Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 16 juillet 2009

Al-Qaida cible les Chinois en Afrique du Nord

Des forums islamistes algériens menacent Pékin de représailles contre ses ressortissants après la répression menée par le pouvoir chinois contre les Ouïgours musulmans du Xinjiang.

 À défaut de pouvoir renverser le pouvoir algérien, al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) conserve une capacité de nuisance considérable. Début juin, le groupe terroriste a exécuté un otage britannique capturé quelques semaines plus tôt par sa branche saharienne aux confins du désert algéro-malien. Puis, le 17 juin, l'AQMI a tué au moins 18 gendarmes dans l'embuscade d'un convoi de cinq voitures sur un grand axe routier dans la région de Bordj Bou Arreridj, à l'est d'Alger, soit l'attentat le plus meurtrier de l'année. Les forces de sécurité venaient d'escorter des employés chinois travaillant sur un chantier de la future autoroute qui va traverser l'Algérie d'est en ouest, de la frontière tunisienne à la frontière marocaine. Ce jour-là, les islamistes ne visaient pas le groupement chinois Citic-CRCC, chargé de construire à moindre frais et dans les meilleurs délais le nouveau réseau routier d'un pays riche en pétrodollars. Ils ne font même pas mention de l'entreprise dans leur communiqué de revendication.

 

Attirer l'attention internationale

 

La crise dans la province chinoise du Xinjiang modifie aujourd'hui la donne. Jusque-là épargnés, les dizaines de milliers de ressortissants chinois qui vivent en Algérie pourraient devenir des cibles, à l'instar des Occidentaux. Selon des forums de sites en ligne islamistes, al-Qaida menacerait de représailles les intérêts de Pékin dans l'ensemble de l'Afrique du Nord.

À Alger, la menace est prise très au sérieux. L'AQMI diversifie en effet depuis un an ses actions. Le mouvement armé oriente toujours ses attaques contre les représentants de l'État algérien - qu'ils soient militaires, policiers ou gardes communaux - mais il cherche en parallèle, sous l'influence des idéologues d'al-Qaida, à attirer l'attention internationale.

En dépit de mesures de sécurité draconiennes, la communauté des expatriés européens a été touchée à plusieurs reprises ces dernières années. Les principales sociétés françaises présentes sur le marché algérien ont organisé un système de protection de leur personnel, et elles conseillent aux familles de leurs salariés d'éviter de s'exposer.

Fort d'un millier d'hommes environ, l'AQMI n'a plus l'envergure qu'avaient les Groupes islamiques armés (GIA) à la fin des années 1990. Il se structure à partir de maquis confinés dans les montagnes à l'est d'Alger, qui disposent de réseaux d'appui logistique dans les villes et de sources d'approvisionnement en armes via le Sahel.

Officiellement, plus de 30 000 Chinois sont installés sur le sol algérien. Une grande partie d'entre eux travaille dans le secteur du bâtiment, les entreprises chinoises ayant raflé la plupart des contrats de construction de programmes immobiliers créés dans l'urgence par l'État pour résorber la crise du logement. De nombreux Chinois ont également pris pied dans le petit commerce. Des boutiques de produits made in China tenues par des Asiatiques s'installent peu à peu dans les quartiers de commerce informel des grands centres urbains, sous le regard surpris d'Algériens qui découvrent leurs immigrés.

Les commentaires sont fermés.