vendredi, 16 avril 2010
Aéroports européens : La paralysie pourrait durer deux jours
Le volcan a émis des cendres dans l’atmosphère. Peut-on prévoir la trajectoire du nuage émis ?
Des modèles de trajectoires établissent d’où viennent et où vont les masses d’air. D’après la situation actuelle, le nuage quitte l’Islande et part maintenant vers la Scandinavie - Norvège, Suède, Danemark - et le nord de l’Allemagne. Puis une partie devrait se diriger vers la Pologne et une autre vers les Pays-Bas. D’après l’IRM, ce nuage pourrait arriver chez nous dès ce vendredi.
Les indications climatiques qui permettent de prévoir cette trajectoire sont-elles fiables ?
Oui, relativement, même si ça reste des prévisions. L’éruption a eu lieu dans une zone entre une dépression et un anticyclone. Les vents suivent une orientation Sud/Sud-Est. Vu l’espace entre les variations de pression, les vents ne sont pas très violents là où se trouve le nuage. En Belgique, nous sommes sur le flanc sud de l’anticyclone et l’Islande est sur le flanc nord. L’anticyclone se développe vers l’Est et repousse automatiquement le nuage de poussière vers la Russie et les pays scandinaves.
Que devient ensuite ce nuage de cendres ?
Beaucoup de poussières sont émises au moment de l’éruption, et puis c’est terminé. Après, ce sont plutôt des laves et quelques gaz. Donc le gros du nuage a déjà été émis et se déplace maintenant dans l’atmosphère. Comme tout phénomène climatique, il se dilue plus ou moins vite selon les conditions atmosphériques qui sévissent au moment et à l’endroit où il passe. Après la grosse éruption de Pinatubo, en Indonésie, la matière émise a fait trois fois le tour du monde avant de se dissiper totalement.
Y a-t-il des conséquences sur le climat ?
En général, quand il y a de très grosses éruptions, il y a des conséquences climatiques. Pas seulement en Belgique mais aussi dans tout l’hémisphère nord, où la température peut être diminuée. Cet effet est lié à la fonte des glaces, qui émettent beaucoup de vapeurs d’eau. C’est ce qui est arrivé avec le Pinatubo, où la température a chuté pendant un ou deux ans d’environ 0,5 degré.
Et sur la couche d’ozone ?
En fait, tout dépend de la composition et de la quantité des gaz qui sortent du volcan. Si les gaz montent en quantité très importante dans la stratosphère et qu’ils peuvent interagir avec l’ozone, il y aura des conséquences, mais je ne pense pas qu’elles seront néfastes. Cela peut provoquer une petite perturbation locale.
Pourquoi les gouvernements décident-ils de fermer leurs espaces aériens ?
La matière émise se trouve dans la troposphère, la couche inférieure de l’atmosphère, là où les avions volent. Si les particules se trouvaient dans la stratosphère, il n’y aurait pas eu de problème. On a déjà connu des accidents liés à ce genre de phénomène, où les avions ont été pris dans des nuages de cendres. Ce n’est pas une question de visibilité réduite, ce sont surtout les particules qui rentrent dans les moteurs et les démolissent, provoquant le blocage de l’avion.
A-t-on bien fait de fermer les aéroports belges ?
Je suis un peu étonné de ces mesures de fermeture quand je regarde les orientations des masses d’air. Notre pays ne devrait pas être perturbé par ce phénomène. En Allemagne, à part dans le nord, les aéroports fonctionnent normalement. Chez nous, on a appliqué le risque zéro en fermant tous les aéroports. On a peut-être pris une précaution très très drastique. Maintenant est-ce que c’était vraiment nécessaire, je ne sais pas, ce n’est pas à moi d’en juger. Dans le ciel, je ne vois rien venir en tout cas.
09:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aviation | del.icio.us | Facebook | | |
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