Grand moment d’émotion pendant le journal télévisé de Laurence Ferrari, lorsque Frédéric Mitterrand plaide pour son œuvre singulière, « La mauvaise vie » qu’il a menée, puis présentée dans un livre que l’opinion publique lui reproche aujourd’hui. Il n’est pas le seul !
Marine Le Pen l’a précédé sur les ondes d’une station périphérique, et a de nouveau réclamé la tête du ministre de la Culture et de la Communication au cours d’une intervention où elle a été très malmenée par deux avocats malhabiles et sans beaucoup d’arguments pour la cause de Frédéric Mitterrand. Digne fille de son père, oui, cette femme ne goûte pas une certaine littérature qui fait pourtant l’éclat des Lettres françaises.
Peut-on reprocher à quelqu’un le récit de ses turpitudes en lui donnant la valeur d’une déposition faites devant un officier de police judiciaire ? La question est en débat en ce moment chez des spécialistes qui doutent… « La mauvaise vie », apologie de la pédophilie, de la prostitution infantile, du tourisme sexuel ? Frédéric Mitterrand nous assure que non, la famille Le Pen affirme que oui. Il reste à chacun de se procurer ce livre, sans doute destiné à d’excellentes ventes en librairies les prochaines semaines, pour se forger sa propre opinion.
Je n’ai pas lu « La mauvaise vie » de Frédéric Mitterrand, mais j’ai lu d’autres livres aussi complaisants dans le répertoire moderne de la littérature française. Les écrivains qui se sont commis dans ces œuvres, André Gide, Gabriel Matzneff, Roger Vailland, ne sont pas entrés au gouvernement. Saint-John Perse et Paul Valéry ont eu des fonctions officielles, et sont quelquefois très ambigus. André Malraux, qui donna au ministère tout son lustre avec la bénédiction du général de Gaulle, a été accusé de vol et de trafic d’œuvres d’art au Cambodge, mais il n’en a rien écrit.
Alors que la presse se fait le relais d’histoires criminelles et sordides, de meurtres, de viols, d’incestes et de tout une foule de barbaries communes, je viens de relire ce poème de Stéphane Mallarmé, professeur d’anglais dans la vie civile. Non seulement le poète fait-il ses délices d’un viol, mais il conçoit qu’un tel forfait puisse être à l’origine d’une œuvre majeure : un enfant naît de l’excitation sexuelle produite par le récit du crime dans le journal du soir. Il prend l'exact contre-pied du récit de Frédéric Mitterrand, qui confesse le dégoût que ses propres penchants lui inspirent.
Marine Le Pen pourra retirer le volume de sa bibliothèque et le brûler avec d’autres, car ils font peu ou prou l’apologie de quelque chose de répréhensible. Quant à Frédéric Mitterrand, regardons-le comme un digne représentant de cette littérature décadente et dégénérée, le symbole d’une élite infecte aux mœurs forcément douteuses et pervertie par l’argent. Qu’il aille au Diable ou en Thaïlande forniquer selon son goût contre-nature, et que nos ministres se tuent au travail comme dans les entreprises privatisées.
Parce que la viande était à point rôtie,
Parce que le journal détaillait un viol,
Parce que sur sa gorge ignoble et mal bâtie
La servante oublia de boutonner son col,
Parce que d’un lit, grand comme une sacristie,
Il voit, sur la pendule, un couple antique et fol
Et qu’il n’a pas sommeil, et que, sans modestie,
Sa jambe sous les draps frôle une jambe au vol,
Un niais met sous lui sa femme froide et sèche,
Contre son bonnet blanc frotte son casque-à-mèche
Et travaille en soufflant inexorablement :
Et de ce qu’une nuit, sans rage et sans tempête,
Ces deux êtres se sont accouplés en dormant,
Ô Shakspeare et toi, Dante, il peut naître un poète !
Voici donc un exemple de ce que vos enfants apprennent au collège à cause de la perversité d’enseignants de gauche, pour la plupart ! Nous comprenons maintenant qu’une telle éducation se solde par l’insécurité dans les banlieues, le désœuvrement de la jeunesse française et la crise des valeurs comme le travail et la probité.
Nicolas Sarkozy, dont on sait qu’il ne connaît pas grand-chose aux œuvres de l’esprit, est bien mal entouré, mal conseillé, il n’arrivera à rien avec des ministres pervers et complices d’artistes violeurs et pédophiles, puisqu'il y en aurait plusieurs. Brûlons tous les livres et mettons à la tête du gouvernement quelque vieille baderne stupide, tout ira pour le mieux !
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