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mercredi, 09 février 2011

' Ethique de pouvoir ' : Senghor et Diouf effacent Wade

wwww.jpgL’atelier organisé par la Raddho et la Fondation Fredriech Ebert en marge du forum social mondial a servi de tribune à Landing Savané. Pour reprendre les termes d’Amadou Ly, le modérateur de la rencontre, il a jeté des pans de rocher dans le jardin de Wade.

Faisant une communication sur le thème : ‘Ethique de pouvoir, Ethique et responsabilité citoyennes’, le secrétaire général d’Aj affirme d’emblée que l’éthique a disparu au Sénégal avec Wade. ‘Aujourd’hui, j’allais dire un désert, mais nous avons un Sahel éthique. Les principes éthiques sont devenus extrêmement rares de nos jours’, assène l’ancien ministre d’Etat de Wade, affirmant que le président de la République n’est mû que par ses intérêts, la préservation du pouvoir et la marginalisation des autres. Landing Savané, qui n’a pas certainement pardonné à Wade d’avoir divisé Aj, affirme que Wade parle des principes démocratiques devant la communauté internationale, mais dans les faits il agit d’une autre manière. ‘Ses déclarations officielles des principes d’éthique et de bonne gouvernance sont aux antipodes de sa pratique’, poursuit Landing Savané. Qui regrette d’avoir servi un homme dont le seul dessein qu’il a ignoré est de vouloir installer son fils à la tête du pays, selon lui. Aussi, pour lui, l’opposition ne doit pas espérer des élections libres et démocratiques de la part de Wade qui, d’après lui, n’organise des joutes électorales que pour les remporter.

Par ailleurs, comparant les trois présidents, l’ex-compagnon de Mamadou Diop Decroix a rendu hommage aux deux anciens présidents de la République et a fait son mea culpa pour s’être battu contres eux. Avouant devant Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng s’être trompé envers les prédécesseurs de Wade, parce que dit-il, il était pressé, Savané ajoute que ces deux avaient, au moins, une éthique de pouvoir. Tout le contraire de Wade.

De son côté, le secrétaire général des socialistes souligne que Diouf était guidé par l’éthique. Et c’est la raison pour laquelle, d’après lui, celui qui lui a légué le Ps faisait une gestion participative. A titre d’exemple, le premier des socialistes cite l’implication de tous les partis politiques dans les réformes politiques entreprises s’agissant de la création de l’Onel, des réformes des collectivités locales. Aussi, selon la conception d’Ousmane Tanor Dieng, l’éthique veut que le pouvoir démocratique, qui est au service de la démocratie et du peuple, soit précaire et révocable. Et révélant une anecdote, il informe que Diouf avait un mépris pour l’argent. ’Une chose qu’il a héritée de Senghor, qui distinguait à peine les billets de 5000 et de 10000 francs’, dit-il. 

Répondant aux leaders de l’opposition, Youssou Diallo, conseiller spécial du Premier ministre, pense que Diouf n’a pas opéré des réformes politiques de son propre gré. Il a été contraint par la volonté populaire. ‘Abdou Diouf n’a pas instauré la démocratie, l’Onel, l’isoloir, etc, par hasard. C’est la pression politique qui l’a conduit à lâcher du lest. Et c’est Wade qui a conduit cette lutte de manière pacifique’, dit-il, se réjouissant du fait que Wade, qui disait toujours qu’aucune cause ne vaut une vie humaine, a été fidèle à sa parole, en accédant au pouvoir sans verser une goutte de sang. Pour le responsable libéral de Saint-Louis, la preuve de l’éthique de Wade, c’est d’avoir ‘désacralisé et rendu le palais présidentiel comparable à Sandaga, accessible à tout le monde’. 

Les organisateurs de l’atelier justifient la rencontre par le fait que l’année 2011 est une année politique particulière en Afrique. ‘En effet, pas moins de dix pays font face à des échéances électorales majeures. Au-delà des controverses et des débats contradictoires qui opposent les forces politiques en compétition, des signes inquiétants de tensions sont perceptibles ici et là. Il s’agit, dans le cadre du Forum social mondial, de se placer dans une démarche préventive de conflits aux conséquences désastreuses pour les Etats, pour les citoyens et leurs biens’, affirment les organisateurs.

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