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mardi, 17 novembre 2009

Les anglais s'opposeront à la nomination de Herman Van Rompuy

Ils lui reprochent son profil fédéraliste. Reinfeldt a repris les négociations. pict_203234.jpg
L’histoire européenne va-t-elle se répéter? On sait qu’à deux reprises déjà, les Anglais ont empêché la nomination d’un Belge à une haute fonction européenne. En 1999, Jean-Luc Dehaene faisait l’unanimité des gouvernements de l’Union européenne pour le poste de président de la Commission il se heurta finalement au veto de John Major. Rebelote en 2004: tandis que Guy Verhofstadt recevait le soutien enthousiaste du même cercle, toujours pour la direction de la commission européenne, les Britanniques refusèrent de lui accorder leur "nihil obstat". Motif de cette opposition catégorique et répétée: les Belges ont une vision trop fédéraliste de l’Europe. Ce qui est vécu ici comme un atout est considéré, outre-Manche, comme un irrémédiable défaut.

Herman Van Rompuy connaîtra-t-il le même parcours? A lire la presse anglaise, il présente le même profil fédéraliste. Ce serait là une raison suffisante pour l’exclure du cercle des prétendants à la fonction de président permanent du Conseil européen.

Ainsi, dans son éditorial de lundi matin, le "Daily Telegraph", journal britannique à grand tirage connu pour son euroscepticisme, a-t-il appelé le Premier ministre anglais, Gordon Brown, à ne pas soutenir la candidature d’Herman Van Rompuy, lors du sommet qui se tiendra jeudi soir à Bruxelles. Pour quelles raisons? Toujours la même: Herman Van Rompuy serait "un croyant convaincu en cette sorte de fédéralisme européen engagé que le peuple anglais déteste". Le journal publie également les extraits d’un manifeste du CD&V dont Herman Van Rompuy aurait été l’architecte, manifeste qui plaide pour une présence accrue des symboles européens dans les maisons communales, les écoles et les événements sportifs.

Le "Daily Telegraph" accuse aussi le Premier ministre belge d’être favorable à un financement direct du budget européen à travers des taxes environnementales. Et la feuille anglaise d’affirmer: "Cela signifierait que toutes les factures de shopping et d’essence en Grande-Bretagne pourraient à l’avenir inclure un pourcentage de TVA ou d’accise qui irait directement à Bruxelles sous forme d’une taxe UE", s’indigne l’auteur de l’article.

Cet article prend sa source dans le discours prononcé vendredi soir par Herman Van Rompuy devant le cercle Bilderberg, cercle d’hommes d’affaires et de dirigeants européens, un discours dans lequel Van Rompuy aurait plaidé pour une taxe verte au niveau européen.

Ce qui est totalement faux: Van Rompuy a uniquement précisé que l’instrument fiscal vert était une possibilité. Mais présenter Van Rompuy comme un partisan de la rage taxatoire verte arrange bien tous ceux qui sont opposés à la nomination du Premier ministree belge: les Anglais, évidemment, mais aussi certains Belges, peut-être. Il se murmure en effet que Karel de Gucht, qui assistait à l’exposé d’Herman Van Rompuy, ne verrait pas d’un très bon œil sa nomination à la tête du Conseil européen. Car si tel était le cas, il pourrait, en tant que commissaire européen, ne recevoir que des compétences maigrichonnes.

Il est temps que la décision tombe. Le président en exercice, Frederik Reinfeldt (Suède) a entamé un deuxième round de négociations qui devrait aboutir jeudi soir, à la présentation d’un ticket (président du Conseil et Affaires étrangères). Quatre autres nominations sont également en jeu.

Il est important de préciser que la règle de l’unanimité a été abandonnée. Il faut une majorité qualifiée. Et il n’est pas exclu de penser que les Anglais, très remontés contre tout candidat au profil fédéraliste, pourraient finalement se rallier à la proposition de la présidence suédoise. Mais l’heure du Belge est peut-être passée. L’étoile du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Junker aurait, dit-on, retrouvé un peu d’éclat.

Plus que deux fois dormir

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