jeudi, 04 février 2010
Explosion d'un dépot de gaz à Nouakchott : Une dizaine de personnes décapitées par la déflagration
L’incident, qui a eu lieu cette semaine au quartier du Ksar, situé dans la banlieue de la capitale mauritanienne, a été horrible. Un dépôt abritant une centaine de bonbonnes de gaz a explosé, aux environs de 12 heures, tuant sur le coup une dizaine de personnes.
Selon les témoignages recueillis sur place, le bâtiment qui a explosé faisait office d’un dépôt de bonbonnes de gaz d’acétylène. Face à cette catastrophe, la protection civile, qui peinait à maîtriser les flammes, et la police s’étaient plus évertuées à contenir les curieux. Sous leurs yeux s’offrait une scène horrible, avec notamment le corps d’un homme ensanglanté sans vie sous les gravats. Quelques mètres plus loin, un agent de la protection civile ramassait les restes d’un employé, visiblement emporté par l’explosion. Il y avait de la chair humaine partout, sur le goudron, sur les carrosseries des voitures… L’explosion était si violente que les deux voitures citernes qui étaient stationnées devant le bâtiment ont été projetées sur une dizaine de mètres plus loin, tuant sur le coup leur passager. Les vitres du magasin de porcelaine, situé de l’autre coté de la rue, ont volé en éclats sous l’effet de la déflagration. Premier à être sorti des décombres, le gardien d’une bourse d’automobiles, située en face du dépôt de gaz. Les secours vont se frayer un passage pour l’évacuer à bord d’un 4/4 à l’hôpital militaire, mais il succombera à ses blessures en cours de route. Quelques minutes plus loin, les sapeurs-pompiers tentaient de sauver le propriétaire de la bourse d’automobiles en l’acheminant d’urgence à l’hôpital militaire de Nouakchott sous les pleurs de sa femme. A l’intérieur de la bourse, on apercevait, une vingtaine de voitures d’occasions complètement aplaties par l’explosion. Après une lutte acharnée de deux tours d’horloge entre les hommes de la protection civile et une fumée rebelle et récalcitrante, les soldats du feu réussiront à avoir le dernier mot, sous les vivats des badauds. Prenant leur courage à deux mains, ils parviendront à dégager une deuxième victime, complètement écrabouillée par le bâtiment. Pour le moment, personne ne peut expliquer les causes de l’explosion, car aucun des témoins n’a survécu à la catastrophe. | |
Auteur: Mame Seydou DIOP |
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mardi, 19 janvier 2010
Des imams interdisent l’excision en Mauritanie
Une trentaine de personnalités religieuses faisant autorité en Mauritanie ont signé une fatwa (avis juridique qui a valeur de loi), le 12 janvier, condamnant les mutilations génitales féminines (MGF). Cette fatwa stipule que les excisions « ont été avérées néfastes par les experts. Une telle pratique est donc interdite au vu des dommages qu’elle entraîne ». Ses auteurs étaient réunis les 11 et12 janvier derniers au Palais des Congrès de Nouakchott, dans un atelier organisé par le ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille, le Forum de la Pensée Islamique et du Dialogue des Cultures, et appuyé par l’Unicef (Le Fonds des Nations unies pour l’enfance).
Le docteur Cheikh ould Zein, secrétaire général du Forum de la pensée islamique, a expliqué les raisons qui les ont conduits à cette décision. « Les points essentiels sur lesquels il convient de s’interroger : est-ce qu’il y a dans le Coran des textes très clairs qui demandent cette chose-là ? Ils n’existent pas. », a-t-il déclaré.
Les mutilations génitales sur les femmes n’ont pas de lien avec la religion, contrairement à ce que de nombreuses familles tendent à faire croire. Les oulémas et imams réunis ont même déclaré que l’excision est une pratique anti-islamique, la religion condamnant tout acte ayant des répercussions négatives sur la santé.
Un pas en avant
D’après les chiffres fournis par le gouvernement et l’UNICEF, l’excision touche près de 72% des Mauritaniennes. Officiellement, elle est prohibée depuis que le pays a ratifié la Convention Internationale des Droits des Enfants, en 1989. Cependant, cette prohibition formelle n’a pas mis fin à l’activité des exciseuses. Nombre de fillettes de quelques jours sont toujours conduites par leurs proches chez la chirurgienne traditionnelle du village. Les enfants des ethnies soninkés et peuls étant les plus fréquemment victimes de cette pratique.
Mais Cheik ould Zein est convaincu que la fatwa édictée la semaine dernière aura un grand impact sur les mentalités. « L’excision féminine était un tabou. L‘excision est désormais vue comme un crime contre l‘espèce humaine », a-t-il déclaré. A la suite de ce colloque, le gouvernement s’est engagé à lancer des actions de sensibilisation pour mettre fin à l’excision.
Les mutilations génitales sur les femmes sont avant tout liées à une pratique rituelle consistant à l’ablation de la partie externe du clitoris et des petites lèvres. Rite initiatique au même titre que la circoncision chez les garçons, elles ont pour but de limiter l’accès des femmes à une sexualité libre et d’affaiblir leur désir.Les risques encourus par les femmes sont considérables. L’opération est souvent pratiquée dans des conditions hygiéniques déplorables et des complications peuvent survenir à la suite de l’intervention : hémorragie, infection, complication lors de l’accouchement, traumatisme psychologique… L’excision est une pratique encore courante dans une vingtaine de pays africains.
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vendredi, 17 avril 2009
Bâ Mbaré devient président de la République de Mauritanie
Comme promis d’abord sur France 24, puis à Nouadhibou récemment, le général Mohamed Ould Abdel Aziz qui dirigeait le pays depuis le coup d’Etat du 6 août dernier a rendu sa démission. C’est le président du Sénat mauritanien, Bâ Mamadou dit Mbaré qui est devenu depuis mercredi soir, le chef de l’Etat par intérim. Un noir à la tête de la Mauritanie. Une grande première depuis le 28 novembre 1960, date l’indépendance de ce pays.
Candidat à l’élection présidentielle prévue le 6 juin prochain, le tombeur de Sidy Ould Cheikh Abdallahi devait démissionner au moins 45 jours avant le scrutin, conformément à la Constitution, même si ces adversaires parlent de "leurres". En effet, son remplaçant, Bâ Mbaré a été investi par le Conseil constitutionnel au cours d’une cérémonie officielle organisée au palais de la République comme le stipule l’article 40 de la Constitution.
Ancien opposant, ministre sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, M. Bâ est né en 1946 à Waly Diantang, un village situé dans le sud-oust de la Mauritanie, à la frontière avec le Sénégal.
C’est la première fois dans l’histoire politique de la Mauritanie qu’un membre de la communauté négro-africaine prend les rênes du pays.
Le Général Aziz a également pris l’ordonnance,constitutionnelle n° 2009 / 001 modifiant et complétant l’ordonnance constitutionnelle n° 2008 / 002 du 13 août 2008 régissant les pouvoirs provisoires du Haut conseil d’Etat. Ainsi : Le Haut conseil d’Etat a adopté :
Le président du Haut conseil d’Etat, chef de l’Etat promulgue l’ordonnance constitutionnelle dont la teneur suit :
"Article premier : Il est mis fin aux pouvoirs provisoires dévolus au Haut conseil d’Etat au terme des dispositions des articles 1, 2 (alinéa 2), 5, 6 et 8 (alinéas 2 et 3) de l’ordonnance constitutionnelle no 2008-002 du 13 août 2008 régissant les pouvoirs provisoires du Haut conseil d’Etat.
Article 2 : Le Haut conseil d’Etat continue à exercer ses responsabilités relatives à la sécurité nationale, à la stabilité du pays et aux affaires des forces armées et de sécurité jusqu’à l’entrée en fonction du président de la république élu.
Article 3 : le président de la république élu entre en fonction immédiatement après avoir prêté serment, conformément aux dispositions de l’article 29 (nouveau) de la constitution du 20 juillet 1991.
Article 4 : les dispositions de l’ordonnance constitutionnelle no 2008-002 du 13 août 2008 régissant les pouvoirs provisoires du Haut conseil d’Etat, contraires à la présente ordonnance constitutionnelle sont abrogées.
Article 5 : les dispositions de l’ordonnance constitutionnelle no 2008-002 du 13 août 2008 régissant les pouvoirs provisoires du Haut conseil d’Etat ainsi que celles de la présente ordonnance cessent d’être applicables immédiatement après l’investiture du président de la république élu.
Article 6 : la présente ordonnance constitutionnelle sera exécutée comme loi de l’Etat et publiée suivant la procédure d’urgence et au journal officiel de la République islamique de Mauritanie".
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