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jeudi, 22 avril 2010

Télé Futurs médias : Wade agite des « preuves » contre Youssou Nour, qui le condamnent

you39626.jpgC’est le journal 24 H Chrono, dont les locaux ont été saccagés par des nervis de Farba Senghor et dont le directeur de publication a été emprisonné puis gracié par le pouvoir, qui a publié le scoop : Bolloré serait derrière le matériel de la Télévision futurs médias, comme le laissait entendre le chef de l’État. Une « preuve » plus qu’insuffisante : elle est simplement désuète et enfonce le président Wade.

C’est le journal de El Malick Seck qui l’a affirmé dans sa livraison de mardi dernier : Youssou Ndour avait fini par recruter un financier du Crédit mutuel du Sénégal, qui lui a fait un montage financier pour sa télévision. C’est sur la base de ce document que le chanteur aurait approché le Français Bolloré, qui, par le biais de sa Société française de production (Sfp) lui a fourni une partie du matériel de ladite lucarne, sans bourse délier.

Si des proches de Youssou Ndour réfutent cette information, qu’ils considèrent comme « fausse et fabriquée », il faut ajouter que Bolloré l’avait démentie, par écrit et sur l’honneur, il faut relever que 24 H Chrono n’a pas cherché à étayer sa thèse. Et même si elle était avérée, le journal ne révèle rien d’original, pour qui se souvient que le propriétaire de 2Stv avait commencé par faire des productions. Elhadj Ndiaye a reconnu, en public, que ce sont des partenaires Européens qui lui avaient fourni le matériel ; par crédit, en plus. La Télévision nationale refusera de diffuser les dites productions. C’est Abdoulaye Wade, devenu président du Sénégal, saisi par ses soins, qui décantera la situation. Il saisira les autorités de la Rts. Non seulement elle collaborera avec la 2 Stv, mais entrera, également dans son capital jusqu’à hauteur de 51 %. Le reste sera détenu par M. Ndiaye. C’est pour mener à bien le projet que Mamadou Baal fut détaché de la télévision nationale, afin de diriger la 2 Stv. Le président Wade finira par accorder le signal à Elhadj Ndiaye, qui deviendra le seul et unique propriétaire. Exit la Rts ! C’est le patron de la 2 Stv qui fera l’étude de la télévision panafricaine, que projette le président Wade. C’est comme qui dirait du donnant-donnant.

De même, personne ne doute du financement de la radio Tv Walf, qui a démarré avec des fonds arabes. Wade le sait, mains n’en pipe mot. Hors de nos frontières, la télévision Africa 24, qui est la première chaîne africaine sur le bouquet, diffuse depuis la France ; ceci grâce à l’appui financier, entre autres personnalités, du président Nguema de la Guinée-Equatoriale et du président gabonais, feu Omar Bongo.

C’est dire que Yousssou Ndour soit aidé par Abdoulaye Wade ou Amadou Toumani Touré du Mali, ou encore Yaya Jammeh de la Gambie ou même Rama Yade, là n’est pas le débat. Ce qu’il est intéressant de savoir c’est qu’est-ce que sa télévision va apporter aux Sénégalais, en matière de contenu et d’emplois ou encore au fisc. Car, si on devait « décapiter » tous les promoteurs sénégalais qui ont des partenaires à l’étranger, la quasi-totalité des entreprises sénégalaises fermerait boutique, parce que même pour la Rts, son bâtiment du Triangle Sud et tout le matériel lui ont été offerts par le Japon. Le partenariat n’est pas un vain mot. Tout ce qu’on peut exiger de promoteurs, c’est qu’ils se conforment à la loi du pays qui abrite leurs activités.

C’est dire, au total, que « les preuves » de Wade, relayées par 24 H Chrono, ne sont qu’une tempête dans un verre d’eau. Le monde est devenu « un village planétaire ». Il s’y ajoute que dans un pays où l’emploi est la denrée la plus recherchée, un président qui se dit libéral, ne doit pas étouffer les énergies, voire liquider des hommes d’affaires qui font preuve d’imagination pour que leurs compatriotes s’éloignent du besoin. Il s’y ajoute que Abdoulaye Wade exhorte partout les hommes d’affaires de l’extérieur à venir investir au Sénégal ; à la seule condition de respecter les lois en matière d’investissement et d’emplois, qui régissent le pays. C’est dire que le refus du président Wade, qui est monté au créneau à la place de son ministre, pour dire qu’il refuse l’installation d’une entreprise, initiée par un Sénégalais, créateur d’emplois, est une première assez dangereuse, qui pourrait lui retomber sur les pieds

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