mercredi, 01 juillet 2009
Les Comores mettent en cause Paris dans l'accident de l'A310
Le vice-président des Comores, Idi Nadhoim, accuse la France de ne pas lui avoir transmis la liste des avions posant un problème de sécurité.
Un A310 de la compagnie Yemenia s'est abîmé dans la nuit de lundi à mardi près de l'archipel des Comores avec 153 personnes à bord, dont 66 Français. Une adolescente de 14 ans a été repêchée vivante par les secours.
"Il y a énormément de compagnies qui sont interdites de faire voler leurs appareils en France. Etonnamment, la France ne nous a pas communiqué la liste des appareils" de la compagnie Yemenia, a déclaré Idi Nadhoim sur France 24.
"Air Mozambique ou Air Angola sont interdits: là on a compris. Mais on n'a jamais entendu parler" de la compagnie yéménite, a-t-il assuré, laissant entendre que des intérêts commerciaux étaient en jeu.
"Ce sont des Airbus, une grosse entreprise européenne", a-t-il dit.
C'est le deuxième accident impliquant un Airbus en moins d'un mois après le drame du vol AF447 Rio-Paris qui a fait 228 morts le 1er juin et doit donner lieu à un premier rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) jeudi.
"Ce n'est pas Airbus qui est en cause, tel ou tel modèle d'avion. Une catastrophe aérienne, c'est un ensemble de choses, parfois des négligences, une erreur de pilotage ou de mauvaises conditions météo", a déclaré sur France Inter le secrétaire d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau.
L'Airbus A310-300 de la Yemenia avait été exclu du sol français pour irrégularités en 2007 mais la compagnie Yemenia était autorisée. Elle ne fait pas partie de la liste noire des compagnies aériennes, a-t-il précisé.
Devant les manquements aux procédures de sécurité constatés en juillet 2007 sur l'appareil, il n'était jamais réapparu en France.
"On ne l'a jamais revu sur le sol français ce qui me laisse penser qu'il n'a pas été remis en si bon état que ça", a estimé Dominique Bussereau.
"Cette compagnie était sous surveillance, elle était éminemment surveillée", a-t-il assuré alors que des proches des victimes évoquent des "avions poubelles" ou des "avions cercueils".
A l'origine, un Airbus A330 de Yemenia était parti de l'aéroport de Paris-Roissy lundi matin avec 147 passagers et 11 membres d'équipage. Cet A330 a fait escale à Marseille, où 78 personnes ont embarqué, avant de décoller pour Sanaa où a été effectué un changement d'appareil.
Laure Bretton, édité par Jean-Stéphane Brosse
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