mercredi, 15 avril 2015
Dakar : L a revue de presse de Serigne Moustapha Mbacké
Presse internationale, mercredi 15 avril 2015. Au menu de cette revue de presse, un nouveau drame de l'immigration clandestine en Méditerranée, le retrait de Cuba de la liste américaine des États soutenant le terrorisme, et la campagne d'Hillary C. aux États-Unis.
Cette énième tragédie porte à plus de 900 le nombre de morts enregistrés par l'Organisation internationale pour les migrations depuis le début de l'année. Pour les seules journées de dimanche et lundi, les gardes-côtes italiens annoncent avoir porté secours à 42 bateaux chargés de plus de 6 500 migrants. D’après "La Repubblica", l’Italie, où les structures d’hébergement accueillent déjà plus de 80 000 personnes, se retrouve littéralement débordée par ces nouvelles arrivées. Le journal rapporte que le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a envoyé une directive aux préfets les appelant à trouver d’urgence 6 500 places d’hébergement supplémentaires, notamment dans le nord et le centre du pays, et que cet appel a provoqué la fureur du patron de la très anti-immigration Ligue du Nord. "La Repubblica" rapporte également que des passeurs ont tiré, lundi, sur deux navires engagés dans l’opération "Triton" - dont le but est de surveiller les routes migratoires vers l’Italie en provenance de Libye et d’Égypte - pour récupérer une embarcation dont les passagers venaient d’être secourus.
Au menu, également, la décision de Barack Obama de retirer Cuba de la liste noire américaine des États soutenant le terrorisme, annoncée hier par la Maison Blanche. D’après "The Washington Post", le retrait de Cuba de cette liste, sur laquelle elle avait été inscrite en 1982, en pleine guerre froide, constitue un pas décisif vers le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Ne restent désormais plus sur cette liste que l’Iran, la Soudan et la Syrie.
Le journal officiel cubain "Granma", qui rappelle que le président américain a 45 jours pour faire valider cette décision par le Congrès, évoque un choix "juste", tout en relevant que Cuba se voit retirée d’une liste sur laquelle elle n’aurait jamais dû figurer.
On reste aux États-Unis, où les premiers pas de Hillary Clinton en tant que candidate à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2016 sont scrutés à la loupe. Scrutés par les médias américains, mais pas seulement. Le quotidien anglais "The Independent", notamment, raconte comment l’ex-première Dame, qui a lancé sa campagne à LeClair, dans l’Iowa, s’efforce d’apparaître comme une figure de rassemblement, par-delà les clivages politiques, en tentant d’adoucir son image de femme politique froide et calculatrice.
Pionnière de la politique américaine, la candidate démocrate va tenter de conquérir l’électorat des jeunes, raconte "The Daily Beast", qui explique que les jeunes électeurs américains "détestent" les républicains, mais n’aiment pas beaucoup non plus Hillary, qu’ils tiennent pour une sorte d’incarnation politique de leur "casse-pied de mère". C’est pour conquérir cette jeunesse qu’Hillary Clinton doit s’efforcer de paraître un peu moins "vieux jeu", selon le site américain, qui estime que la candidate apparaît plus détendue, plus "cool", je cite, que lors de sa campagne de 2008.
À quoi tient la politique, parfois. D’après Slate, la campagne de l’ex-secrétaire d’État est si bien faite, que même la page d’erreur de son site, la fameuse page 404, est un bijou d’humour et de second degré
Après huit mois de négociations, l’accord de paix d’Alger sur le Nord-Mali est toujours dans l’impasse. La CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, a finalement décidé de se rendre à Alger ce mercredi. Va-t-elle parapher l’accord, déjà entériné par Bamako ? Rien n’est moins sûr…
En tout cas, relève L’Indicateur du Renouveau à Bamako, « le gouvernement malien et les groupes armés de la plate-forme, invités par l’équipe de médiation internationale, ont confirmé leur participation. Ils ont leurs billets d’avions des autorités algériennes qui maintiennent la cérémonie ce mercredi donc, malgré les agitations des membres du MNLA. »
En effet, le MNLA ne veut pas signer l’accord en l’état, mais les autres membres de la plate-forme, HCUA et MAA, seraient prêts, eux, à signer, pointe encore L’Indicateur du Renouveau. C’est pourquoi le MNLA va se rendre à Alger pour discuter avec ses alliés. Et de son côté, affirme encore le quotidien malien, « l’Algérie espère que les deux mouvements HCUA et MAA vont parapher l’accord et isoler ainsi le MNLA. »
Cafouillage…
« Paraphe de l’accord d’Alger : confusion et cafouillage au sein de la CMA », s’agace pour sa part Le Reporter, autre journal malien. « À quoi jouent les irrédentistes rebelles du MNLA et leur bande de criminels et de narcotrafiquants ? C’est la question qui taraude actuellement les esprits de nombre de Maliennes et de Maliens qui aspirent à la paix. (…) D’aucuns susurrent, poursuit Le Reporter, qu’il y a une menace d’implosion au sein de la CMA et certains mouvements seraient prêts à parapher l’accord d’Alger, tandis que d’autres s’y opposeraient catégoriquement. Un cafouillage monstre ! La Coordination des mouvements armés de l’Azawad se dirige vers son éclatement, estime le journal malien, car rien ne va plus entre les différents groupes armés qui la composent. Notamment entre la branche politique et celle dite militaire. (…) Et la communauté internationale dans tout ça ?, s’interroge par ailleurs Le Reporter.
Amorphe et apathique, elle assiste en spectatrice à la scène troublante que nous livre la CMA. Et pourtant, au lendemain du paraphe de l’accord d’Alger par le gouvernement et les groupes armés pro-Mali, elle avait martelé sur tous les toits qu’elle ne tolérerait plus les comédies de la CMA et qu’en cas de refus, elle prendrait de lourdes sanctions contre les responsables de la plate-forme. Que va-t-elle faire maintenant avec cette volonté manifeste des bandits armés à ne plus aller vers la paix ? Nous attendons de le savoir… »
En tout cas, même si elles reprenaient, les négociations seraient « très difficiles », estime Jeune Afrique. Car les positions des deux parties sont totalement antagonistes… « Pour Bamako, il faut tout faire pour montrer à la médiation internationale que les mouvements de l’Azawad ne sont que des narcotrafiquants qui ont pactisé un moment avec les terroristes d’Aqmi, et donc qu’il ne peut pas y avoir de vraie discussion avec eux. Les mouvements armés, eux, veulent montrer qu’il n’y a plus d’avenir commun avec Bamako, compte-tenu des exactions de l’armée malienne sur les civils et du retard acquis dans le développement du Nord par rapport au reste du pays. En un mot, conclut Jeune Afrique : c’est l’impasse. »
Métastase…
En attendant, relève Le Pays au Burkina, « le terrorisme se métastase au Nord-Mali, (…) avec des attaques sporadiques menées par des groupes armés tantôt contre les forces de la coalition, tantôt contre les troupes maliennes, comme pour rappeler à la conscience collective que le problème du Nord-Mali reste entier. » Il y a donc « urgence à trouver une solution au problème malien, poursuit le quotidien burkinabé. Si difficile, fût-elle. Cela passe par une reprise du dialogue entre les différents protagonistes de la crise. Autrement, laisser les choses en l’état, ce serait pécher par faiblesse ou par impuissance et prendre le risque d’aller vers un pourrissement de la situation. (…) Autrement, ce pays risque de s’installer inexorablement et irrémédiablement dans le chaos total, surtout que les ressources se font de plus en plus rares, et que le chômage grandissant de la jeunesse en fait un terreau fertile de recrutement pour les marchands d’illusions, sans oublier l’incurie d’une certaine classe dirigeante.
En tout état de cause, conclut Le Pays, il y a lieu de croire que tant que cette question du Nord ne sera pas résolue, Kidal restera une porte d’entrée pour le terrorisme au Mali. Au-delà, l’on peut même dire que tant que le foyer de son voisin libyen ne sera pas éteint, le Nord-Mali risque d’être pour longtemps encore une terre d’accueil pour les terroristes de tous poils. Et le Mali n’aura pas la paix. »
"Un mariage de raison"
À la une de la presse française, ce matin, l’ouverture de négociations entre le géant des télécoms finlandais Nokia et son concurrent français Alcatel-Lucent, en vue du rachat de ce dernier.
"Alcatel-Lucent se vend à Nokia pour sauver son destin", titrent "Les Echos", qui annoncent que l’opération va donner naissance au numéro un des équipementiers télécoms dans le monde. Le journal explique que "les équipementiers n’ont pas d’autre choix que de s’unir pour être capables de résister au rouleau compresseur chinois".
"Avec Alcatel, la France perd un nouveau fleuron industriel", regrette "Le Figaro". "Le pari d’un rapprochement avec Nokia, autre éclopé des télécoms, ne donne évidemment pas toutes les garanties de succès", mais "il ouvre à Alcatel d’autres perspectives que celles de lutter en permanence pour sa survie", constate le journal.
Le gouvernement assure avoir reçu des engagements de la part de Nokia, et qu’il n’y aura aucun licenciement en France. "Le Parisien", qui évoque "un mariage suivi de très près par l’Elysée", fait part toutefois des inquiétudes des salariés, qui s’alarment notamment du fait que le rachat par Nokia provoquera "forcément des redondances dans les activités mobiles". "Il faut dire que de nombreux fleurons français sont passés aux mains de groupes étrangers ces dernières années", "pour le meilleur parfois, mais le plus souvent pour le pire", explique "Le Parisien".
"Le Parisien" rapporte également que François Hollande se rend aujourd’hui et demain en Suisse, pour "prendre acte de certaines évolutions positives", et encourager les banques helvètes à continuer à inciter leurs clients à régulariser leurs situation auprès de l’administration fiscale française.
À noter, également, cette enquête du "Monde", qui revient sur les méthodes de Terra Fecundis, une société d’intérim espagnole qui fait travailler chaque année dans les campagnes françaises jusqu’à 5 000 ouvriers sud-américains sous contrat espagnol. "Le Monde" revient sur les conditions de travail de ces ouvriers "qui intriguent depuis plusieurs années l'inspection du travail et la justice". Le journal raconte que tous les ouvriers de Terra Fecundis sont sous contrat espagnol et présents en France sous le statut de travailleur détaché, qui permet de payer les cotisations en Espagne, mais pour lequel le droit du travail français est censé s'appliquer. "Censé", c’est le mot : les salariés rencontrés disent ne pas toucher plus de 7 euros par heure, et que "s'il y a une urgence", ils peuvent travailler "12, voire 14 heures par jour".
Enfin, le PSG affronte ce soir l’équipe de Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des champions. "Place au rêve", titre "Le Parisien", qui prévient que Pastore et ses coéquipiers vont devoir "se surpasser" pour parvenir à l’emporter à Paris face à Messi et des Barcelonais "au sommet de leur art". "L’heure de vérité", annonce "L'Équipe", qui énonce "10 leçons à méditer pour le PSG afin de battre le Barça". "Paris vaut bien une liesse", titre "20 minutes", qui rappelle que le club parisien "aura besoin d’un grand soutien populaire pour battre Barcelone".
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