatement après s'est produite l'explosion", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni.

Bouteflika a déclaré dans une allocution à la télévision nationale, au début de sa visite à Batna, qu'il ne renoncerait jamais à sa politique de réconciliation nationale, laquelle vise à mettre fin à 15 années de combats entre les forces de sécurité et les groupes qui cherchent à instaurer un Etat islamique pur et dur.

Les violences politiques ont diminué ces dernières années en Algérie mais un noyau dur de 500 islamistes armés, regroupés au sein de l'Organisation d'Al Qaïda au Maghreb islamique, poursuit la lutte, essentiellement en Kabylie, à l'est d'Alger. Ces violences ont fait, de 1992 à aujourd'hui, dans les 200.000 morts.

L'Organisation d'Al Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué le triple attentat suicide qui avait fait 33 morts le 11 avril dernier à Alger. Elle a également revendiqué l'attentat au camion suicide du 11 juillet, qui avait tué huit soldats à l'est de la capitale.

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