Merveilles

© S Piraux – Le Soir (archives)

Les négociateurs ont suspendu leurs travaux ce week-end. Ils se retrouveront lundi. Pendant ce temps, la N-VA manifeste pour… la scission de BHV et la fin des facilités. Le parti nationaliste flamand (avec lui, le Vlaamse Volksbeweging, le mouvement flamand au sens large) a mobilisé en vue de la manifestation de dimanche à Linkebeek (commune à facilités), organisée par le « Taal Aktie Komitee ». Bart De Wever n’est pas présent, mais bien Jan Jambon, Siegfried Bracke, Ben Weyts, ses lieutenants. Les dirigeants du Vlaams Belang sont également là. Fait rare ces derniers temps, des personnalités de premier plan des deux partis nationalistes se montrent ensemble dans une manifestation publique… Plusieurs commentaires ont déjà fusé côté N-VA : Ben Weyts, lieutenant de De Wever a déclaré que si l’accord sur BHV n’était « pas mauvais pour », il redoutait que les Flamands le « paient dans la suite des négociations ». Jan Jambon de son côté, estime que « ce n’est pas parce que le FDF est contre que c’est un bon accord pour les Flamands. »La manifestation se déroule dans le calme. 3000 personnes sont présentes, selon les organisateurs. Quelques chants populaires étaient audibles, des dizaines de drapeaux flamands visibles. Des slogans appelant à la fin de

« l’esclavage » des Flamands par les francophones ou « Mettre fin au cirque belge »étaient peints sur des banderoles.

A noter un incident impliquant le Vlaams Belang et rapporté par notre envoyé spécial, Bernard Demonty : la VRT a refusé d’ouvrir son micro aux représentants du parti extrémiste. « Pays de Kadhafi, nos impôts paient votre chaîne »: grosse colère dans les rangs du Belang, qui affirme avoir rassemblé « 1000 personnes » ce dimanche. 3.000 manifestants sont attendus.

« Esclavage »

Un important dispositif policier est mobilisé. Trois véhicules équipés de pompes à eau, deux hélicoptères et 300 policiers sont mobilisés, selon rtlinfo.be. « Toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité des habitants », écrit sur Twitter le bourgmestre non-nommé de Linkebeek, Damien Thiéry (@DamienThiery).

« Il faut trancher ce nœud gordien qu’est BHV, sinon ce pays va sombrer », affirme-t-il dans une interview publiée par le journal ‘La Dernière Heure’.

Le président du CD&V, Wouter Beke, fait d’une solution du dossier BHV une priorité dans les négociations à venir, avant même les questions socio-économiques – alors que le Premier ministre Yves Leterme (CD&V) s’inquiète davantage de la confection du budget 2012.

« On est pris dans une situation en étau. Il y a la priorité d’actualité : faire un budget et, surtout, avoir un gouvernement de plein exercice. Mais reconnaissons que quand le CD&V dit qu’il faut résoudre BHV avant toute chose parce que c’est ce dossier qui a fait tomber le gouvernement, il a raison », explique M. Moureaux.

Le bourgmestre de Molenbeek reproche toutefois au CD&V de ne pas avoir de stratégie claire. « Il a des stratégies. Mais est-ce que le CD&V sait lui-même où il va ? Maintenant qu’ils ont franchi le Rubicon en se distanciant de la N-VA, ils ont intérêt à former un gouvernement. Sauf que, tactiquement, une grande partie des cadres du CD&V pensent aux élections communales. Et là, ils ont très peur de l’attitude de la N-VA », ajoute M. Moureaux.

Il juge encore « maigres » les compensations prévues dans la note du formateur pour les francophones en échange de la scission BHV.

« Mais à chaque fois que l’on remet ce dossier à plus tard, les francophones y perdent. Il faut en sortir », fait-il encore valoir.

(Belga)