dimanche, 19 avril 2009
Tollé à l'UMP après les excuses de Royal à Zapatero
Du porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, s'interrogeant sur sa santé mentale, au secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, l'accusant de "déshonorer la France", la droite n'a pas de mots assez durs contre l'ex-candidate socialiste.
Selon le quotidien Libération, Nicolas Sarkozy s'était livré lors d'un déjeuner avec des parlementaires à un retour d'expérience sur le G20 qui a rapidement viré à la critique de la plupart de ses homologues étrangers.
De Zapatero, il aurait dit qu'"il n'est peut-être pas très intelligent", ajoutant: "Moi j'en connais qui étaient très intelligents et qui n'ont pas été au second tour de la présidentielle."
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé dimanche que les propos de Nicolas Sarkozy avaient été mal compris.
"Qu'a-t-il voulu dire ? Il a dit 'M. Zapatero vient de supprimer la publicité à la télévision, il n'est peut-être pas intelligent - il parlait de lui en réalité -, mais il l'a fait aussi'", a-t-il dit sur Canal +.
Bernard Kouchner a défendu le parler-cru du chef de l'Etat, affirmant que cette polémique n'aurait pas d'incidence sur le déplacement de Nicolas Sarkozy en Espagne dans dix jours.
"C'est comme ça qu'il parle, il est jeune et il est vivant, ça fait une différence", a-t-il expliqué.
Jean-Luc Mélenchon, ex-PS et fondateur du Parti de gauche, a salué la "pugnacité" de Ségolène Royal. "Elle a plus de cran et de pugnacité que d'autres qui lui font la leçon", a-t-il dit sur LCI.
LIBÉRATION MAINTIENT SES INFORMATIONS
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a également défendu Ségolène Royal qui est, sur ce sujet, "au diapason de l'opinion mondiale" et a dénoncé les "commentaires machistes" de l'UMP envers l'ex-candidate socialiste.
"Ce qui est machiste, c'est la réaction de Benoît Hamon qui, au prétexte que Madame Royal est une femme et malgré la gravité de ses délires, voudrait que nous prenions des précautions pour lui répondre", a rétorqué Frédéric Lefebvre dans un communiqué.
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée, a estimé qu'il n'était peut-être pas judicieux de commenter des propos prêtés à Nicolas Sarkozy, contrairement à ceux de Dakar, qui étaient publics.
L'UMP ne décolère pas après les excuses présentées par Ségolène Royal à José Luis Zapatero pour des propos attribués à Nicolas Sarkozy sur le président du gouvernement espagnol et démentis par l'Elysée.
Il n'en a pas moins souligné sur i-Télé la "brutalité et le sexisme insupportable" du porte-parole de l'UMP.
C'est la deuxième fois en deux semaines que l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, battue par Nicolas Sarkozy en 2007, présente des excuses à l'étranger après des propos tenus ou attribués au chef de l'Etat.
Le 6 avril, en déplacement à Dakar, elle avait ainsi demandé "pardon" à l'Afrique pour des propos jugés offensants prononcés par le président français lors d'une visite au Sénégal il y a près de deux ans.
Même si cette démarche a été désavouée par 56% des Français selon un sondage Ifop pour Paris Match, Ségolène Royal s'est félicitée dans un entretien à VSD publié cette semaine d'avoir ainsi "rétabli l'honneur de la France".
Avec ces nouvelles excuses concernant Zapatero, estime Frédéric Lefebvre, elle reste dans la même démarche: "Essayer de faire parler d'elle et pour ce faire ne pas craindre de ridiculiser notre pays", a réagi le porte-parole de l'UMP sur Europe 1, avant de lui recommander "une aide psychologique".
"Après la bravitude, elle invente la ridiculitude", avait auparavant raillé Yves Jégo tandis que Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, l'accusait d'exploiter des propos "qui n'ont même pas été tenus."
Frédéric Lefebvre s'en est également pris à Libération, qui a rapporté les propos de Nicolas Sarkozy, estimant que ce quotidien "(...) ressemble de plus en plus à un tract" et contribue à "abîmer l'image du pays".
"Ce qui porte atteinte à l'image de la France, c'est l'irresponsabilité des propos tenus par le président de la République à l'égard de ses homologues", a répliqué le directeur de Libération, Laurent Joffrin, sur le site internet du journal.
Libération a maintenu l'intégralité de ses informations, qui ont offusqué de nombreux médias étrangers.
Gérard Bon
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