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vendredi, 10 juillet 2009

Belgique: les frasques du Parti Socialiste au Galop

pict_184839.jpgElle se serait fait rembourser des frais de représentation par la SNCB et l'aéroport de Charleroi. Elle est laissée en liberté, mais perd son poste à BSCA.

Développement rapide dans le dossier des "dépenses somptuaires et privées" ("La Libre" du 15/06) de la présidente de l’aéroport de Charleroi, Edmée De Groeve (PS) sur le compte de BSCA, la société gestionnaire du site. Après une seconde audition de plusieurs heures mercredi après-midi et jusque tard dans la soirée, suivie d’une perquisition à l’aéroport et au siège de l’opérateur SNCB à Bruxelles, elle a été inculpée jeudi de faux et usage de faux, détournement par fonctionnaire et d’escroquerie par la juge d’instruction France Baeckeland en charge dorénavant du dossier. Elle n’a été relâchée que jeudi. Le dossier serait ici bien étayé, les enquêteurs ayant recueilli minutieusement assez d’éléments pour éviter toute mauvaise surprise. Selon nos informations, le fonctionnaire aujourd’hui impliqué (contre son propre gré) dans l’affaire ne serait autre que le directeur financier de BSCA (D.T.) qui aurait remboursé des frais à Mme De Groeve sans l’aval de l’ex-administrateur délégué, Marcel Buelens. Pour rappel, ce dernier a été licencié manu militari le 8 juin et a d’ailleurs intenté une action contre son ancien employeur pour retrouver son poste.

 

En ce qui concerne Edmée De Groeve, les faits qui lui sont reprochés concernent l’utilisation frauduleuse de la carte de crédit de BSCA dans le cadre de son mandat à la présidence de BSCA dont elle est la présidente. Elle aurait effectué des dépenses avec la carte puis demandait ensuite le remboursement de ces frais à la SNCB. Ces frais étaient donc payés deux fois, une fois par BSCA et une fois par la SNCB, conclut le communiqué du parquet de Charleroi. Récemment, Edmée De Groeve avait évoqué le vol des justificatifs de ses dépenses ("La Libre" du 02/07) dans le cadre de l’examen en profondeur de ses frais demandé par le ministre de tutelle, André Antoine (CDH).

 

Malgré son inculpation, la présidente De Groeve qui exerce d’autres mandats (lire ci-contre) pour le compte du parti socialiste (PS) est laissée en liberté. Mais elle va perdre celui de la présidence de BSCA ainsi que sa récente fonction d’administrateur délégué par intérim de BSCA et de BSCA Security, la filiale sécurité détenue à 51 % par la Région wallonne et à 49 % par BSCA. En effet, jeudi après-midi, le ministre Antoine a demandé la convocation d’un conseil d’administration extraordinaire de BSCA. Lors de ce conseil, M me De Groeve a demandé, d’initiative, à être mise en congé de son mandat. "Au vu des récents développements de la situation, j’ai demandé au vice-président de BSCA, Dominique Hausman d’assurer l’intérim" , nous a confié le vice-président wallon sortant. Le CA a désigné Jean-Jacques Cloquet, en qualité de directeur général f.f., pour une période temporaire. Il sera assisté dans la gestion journalière par deux cadres.

Après le licenciement de son CEO Buelens, l’inculpation de sa présidente De Groeve, laquelle assurait l’intérim de la fonction de CEO tant à BSCA qu’à BSCA Security, la tête de l’aéroport carolo est aujourd’hui décapitée. En concertation avec le ministre-Président wallon sortant, Rudy Demotte (PS), le ministre Antoine indique qu’il faut rapidement convoquer une assemblée générale extraordinaire et lancer les procédures afin de désigner de nouveaux dirigeants pour l’aéroport régional. "De telles opérations doivent se faire en concertation avec le nouveau gouvernement", précise-t-il.

Mais les "affaires" qui éclatent aujourd’hui autour de BSCA risquent de ternir l’image de l’aéroport carolo dont le développement, principalement dans le segment du low cost fait de l’ombre à Brussels Airport. La société est aussi actuellement engagée dans un processus de privatisation partielle avec la cession de 27,65 % des parts au consortium SAVE/Holding communal.

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