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jeudi, 07 janvier 2010

Des artistes français s'engagent avec les sans-papiers grévistes

Une trentaine de personnalités du spectacle pressent le gouvernement de dénouer le conflit des 6.000 travailleurs sans papiers en grève depuis le 12 octobre à travers la France.1237383830-des-artistes-francais-s-engagent-avec-les-sans-papiers-grevistes.jpg

Elles ont partagé mercredi une galette des rois avec l'un des piquets de grève, dans un local du VIe arrondissement de Paris, pour rompre un "silence assourdissant" autour de cette lutte de près de trois mois.

La comédienne Josiane Balasko, qui a souvent dénoncé par le passé l'indifférence à l'égard des sans-papiers, a une nouvelle fois exprimé sa colère.

"Récemment, le président de la République a dit 'redonnons un sens au mot fraternité'. Il l'a dit, nous, on est là pour le faire", a-t-elle lancé en référence aux voeux de Nicolas Sarkozy le 31 décembre.

"Des gens qui travaillent depuis longtemps et qui n'ont droit à rien, c'est insupportable", a-t-elle ajouté.

L'actrice Juliette Binoche lui a fait écho : "Continuez, on est avec vous. On espère que le gouvernement comprendra."

L'acteur Charles Berling a fait part de son "admiration" pour ce mouvement. "J'ai le sentiment que ce qui se passe ici est important. On ne peut pas donner cette image-là de notre pays", a-t-il dit.

L'humoriste Guy Bedos, le chanteur Cali ou encore le réalisateur Jean-Pierre Thorn ont déploré que cette lutte soit très peu relayée dans les médias, alors que ces travailleurs vivent, selon eux, une situation "hallucinante".

"La solution, c'est de pas laisser des gens vivre dans des conditions indécentes, c'est de ne pas gaspiller de l'argent en achetant 90 millions de vaccins" contre la grippe A, a insisté Josiane Balasko.

Dans la cour où s'exprimaient les artistes, plusieurs centaines d'immigrés scandaient : "On vit ici, on travaille ici, on veut rester ici."

Après une timide ouverture du ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui a élargi fin novembre les critères de régularisation, le gouvernement n'a plus bougé sur ce dossier, défendu par onze syndicats et associations.

La Ligue des droits de l'homme souligne le décalage qui perdure, selon elle, entre les sondages montrant qu'une majorité de Français soutient les travailleurs sans papiers et le refus du gouvernement d'une large régularisation.

Pour Raymond Chauveau, l'un des responsables de la CGT, le problème des salariés sans papiers embauchés en toute connaissance de cause par des entreprises est maintenant publiquement posé.

"Il faudra bien trouver une solution. Et la solution est du côté du gouvernement", a-t-il déclaré.

Les syndicats demandent que le ministre du Travail, Xavier Darcos, et non plus celui de l'Immigration, se saisisse du dossier.

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