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lundi, 10 août 2009

Attaque frontale de l'Iran sur la France

Le visage pâle encadré par un foulard, Clotilde Reiss se confond en excuses. «Je n'aurais pas dû participer aux manifestations», dit-elle à la barre, en langue farsi, face au juge. Derrière elle, les autres prévenus, des hommes iraniens en grande majorité, sont vêtus de l'uniforme gris des prisonniers. La scène, qui se déroulait samedi, au tribunal révolutionnaire de Téhéran, constitue le deuxième acte de ce que l'opposition iranienne dénonce comme un «procès spectacle», où comparaissent des dizaines de personnes accusées d'avoir participé à un présumé complot occidental pour renverser le régime islamique. Elle a aussitôt été vivement condamnée par le ministère français des Affaires étrangères. «Après la comparution de Clotilde Reiss devant un tribunal de Téhéran, la France renouvelle sa demande de libération immédiate de la jeune universitaire, les accusations portées contre elle étant dénuées de tout fondement», précise le Quai d'Orsay.

Arrêtée le 1er juillet , à l'aéroport de Téhéran, sur le point de quitter l'Iran, la jeune chercheuse française de 24 ans avait été emprisonnée pour avoir pris des photos des manifestations postélectorales et avoir envoyé un e-mail à un correspondant à Téhéran. Selon l'agence officielle Irna, qui précisait, samedi, qu'elle est « accusée d'avoir rassemblé des informations et d'avoir encouragé les émeutiers », Clotilde aurait reconnu, lors de l'audience, avoir rédigé un rapport d'une page destiné à l'Institut français de recherche en Iran, qui dépend de l'ambassade de France. Son vrai «crime» aurait été d'avoir adressé un courriel anodin à ses proches, dans lequel elle évoque, en termes très généraux, la contestation de la rue. Rien de révolutionnaire… «C'est la preuve que le régime, faute de vraies preuves à se mettre sous la dent, fabrique des boucs émissaires», s'insurge, depuis Téhéran, un professeur iranien, sous couvert de l'anonymat.

«Une vraie pièce de théâtre !»

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