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mardi, 30 juin 2009

En se rendant à l'Assemblée nationale ce matin : Karim Wade accepte pour Mamadou Seck ce qu'il a refusé à Macky Sall

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Les voies de la politique sont impénétrables surtout sous nos cieux où tout dépend de la bonne volonté du prince. Les Sénégalais se rappellent fraîchement de la farouche opposition du camp présidentiel lorsque la nouvelle Assemblée nationale sortie des élections législatives juin 2007 dont l'ambition proclamée était de rompre avec les pratiques du passé. Ainsi, elle a voulu auditionner les responsables de l'Anoci et l'Artp, deux structures de l'Etat qui reçoivent des milliards des contribuables sénégalais. Les députés et proches du fils de chef de l'Etat étaient montés sur leurs grands chevaux pour dire - jamais. Ils avaient vu en cette convocation une provocation. Ils l'avaient alors exploitée à des fins politiciennes pour abattre l'ancien Premier ministre. Macky Sall, pour ne pas le nommer, était considéré comme ennemi public. il sera combattu sans management et de toutes parts. Le président de la République en personne était entré dans la croisade contre Macky Sall qu'il a accusé d'avoir commis ‘l'erreur politique de sa vie’. L'on se souvient tous que dans une lettre mémorable par le ton dur et ferme datée du 12 octobre 2008, Me Wade faisait savoir en substance à l'ancien président de l'Assemblée nationale que : ‘Votre décision est une violation flagrante du principe de séparation des pouvoirs’. La suite, on la connaît, une loi Sada Ndiaye a été votée par la majorité mécanique pour ramener le mandat du président de l'Assemblée nationale de cinq ans à un an. Se sentant visé par cette nouvelle disposition ‘personnelle’, le maire de Fatick démissionne le soir même du perchoir de l'assemblée, du Pds et de tous les mandats électifs qu'il a obtenus sous la bannière de son ancien parti.Ce que l'histoire récente retient, c’est que Macky Sall n'était pas seul dans sa volonté de convoquer les responsables de l'Anoci. Loin s'en faut. A l'époque, le président de la commission générale des finances de l'Assemblée nationale n'était personne d'autre que Mamadou Seck, qui occupe aujourd'hui le perchoir. Certains voyaient en lui l'instigateur en chef de la convocation du président du conseil de surveillance de l'Anoci. Donc, il était mêlé jusqu'au cou à cette entreprise. Qui est-ce qui a changé entre temps ? Pas grand-chose.Sinon Karim Wade a changé de station, devenant, ministre d'Etat, ministre de la coopération internationale, des infrastructures et des transports aériens. Sur le plan politique, le Pds a reçu une douche aux élections locales du 22 mars dernier. Depuis lors la ‘génération du concret’ accusée d'être un des responsables de la défaite des libéraux a été dissoute. tout au moins personne ne s'en réclame plus maintenant. Les échéances de 2012 s'approchant à grands pas, le fils du président qui ne cache plus sa volonté de succéder à son père multiplie les opérations de charme pour redorer son blason terni.C'est dans cette grande opération de communication pour réhabiliter l'image en lambeaux de Karim Wade qu'il faut inscrire son audition aujourdhui à l'hémicycle. C'est dire donc, cette audition par les députés du peuple de Karim Wade, président du Conseil de surveillance de l'Anoci obéit à d'autres soucis que celui de faire la transparence sur l'utilisation des milliards du contribuables sénégalais lors du sommet de l'organisation de la Conférence islamique en mars 2007. Ce sera tout plus un théâtre où les personnages vont jouer des rôles calqués comme sur du papier à musique.

 

  Auteur: Mamadou SARR    

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