mercredi, 23 juin 2010
Abidal : «Pas un hasard»
«Eric Abidal, comment vivez-vous cette élimination ?
C'était le match de l'espoir. Le groupe est déçu, ça a été une Coupe du monde compliquée... Par rapport à tout ce qui s'est passé, on peut avoir honte. On s'excuse auprès des Français, des supporters de l'équipe de France qui croyaient en nous. On n'a pas réalisé le parcours que tout le monde attendait, mais il y a une explication à tout cela. Ce n'est pas un hasard. Il y a des choses qui nous ont fait faire des mauvais choix. C'est une page qui sera très difficile à tourner. On va en parler pendant pas mal de temps.
Quelles sont ces "choses" dont vous parlez ?
Les quatre vérités vont être dites, mais ce n'est pas le moment. Je ne veux pas argumenter. Le problème a explosé après l'exclusion de Nico (Anelka). On ne va pas le cacher.
«Il y a des choses qui nous ont fait faire des mauvais choix. C'est une page qui sera très difficile à tourner. On va en parler pendant pas mal de temps.»
Y avait-il eu des signes avant-coureurs ?
Non, au départ, tout le monde était dans le bon état d'esprit. A Tignes, il y a eu du changement, de l'envie, de la détermination. C'était un groupe soudé. Après, tu joues le Costa Rica, tu prends espoir, puis tu ne gagnes pas contre la Tunisie et tu perds contre la Chine... Derrière, c'est un match de Coupe du monde et tu sais qu'il va falloir se serrer les coudes tout de suite. Ça n'a pas été facile... Pour moi ce n'est pas un hasard : quand une bande doit péter, tu ne peux pas contrôler la mèche. J'aurais préféré qu'elle pète plus tard ou avant.
Avec du recul, sécher l'entraînement était-il une erreur ? Aviez-vous conscience de la portée d'un tel acte ?
Oui et non. Suite à la décision du staff et de la Fédération, le groupe était mécontent et il l'a fait savoir... Peut-être que les Français l'ont mal pris, mais quand on est à l'intérieur, on sait comment ça se passe, ce qui s'est dit. A ce moment-là, on a essayé de faire de la meilleure manière qui soit. Avec le recul, on aurait pu réagir différemment. On n'a pas fait les bons choix.
Tous les joueurs étaient-ils vraiment d'accord avec cette décision de boycotter l'entraînement ?
Dans le bus, le capitaine a dit que s'il y en avait qui voulaient descendre, il n'était pas trop tard. Tout le monde pouvait le faire, mais personne n'est descendu. Je considère donc que tout le monde y était favorable. C'est juste malheureux que ça soit arrivé deux jours avant un match important.
«J'ai discuté avec l'entraîneur, j'ai vidé mon sac, j'ai dit ce que j'avais à lui dire. Je ne sais pas s'il a apprécié, mais il fallait que je le fasse à ce moment-là.»
Raymond Domenech a indiqué que vous ne souhaitiez pas disputer ce dernier match. Pourquoi ?
J'ai discuté avec l'entraîneur, j'ai vidé mon sac, j'ai dit ce que j'avais à lui dire. Je ne sais pas s'il a apprécié, mais il fallait que je le fasse à ce moment-là, parce qu'après, ça aurait été trop tard. Je me suis donné l'option d'être sur le banc parce que lorsque je ne suis pas à 100%, que je ne suis pas là, ça ne sert à rien que je joue. Des fois, il ne faut pas avoir peur de s'exclure. Quand tu es moins bien, il faut savoir le dire.
Souhaitez-vous poursuivre votre carrière internationale ?
Je vais en discuter avec un ami et je verrai. Tout est possible».
Propos recueillis par Emery TAISNE, à Bloemfontein (Afrique du Sud)
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