vendredi, 16 octobre 2015
RUGBY - Coupe du monde : Bryan Habana parviendra-t-il à battre le record de Jonah Lomu ?
L'ailier sud-africain de Toulon, Bryan Habana, a l'occasion d'inscrire un seizième essai qui lui permettrait de devenir le meilleur marqueur en Coupe du monde, devant Jonah Lomu. Comment cette éventualité est-elle vécue dans le camp springbok, avant l'annonce de l'équipe qui affrontera les Gallois, samedi (17h) à Twickenham ?
Tous les jours, son nom revient dans les conversations. Le fera-t-il ? Quoi ? Battre le record de Jonah Lomu, soit plus de quinze essais en Coupe du monde. « C’est un grand joueur. Quelqu’un d’à part », reconnait son partenaire Jesse Kriel, 21 ans, qui rêve sans doute de lui offrir ce ballon d’essai, celui qui le propulserait en tête des marqueurs estampillés Webb-Ellis. « Quand j’étais gamin, à l’école, il était déjà au sommet », se souvient Pat Lambie, 24 ans, qui en avait 14 quand Habana connut sa première sélection, à Twickenham. « Alors jouer à ses côtés, c’est quelque chose de particulier pour nous, les jeunes ».
Arrêtons-nous onze secondes sur les chiffres, le temps que Bryan Habana traverse le terrain d’un en-but à l’autre. « Que dire de plus ? » interroge le troisième-ligne bok Schalk Burger, admiratif. « Les statistiques parlent d’elles-mêmes... ». 114 sélections, seulement deux fois remplaçants, 64 essais, dont 15 en Coupe du monde depuis 2007. Seuls le Japonais Daisuke Ohata (69) est devant lui, fameux en Asie pour avoir inscrit en 2002 8 essais contre Taipei (classé 64e, devant le Luxembourg), autant dire rien. La seule vraie menace d’Habana provient de l’ailier australien Drew Mitchell, 12 essais au compteur. Il ne reste que trois matches au maximum dans ce Mondial. Tout est possible.
« Je peux battre son record, c'est une chose, mais je ne peux pas dépasser Jonah. Lui, c'est une légende. Pas moi. »
Y compris que Bryan Habana connaisse un nouveau passage à vide, comme entre 2010 et 2011, soit onze matches sans essai. Peu probable, néanmoins. Car ses coéquipiers le cherchent, sentent bien que ce record est là, à portée de mains. La preuve, il vient d’inscrire sept essais en six matches depuis août 2015, trois mois de plein emploi toutes compétitions confondues. « Bryan est toujours présent au rendez-vous », lâche Ricardo Loubscher, ancien arrière devenu coach des trois-quarts boks. « Mais il a l’humilité de rappeler qu’il ne serait pas là où il est sans ses partenaires ». Comme il n’oublie jamais de rendre hommage à Jonah Lomu, dont il ne se considère pas l’égal. « Jonah a contribué à faire rayonner le rugby dans le monde entier. Ses 15 essais, il les a marqués en seulement deux Coupes du monde. Moi, il m’en a fallu trois. Je peux battre son record, c’est une chose, mais je ne peux pas dépasser Jonah. Lui, c’est une légende. Pas moi ».
Ce qui a changé, chez Habana, n’est pas sa propension à aller chercher des records, car il dépassera Ohata à n’en pas douter, non, c’est plutôt la place qu’il occupe désormais au sein des Springboks. « Son expérience fait de lui un des leaders naturels du groupe, maintenant. C’est un plaisir de travailler à ses côtés », précise Ricardo Loubscher, son coach en équipe nationale. « Il est notre relais sur le terrain. J’échange avec lui, à l’entraînement, en dehors, afin de trouver des solutions aux problèmes que nous posent les différentes défenses. Depuis la défaite contre le Japon, il a pris une envergure nouvelle ». Bryan Habana pourrait être exaspéré qu’on lui parle de ce record chaque fois qu’on le croise. Non, il reste serein : « Ce qui m’importe, c’est la réussite de l’équipe. La mienne ? Marquer des essais ? Si ça peut permettre d’aller le plus loin possible dans cette compétition, alors oui. Mais seulement à cette condition ! » conclut-il en souriant.
(L’Equipe)
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