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jeudi, 30 juin 2011

Comme Macky Sall, Gadio contre la monarchisation du Sénégal

gadio.jpgLimogé après neuf ans à la tête du ministère des Affaires étrangères pour avoir contesté le scénario d'une succession orchestrée par Abdoulaye Wade au profit de son fils Karim, Cheikh Tidiane Gadio, 54 ans, va défier son ancien mentor lors de l'élection présidentielle de 2012.

Que vous inspire la virulence de la réaction de Karim Wade à l'annonce de votre candidature ?

J'ai accepté d'être le candidat du mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna (1), car je m'oppose farouchement au projet dedévolution dynastique du pouvoir. En se représentant - illégalement - pour un troisième mandat en 2012, à près de 86 ans, Abdoulaye Wade réclame un plébiscite afin de placer ensuite son fils à la tête de l'Etat. Evidemment, ma candidature dérange ce projet.

Karim vous accuse d'avoir reçu de l'argent du leader libyen Mouammar Kadhafi. Que lui répondez-vous ?

A lui, rien. Il ne sait pas dire autre chose que: "Je vais te casser." Pour moi, Karim Wade n'existe pas car notre Constitution ne reconnaît pas le statut de "fils du président de la République". Le chef de l'Etat s'est d'ailleurs bien gardé d'entériner les affirmations mensongères de son rejeton. Pour autant, je suis préoccupé par le projet de coup d'Etat constitutionnel qu'Abdoulaye Wade prépare, comme l'atteste sa décision unilatérale d'instaurer un ticket président/vice-président et la possible suppression du second tour dès le scrutin de 2012. Pour ma part, j'ai lancé un appel à d'anciens responsables du Parti démocratique sénégalais, mouvance présidentielle (PDS), comme Macky Sall ou Idrissa Seck, mais aussi à d'autres leaders de l'opposition, tel Moustapha Niasse, afin que le premier tour soit une sorte de "primaires" à l'américaine.

Quelles sont vos chances réelles de remporter un éventuel ballottage ?

Il y a une désaffection envers les partis traditionnels au Sénégal comme dans toute l'Afrique. Je constate que Macky Sall ratisse sur le terrain tandis que je rallie chaque jour les suffrages des cadres et des bataillons de jeunes et de femmes, qui en ont assez que l'on manipule les institutions du pays à des fins personnelles. En cela, l'élection de 2012 marquera une vraie rupture générationnelle.

Vous promettez une paix définitive en Casamance. Comment y parvenir ?

Le président Wade avait promis, après son élection de 2000, de faire la paix "en cent jours" en Casamance; il a lamentablement échoué. Moi, j'ai l'intention de travailler avec tous les Sénégalais. Au lieu d'un "M. Casamance" que l'on dépêche avec des valises de billets, je propose la réconciliation de toutes les parties au conflit, l'amnistie et la réinsertion des combattants ainsi qu'un programme prioritaire de reconstruction économique de cette région, si prometteuse malgré le conflit qui la mine depuis près de trente ans.

Pourquoi réussiriez-vous là où vos prédécesseurs ont échoué ?

C'est là où mon expérience aux Affaires étrangères peut faire la différence. Jamais, dans aucune des médiations où j'ai été impliqué - Côte d'Ivoire, Madagascar, Mauritanie, Tchad-Soudan -, je n'ai lâché avant d'avoir obtenu gain de cause. Je veux mettre cette ténacité au service de mon pays.