mardi, 18 août 2009
Corruption magistrats: Les accusations croisées
Lundi, Me Robert Peeters, dont le propre dossier (faux, escroquerie, etc.) est à l’origine du déballage, a assigné l’Etat belge, en la personne des ministres de la Justice, Stefaan De Clerck (CD&V), et de l’Intérieur, Annemie Turtelboom (Open VLD). Son conseil, Me Michaël Verstraeten, précisait que cette assignation en référé au tribunal de première instance de Bruxelles a pour but de faire condamner l’Etat à respecter le secret professionnel de ses fonctionnaires. Ce qui vise la sortie faite la semaine passée par le patron de la police judiciaire de Bruxelles, Glenn Audenaert, à propos de magistrats "protégés" dans une affaire de corruption. Une plainte avait du reste déjà été déposée vendredi par Me Peeters chez un juge d’instruction de Gand pour calomnie, diffamation et viol du secret professionnel.
On a par ailleurs observé lundi, dans des médias numériques, une passe d’armes entre Me Peeters et M. Audenaert. Pour le premier, deux industriels flamands amis du second seraient à la base de l’opération de déstabilisation de lui-même et de la présidente du tribunal de commerce de Bruxelles, Francine De Tandt. Mais nous n’avons pu joindre François De Kelver, un négociant louvaniste (et ancien juge consulaire au tribunal de commerce de sa ville) ni Achille Janssens, ancien propriétaire des glaces "Ijsboerke" et nous n’avons donc pas la version des intéressés. Ce qui rend très incertaine celle qui veut qu’ils auraient eu maille à partir avec la justice, et singulièrement Mme De Tandt, avec Me Peeters pour adversaire. Et qu’ils auraient joué de leur amitié avec M. Audenaert pour initier et soutenir la procédure le clan opposé. Or, se disait-il lundi, l’un des industriels aurait présenté le policier à l’autre; M. Audenaert aurait passé une demi-journée sur un yacht à Saint-Trop’ avec M. De Kelver; les uns et les autres auraient partagé des moments à Knokke, etc. Mais M. Audenaert a riposté en citant un arrêt d’appel, un autre de cassation, qui établissent selon lui que ces accusations, pas neuves, n’ont "même pas un début d’indication de culpabilité" et que, après enquête, le Comité P (qui surveille les polices) l’avait blanchi pour cela voici 3 ans. Et de rappeler que ce n’est pas lui qui avait ouvert l’enquête "Peeters", mais un juge d’instruction.
Accusations croisées, décidément : on apprenait hier en soirée que Me Peeters a défendu l’un des fils Janssens pour l’héritage "IJsboerke" et qu’il serait suspect d’escroquerie contre cet héritier !
Par ailleurs, deux journaux indiquaient lundi que Mme De Tandt avait été nommée présidente en dépit d’une enquête disciplinaire et d’un avis négatif de sa hiérarchie, dû au fait qu’elle était confrontée à une lourde dette pouvant la rendre "vulnérable". Dans "Le Soir", enfin, Mme De Tandt dénonçait lundi les accusations la concernant comme une "opération de démolition" menée contre elle par Audenaert "parce que quand on touche à certaines personnes puissantes, ça va trop loin pour eux ".
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