mardi, 13 octobre 2015
Opinion : les accusations de maître Mame Adama Gueye, à l’endroit de la magistrature sont d’une extrême gravité. (Son excellence cheickh sadibou diallo)
« La vie n’est qu’un théâtre et chacun y joue son rôle» (William Shakespeare).
S’exprimant au cours d’un point de presse de la filiale ouest africaine de la Société finlandaise Wäartsila, qui exploite la centrale électrique de Kahone (central du Sénégal), condamnée par la justice sénégalaise à payer 1,4 milliard de francs CFA. à «Résidences Les Jardins», dans le cadre d’un différend né d’un contrat de location, dont il était partie prenante, Maître Guèye, s’est considérablement attaqué à certains membres de la magistrature qui, dotés d’une fonction d’autorité, sont chargés d’assurer l’application de la loi dans les litiges qui leur sont soumis et rendent la justice au nom du peuple. Voici mentionné les propos ahurissants que ce «censeur auxiliaire de la justice» s’est cru devoir affirmer pour mettre en cause la rectitude de la justice : «la corruption dans la justice sénégalaise a atteint des proportions inquiétantes, puis elle est présente à tous les niveaux de la justice». Et de marteler : « ce niveau de corruption est extrêmement élevé, ce qui fait immédiatement considérer qu’il y a une incertitude judiciaire grandissante». Selon lui «le niveau de corruption dans la justice sénégalaise, risque de décourager les investisseurs et de porter un coup de frein au Plan Sénégal Emergent (PSE) car, la sécurité juridique et judiciaire sont les deux facteurs déterminants pour le choix des investisseurs. Nous avons le droit d’avoir une justice qui fonctionne normalement. Le Sénégal a une tradition de justice avec de grands magistrats. La situation de la justice est en train de s’empirer et a atteint une vitesse phénoménale», poussant l’excessivité jusqu’à souligner ce fait singulier : «qu’il n’avait plus envie de porter sa robe d’avocat ou d’aller au Tribunal». Dans son for intérieur, « la situation de la justice sénégalaise s’est progressivement dégradée et l’incertitude judiciaire au Sénégal se situe à tous les niveaux. La corruption est intolérable partout, encore plus dans la justice. C’est pourquoi, nous constatons un dysfonctionnement extrêmement grave du service public de la justice ». C’est extraordinairement alarmant, pour inquiéter la République.
Connaissant à travers les médias le personnage luciférien de notre saumâtre compatriote Me Mame Adama Guèye, coutumier du fait, cela ne m’étonne guère. Car, ce n’est pas la première fois qu’il porte de telles charges à l’endroit de la justice. J’ai souvenance qu’il avait affirmé des propos similaires à l’émission Opinion sur Walf TV. On ne peut qu’être confondu devant de telles accusations contre le système judiciaire de son pays. C’est d’une irresponsabilité si excessive de sa part, que l’on est en droit de se poser cette fâcheuse question : Est-ce réellement le même homme qui, à différentes reprises, avait sollicité le suffrage des Sénégalais, pour présider à leur destin. Un Défenseur des droits des concitoyens devant la Justice, qui a exercé 23 ans durant sa profession d’Avocat, ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, ancien Coordonnateur du Forum civil de Transparence international. Comment une telle personnalité qui aspire autant que jamais à présider aux destinées des Sénégalais, puisse être amené à réserver un tel traitement à une grande Institution de la République, à laquelle il fait partie intégrante depuis juillet 1982.
Pour toutes ces observations, j’abonde entièrement dans le sens de Maître Djibril War qui « n’arrive pas, à comprendre l’excessivité excessive des allégations de son confrère et s’interroge encore sur le pourquoi Me Guèye ne soit pas allé au bout de ses certitudes. Pourquoi s’est-il seulement contenté de répandre des accusations graves de corruption, sans avoir le courage de citer nommément les juges dont il est convaincu qu’ils ont été corrompus dans l’affaire qu’il a perdue. En matière de corruption, comme il en parle à profusion, il doit forcément y avoir un corrupteur. Qui sont-ils alors», questionne-t-il encore. Cette posture qui, à mon sens, est très loin d’être anodine, mérite une attention particulière de la République. Le Ministre de la Justice, doit impérativement se saisir de cette affaire car certains magistrats du département qu’il a l’honneur de diriger, sont accusés de tous les maux. Ces dénonciations d’une extrême gravité ne peuvent ainsi demeurées sans réponse de l’Etat, ne serait-ce que pour enjoindre l’Avocat accusateur, conformément à la loi, d’avoir l’obligeance d’étayer ses vilipendes par des preuves irréfragables. Car il a, d’une part, éclaboussé la justice sénégalaise, d’autre part, porter démesurément atteinte à l’image de son propre pays. C’est le minimal que les Sénégalais peuvent espérer de la République. Sinon la crédibilité de l’Institution judiciaire foulée au pied, va beaucoup en être affligée.
Pour clore ma réflexion, il m’est permis patriotiquement d’énoncer à Maître Guèye, qu’il offense l’histoire et les Sénégalais, en menant une campagne de diabolisation contre le système judiciaire sénégalais, dont il n’avait pas hésité à saluer le professionnalisme dans l’affaire Karim Wade. Pourquoi alors une telle saignée, vis-à-vis du monde judiciaire dont il reconnaît la valeur intrinsèque ? Mystère ! Ce qui m’autorise à penser qu’il y a, assurément, anguille sousroche, notamment lorsqu’il n’a pu retenir sa profonde amertume d’avoir perdu ce procès dans le dossier Wärstsila/Résidences LesJardins, jusqu’à émettre publiquement cette phrase poignante : «Je n’ai même plus envie de porter ma robe d’Avocat ou d’aller au Tribunal». Où se situe alors le cas de conscience de l’Avocat et la passion professionnelle dans tout cela ? Néanmoins, à défaut de verser dans le débat des preuves intangibles de corruption du système, faisant ainsi montre d’une insoutenable légèreté, l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats fait preuve d’une extrême microgravité si déconcertante, que l’on éprouve beaucoup de difficultés à le reconnaître.
Au moment où j’allais mettre sous presse cette contribution, une information de taille m’est tombée sous le nez, ayant corrélation avec le sujet du texte : Selon la presse, l’Avocat, après avoir perdu son procès, aurait introduit une procédure de rabat d’arrêt auprès de la Cour suprême. On pourrait supposer que c’est parce que Maître Guèye a attendu d’avoir perdu son procès, pour dénoncer, une apocryphe corruption. Si, par contre, son client avait gagné aurait-il eu la même attitude ? On est fondé à être suspicieux, comme l’est d’ailleurs son confrère, Maître War, et penser que toutes ces accusations ne seraient-elles pas subséquemment une intimidation déguisée aux juges de la Cour suprême, afin qu’elle revienne sur leur décision ? Si tel était franchement le cas, ce serait malséant, offusquant et extrêmement désobligeant.
Son Excellence Monsieur Cheickh Sadibou DIALLO
Conseiller Spécial du Président de l’APR
Administrateur de la DES APR France
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