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jeudi, 21 mai 2009

INERTIE SUR LE PROBLEME DE L’EMIGRATION CLANDESTINE : L’Union Europèenne tance le Sénégal

L’Union européenne s’indigne de l’inertie du gouvernement sénégalais devant la tragédie que constitue l’émigration clandestine.

 

 

«L’Afrique a plus besoin de médecins, d’urgentistes, d’enseignants et d’infirmiers que l’Europe. La migration légale est l’élément central du Pacte européen sur l’immigration et l’asile, adopté par le Conseil européen en octobre dernier.» C’est ce qu’a indiqué, hier, Christophe De Vroey, conseiller politique et commerce à la Délégation de la Commission européenne auprès du Sénégal, au cours d’un atelier de planification de politiques stratégiques. «Il est important que nous aidions les Etats africains à élaborer des stratégies nationales de migration et à renforcer les capacités de leurs institutions», a souligné le représentant de la Commission européenne. Toutefois, déplore M. De Vroey, il n’y a pas un vrai dialogue entre l’Union européenne et le Sénégal sur la question. «La Commission européenne a proposé au Sénégal de conclure un ‘’Partenariat pour la mobilité’’. Une offre qui, à ce jour, n’a pas encore trouvé de réponse tangible du Sénégal», regrette-t-il.

Selon lui, il s’ajoute à cet impair qu’il y a «trop d’instances publiques différentes qui se consacrent aux questions liées à la migration au Sénégal. Les bailleurs y perdent leur latin. Nous ne savons pas à quel saint nous vouer». M. De Vroey «invite les autorités à mieux se concerter afin de développer des politiques stratégiques qui pourraient nous guider dans nos choix». D’ailleurs, rappelle-t-il, une enveloppe de 4 millions d’euros (environ 2 milliards 620 millions F Cfa) pour financer des projets de migration est disponible depuis longtemps. Il fait savoir qu’au début, il y a eu des réponses favorables des autorités sénégalaises, mais qu’avec la multitude de ministères qui s’occupent de la question de la migration, le partenaire européen ne sait plus qui est le chef de file. Et, depuis mars, la Commission a adressé un courrier au Président Abdoulaye Wade et, jusqu’ici, elle n’a reçu aucune réponse. L’enveloppe en question est destinée à la mise en œuvre de projets dans le cadre de la migration.

L’Ue, poursuit son conseiller politique et commerce, a insisté en octobre dernier par le biais du ministère des Finances, en invitant tous les ministères concernés à lui proposer des projets sur la migration. Et toujours pas de réponse, si ce n’est des acteurs non étatiques (Ong, Société civile) qui ont réagi favorablement, déplore-t-il. «C’est ainsi que nous avons décidé de prendre 2 millions d’euros de cette enveloppe pour les mettre dans une enveloppe globale destinée aux acteurs non étatiques», confie-t-il. L’idée de ce partenariat, précise M. De Vroey, est d’avoir un chapeau sur tous les projets de tous les étalons de l’Union européenne. Pour sa part, le représentant du ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a estimé que l’élaboration du Profil migratoire du Sénégal, dans un cadre régional, aidera à promouvoir une plus grande cohérence et une approche plus complète pour la conception des politiques migratoires s’inscrivant dans la dynamique d’intégration en cours dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). «(…) Il me semble plus qu’opportun de mettre en place un Groupe de travail technique national qui sera composé d’institutions telles que les autorités en charge des intérêts des Sénégalais de l’extérieur, la Direction générale de la police nationale (Dgpn), le Haut commandement de la gendarmerie nationale, le Haut commissariat aux droits de l’Homme et à la paix, les services compétents de mon Département, les institutions internationales et de la société civile», a souligné le représentant du ministre d’Etat.

Auteur: JEAN-PIERRE MANE    

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