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lundi, 28 juin 2010

Abus sexuels: L’archevêché est à l’arrêt

pict_241697.jpgSi dans l’Eglise catholique belge, les évêques ont tenté d’oublier la perquisition de jeudi dernier en remobilisant les fidèles au cours du week-end lors de belles cérémonies d’ordinations sacerdotales à Tournai, à Liège et à Namur, c’est surtout le Vatican qui s’est encore fait entendre à propos de l’enfermement forcé des évêques et des dégâts causés aux tombes des archevêques dans la cathédrale Saint-Rombaut.

Comme on le lira ci-contre, le Pape en personne est monté au créneau en adressant un télégramme à Mgr Léonard après que le cardinal Bertone eut pour le moins dérapé en parlant à l’agence de presse italienne Ansa d’"une séquestration grave et invraisemblable" car "les évêques sont restés neuf heures sans boire ni manger" . Ce qui n’était point vrai ! Et comme si ça ne suffisait pas, le Premier ministre de Benoît XVI avait ajouté qu’"il n’y a pas de précédent, même dans les vieux régimes communistes" !

Sur un ton moins polémique, Mgr Léonard a rappelé sur les ondes de Radio Vatican que "tous les évêques avaient été interrogés individuellement (brièvement, NdlR) par les enquêteurs, ce qui a donné l’impression au pays que tout le monde était suspect. Mais la plupart d’entre eux n’étaient pas concernés par les dossiers de Malines-Bruxelles. En quelques heures, on a, auprès du public et des médias, terni l’image globale de l’Eglise de Belgique" .

L’archevêque a aussi évoqué "certains excès un peu ridicules" à propos de la descente dans la crypte de la cathédrale de Malines, regrettant que des tombes aient été ouvertes. "Cela va un peu loin. Si c’était un roman, on compren drait. Mais en principe, la Justice n’a pas pour mission de réécrire le Da Vinci Code" , a-t-il déclaré. Mais Mgr Léonard n’en a pas moins rappelé, in fine, que "l’Eglise de Belgique n’est pas au-dessus des lois" . Donc "la Justice a aussi le droit de faire une perquisition à l’archevêché de Malines-Bruxelles "

L’avocat de l’archidiocèse, Me Fernand Keuleneer, a pour sa part indiqué que "l’Eglise pourrait intenter une action en justice à la suite de l’opération" et a exprimé "des doutes" sur sa légalité . "J’espère qu’ils n’ont pas lancé cette expédition au hasard sans véritables preuves parce que dans le cas contraire il n’y aurait pas de justification légitime à une telle perquisition" , a-t-il dit.

 

L’avocat a souligné que des équipes de télévision étaient arrivées une demi-heure avant les policiers et que l’on pouvait vraiment s’interroger sur la discrétion et la confidentialité requises. "Si nous arrivons à la conclusion que cela n’était ni légitime ni proportionnel, nous irons en justice; pour le moins je conseillerai à mon client d’aller en justice contre l’Etat belge" , a-t-il souligné.

En attendant, divers services de l’archevêché sont paralysés à la suite des perquisitions. L’ensemble des informations destinées à alimenter le site Internet de l’archevêché et les périodiques sont, en effet, aux mains des enquêteurs. En outre, les services administratifs de l’archevêché ne peuvent actuellement pas assurer davantage leur fonctionnement habituel. Avec la conséquence que cent personnes employées à des titres divers à Malines, à Bruxelles et à Wavre, des hauts responsables administratifs aux femmes d’ouvrage, ne pourront recevoir leur salaire à la fin juin.

Enfin, on notera que le ministre régional flamand chargé notamment du Bien-Etre, Jo Vandeurzen (CD&V), a pour sa part mis en garde contre le risque d’une rupture de confiance dans l’aide aux victimes. "Dans une situation de demande d’assistance, une victime a le choix de se tourner vers la Justice ou non. Et dans les dossiers traités par la commission Adriaenssens, qui a aussi un rôle d’assistance, les personnes impliquées stipulent explicitement qu’elles veulent la confidentialité. Nous devons montrer pour cela le plus grand respect" , a commenté M. Vandeurzen.

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