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lundi, 05 octobre 2009

Clearstream:Rondot à la barre, une journée décisive pour Villepin

Le général Rondot doit s'expliquer sur les carnets où il livre une chronologie de l'affaire. Une journée décisive pour Dominique de Villepin.

Le procès Clearstream arrive à un tournant avec l'audition comme témoin, lundi après-midi, du général Philippe Rondot. Pour résumer six demi-journées éprouvantes au tribunal correctionnel de Paris : cette affaire de listings trafiqués est incompréhensible, chaque prévenu campant sur ses positions dont aucune, isolément, n'est satisfaisante.

Imad Lahoud, opportuniste doucereux, se défausse allègrement sur Jean-Louis Gergorin. Celui-ci, comme possédé, jure de sa bonne foi et s'échine à blanchir Dominique de Villepin. Lequel répète qu'il ignorait tout du complot et se passerait bien, pour faire du procès une tribune, de cet avocat improvisé atteint de logorrhée. Quant à Florian Bourges et Denis Robert, tout le monde a oublié ce qu'ils font là.

Le jour du général, donc, et de ses carnets dans lesquels il a consigné une chronologie de l'affaire Clearstream. Qui a le plus à craindre de sa déposition ? Dominique de Villepin, qui s'est attaché, mercredi dernier, à déminer le terrain en tentant de minimiser la portée de ces écrits sans lesquels la procédure n'aurait aucune consistance. Deux notes, en particulier, l'embarrassent.

 

Entorse à la confidentialité

 

Le 25 mars 2004, Imad Lahoud est placé en garde à vue dans un autre dossier d'escroquerie. Les policiers trouvent dans son portefeuille une lettre laissant entendre qu'il travaille pour la DGSE, mentionnant le numéro du général Rondot, que le commissaire appelle. Furieux de cette entorse gravissime à la confidentialité, le général s'en plaint séance tenante à Jean-Louis Gergorin, qui, selon l'accusation, avise Dominique de Villepin du désastre : la «source» qui s'est introduite dans les fichiers informatiques de la chambre de compensation luxembourgeoise est menacée. Le ministre des Affaires étrangères - qui dément formellement - donnerait alors à Philippe Rondot l'ordre de se débrouiller pour faire lever la garde à vue.

Les juges d'Huy et Pons résument, dans leur ordonnance de renvoi : «Contre toute évidence, M. de Villepin a nié être intervenu auprès du général Rondot pour faire libérer Imad Lahoud, alors même que ces faits, confirmés par les déclarations concordantes du général Rondot et de Jean-Louis Gergorin, ont été relatés, quatre jours plus tard, par le général Rondot, dans une note officielle adressée à M. Marland, directeur de cabinet du ministre de la Défense.» Les avocats de l'ex-premier ministre auront beau jeu de souligner que la note est du 29 mars seulement ce qui, de leur point de vue, est louche, que la Défense aura voulu par couardise se défausser d'un «bâton merdeux» (expression de Dominique de Villepin) sur les Affaires étrangères, il n'en reste pas moins qu'un tel intérêt supposé de M. de Villepin pour M. Lahoud, dont il prétend ignorer l'existence, est troublant.

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