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jeudi, 19 juin 2008

Euro 2008 : La Russie plus belle que la Suède

La Russie s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'Euro 2008 grâce à sa victoire sur la Suède (2-0). Roman Pavlyuchenko et Andrei Arshavin ont inscrit des buts historiques pour les Russes, qui n'avaient jamais franchi le premier tour d'une compétition internationale. La Suède est éliminée.
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RUSSIE - SUEDE : 2-0

Buts : Pavlyuchenko (23e), Arshavin (49e).

Devant sa télévision, Marco van Basten a dû esquisser une petite grimace. En quarts de finale, c'est la Russie, vainqueur (2-0) de la Suède dans le match décisif du groupe D, qui affrontera les Pays-Bas samedi à Bâle (20h45). Certes, l'équipe batave a fini devant le champion du monde (l'Italie) et éliminé le vice-champion (la France), mais la perspective de retrouver son compatriote, Guus Hiddink, sur le banc russe, ne peut pas être une bonne nouvelle pour van Basten.

Car ce Hiddink, quel sorcier ! Le mage néerlandais a systématiquement conduit ses sélections au-delà des phases de poule depuis dix ans. S'il y en a un qui connaît le football oranje, c'est bien lui. Visiblement, le gaillard a aussi pris la mesure du football russe. Celui-ci n'avait jamais franchi les phases de poule depuis 1988 mais à l'époque, il s'agissait de l'URSS. C'est donc une première pour ce géant qui commence seulement à digérer, sportivement et économiquement l'après-chute du Mur de Berlin en 1989. Les succès du CSKA Moscou (2005) et du Zénith Saint-Pétersbourg (2008) en coupe de l'UEFA en attestent ; la sélection pourrait bien suivre très prochainement.

Artistes peintres face à peintres en bâtiments

La Suède a pu goûter la puissance de frappe de ce nouvel épouvantail continental. Pourtant, les Scandinaves nourrissaient eux aussi des ambitions de haut vol. En effet, en se qualifiant, la sélection scandinave aurait franchi les poules pour la quatrième fois de suite depuis 2002, ce qu'aucune nation européenne n'a réussi sur la période. Mais la formation de Lars Lagerbäck, dépendante du seul talent d'un Ibrahimovic claudiquant, n'a jamais vraiment fait illusion, rapidement dépassée par la supériorité collective considérable des joueurs de Hiddink. Artistes peintres face à peintres en bâtiments.

C'est d'ailleurs un des enseignements majeurs de cet Euro après la première phase : les équipes à fort coefficient technique (Pays-Bas, Espagne, Portugal, Croatie, Turquie voire Italie) ont de nouveau le vent en poupe. Quatre ans après le sacre de la Grèce, ce bilan n'a rien d'anodin. Mais pour valider son billet, la Russie a dû dépasser son seul savoir-faire en matière de circulation de balle type "futsal" (passes redoublées y compris dans la surface adverse). En effet, le retour de suspension d'Andrei Arshavin donne un pouvoir de perforation nettement supérieur aux avant-postes pour concrétiser une maîtrise parfois aussi absolue que celle... des Pays-Bas. Samedi, pour la Russie, il faudra faire encore mieux.
Dave APPADOO / Eurosport

10:00 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2008 |  del.icio.us |  Facebook | | |

lundi, 16 juin 2008

Euro 2008 - Enorme Turquie ! du football plein les yeux

Menée au score, la Turquie a inscrit deux buts en fin de match pour battre la République tchèque (3-2) et se qualifier pour les quarts de finale de l'Euro 2008. Auteur d'un doublé dans les dernières minutes de la rencontre, Kahveçi Nihat a été l'artisan de cet incroyable retournement de situation.

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Buts: Turan (75e) et Nihat (87e, 89e) pour la Turquie; Köller (34e) et Plasil (63e) pour la République tchèque

Il y a des matches, comme ça, qui resteront gravés dans les mémoires. Et la Turquie a inscrit l'une des plus belles pages de son histoire en sortant du néant pour arracher son ticket en quarts de finale, accompagnant ainsi le Portugal au tour suivant. Il y avait déjà eu cette victoire au finish contre la Suisse (2-1). C'était un avant-goût. Car renverser un handicap de deux buts à quinze minutes du terme, en frôlant même le 0-3 face à une solide République tchèque, cela n'est autre qu'une performance de grande classe.

Mais en plus d'une volonté farouche, la Turquie a aussi bénéficié de la fragile attitude ultra défensive de la République tchèque dont l'arrière garde avait déjà montré d'immenses limites contre la Suisse et le Portugal. A la pause, le finaliste de l'Euro 96 était pourtant mis sur orbite grâce à un énième but de la tête de l'indispensable Köller, à la réception d'un service millimétré de Grygera (0-1, 34e). Or, pour ce qui allait devenir son dernier match en tant que sélectionneur, Brückner optait pour la prudence à tout prix. Une prudence pourtant fructueuse en première période tant le 4-5-1 - laissant Baros sur le carreau - contenait les assauts turcs à une trentaine de mètres des cages de Petr Cech.

Les Tchèques reculent

Sauf qu'avec des Turcs plus volontaires dans leurs assauts offensifs, les hommes de Brückner reculaient. Parfois à outrance. Mais en contres, les Tchèques concrétisaient leurs rares opportunités lorsque Plasil doublait la mise sur un service de Sionko (0-2, 63e). Peu après, Polak trouvait le poteau (71e) dans ce qui allait alors devenir le tournant du match. Dès lors, les deux rideaux défensifs de la République tchèque reculaient et faiblissaient, fragilisés par l'option choisie par Brückner, préférant sortir l'un de ses rares joueurs offensifs pour ajouter un défenseur supplémentaire. Et accepter ainsi que l'adversaire rôde aux contours de la surface tchèque.

Mais même avec cinq défenseurs, la Reprezentace concédait des espaces béants sur les ailes, notamment couloir gauche où Jankulovski était aux abonnés absents. De ce couloir, Altintop servait en retrait Turan dont le tir placé à ras de terre trouait l'angle fermé de Cech (1-2, 75e). Toujours depuis l'aile gauche, Altintop voyait son centre relâché par le portier de Chelsea, permettant ainsi à Nihat de conclure l'affaire dans le but vide (2-2, 87e). On pensait alors avoir une improbable séance de tirs aux buts dans un match de poules mais le capitaine de la Turquie trouvait la lucarne sur une frappe enroulée (3-2, 89e).

Un ultime quart d'heure totalement inouï qui allait s'étendre jusqu'au temps additionnel où Volkan, coupable d'un incompréhensible coup de boule zidanesque sur Koller (90+3), laissait son équipe à dix au même titre que ses cages vides. Mais heureusement pour la sélection de Fatih Terim, Tuncay, le milieu de terrain promu gardien, n'a jamais eu à intervenir sur des tentatives désespérées de la République tchèque. Eliminée, la Reprezentace ne disputera pas le troisième quart de finale de son histoire. En revanche, elle pourra se préparer à un changement d'ère.
Flavien CHAILLEUX / Eurosport