lundi, 08 juin 2009
Les leçons du scrutin en 10 points
Ecolo grand gagnant du scrutin régional et européen. Si, le PS garde le leadership en Wallonie et le MR redevient le premier parti à Bruxelles, ce sont les Verts qui détiennent la clé des majorités. L'extrême droite disparaît du paysage politique. Quelle alliance pour le futur ? L'« Olivier » (PS, Ecolo et CDH), la Turquoise (MR et Ecolo) ? En Flandre, l'ex-cartel CD&V et N-VA a gagné.
Le grand gagnant, c'est Ecolo, qui rafle 11 sièges (de 3 à 14) en Wallonie et 9 à Bruxelles (à 16).
Les deux grands partis ont perdu des sièges, dans les deux Régions. Le CDH en perd un en Wallonie et en gagne un à Bruxelles.
A noter aussi que le Front national perd toute représentation à Bruxelles et en Wallonie.
2. Le MR redevient premier parti à Bruxelles
La liste MR menée par Armand de Decker a surtout bénéficié du net recul du PS pour reprendre la 1re place à Bruxelles. Dans les chiffres, le MR recule par rapport à 2004 et perd un siège (24), tandis que les socialistes en perdent 5.
3.Le PS toujours premier parti en Wallonie
Le PS perd pas moins de 5 sièges à Bruxelles et en Wallonie (à 29 et 21). S'il redevient leader au sud du pays, il cède le leadership au MR à Bruxelles.
4. La Flandre, plus autonomiste
Plus autonomiste, mais pas plus séparatiste : le grand perdant du scrutin au nord du pays s'appelle Vlaams Belang. Et les grands gagnants s'appellent… les partis de l'ex-cartel qui, au fédéral, a porté les exigences d'une grande réforme de l'Etat avant d'éclater : CD&V et N-VA. Le ministre-président Kris Peeters a d'emblée annoncé qu'il souhaitait mettre en place d'un gouvernement flamand « musclé ». La Lijst Dedecker et Groen ont déjà opté pour l'opposition. Tous deux partis de la majorité flamande sortante et plutôt modérés sur le plan communautaire, Open VLD et SP.A, perdants du scrutin, n'ont pas encore annoncé leurs intentions. Leurs présidents ont démissionné.
Le Vlaams Belang essuie une sévère défaire.
L'extrême droite flamande perd 11 sièges au parlement flamand, soit un tiers de sa représentation. Si une partie de son électorat semble s'être reportée sur des partis nationalistes comme la N-VA et la Liste Dedecker, le Belang reste tout de même 2e parti flamand avec 21 sièges.
5. Les champions des voix de préférence
Louis Michel fait 353.000 voix aux européennes côté francophone.
A noter le score « historique » de Michel Daerden à la Région wallonne. Le socialiste liégeois a rassemblé sous son nom 63.580 votes.
Guy Verhofstadt est le préféré des Flamands : il a récolté 600.000 voix, soit 123.000 de plus que son rival Jean-Luc Dehaene.
6. En périphérie, l'UF maintient son siège au Vlaams Raad
L'Union des Francophones maintient son siège au parlement flamand mais son objectif est raté : il n'a pas doublé ce siège.
7. Qui a la main / Quelles coalitions possibles
La tradition politique veut que le premier parti ait la main. En Wallonie, donc, le PS initiera les contacts avec les autres partis. A Bruxelles, ce sera le MR.
Mais, on l'a dit, c'est Ecolo qui détient la clé pour faire pencher le paysage politique de la Communauté française à gauche ou à droite.
Mais fait étonnant, dans les deux Régions, les verts ne sont pas indispensables à une majorité. Mais PS et MR ayant exclu de gouverner ensemble – à moins qu'ils mangent leur parole, ce qui semble exclu – et seul parti à avoir progressé (et beaucoup), Ecolo détient la clé des futures majorités.
8. Européennes : la victoire des abstentionnistes et des conservateurs
Un taux d'abstention historique : 56,95 % ! Et les conservateurs qui l'emportent un peu partout, notamment en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne.
9. Les partis Belges aux européennes
Le PS recule nettement, mais reste premier parti belge au parlement de Strasbourg. Ici aussi, c'est Ecolo qui gagne les élections (près de + 15 %). Le MR, malgré le gros score de Louis Michel, se tasse un peu. Idem pour le cdH. Même tendance que pour les régionales, en somme.
10. L'onde de choc dans les 27
Avec la victoire des conservateurs, Barroso a un boulevard devant lui pour un second mandat à la tête de la Commission.
En France, si l'UMP a gagné, la surprise est venue d'Europe Ecologie, emmenée par Daniel Cohn-Bendit et l'ex-magistrate franco-norvégienne Eva Joly
A noter une percée de petits partis d'extrême-droite en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Roumanie mais aussi en Hongrie.
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