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lundi, 16 mars 2009

Effet Obama à Bruxelles

La République démocratique du Congo suscite de plus en plus de l’intérêt dans des « centres périphériques de décisions » au regard de sa position géostratégique éminemment importante. Il faut par conséquent lui donner des moyens dissuasifs pour qu’elle accomplisse ce rôle au sein du continent africain. Ce qui explique certainement la décision de la Belgique et des Etats-Unis de « travailler ensemble pour voir comment faire des progrès dans le secteur de la sécurité et notamment de l’armée ». Cette déclaration sanctionne les entretiens que Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat américaine, a eus mercredi avec son homologue belge, Karel De Gucht, sur la République démocratique du Congo. Décidément, depuis l’investiture de Barack Obama, l’on assiste à des manifestations politiques intéressantes.

Le ministère belge des Affaires étrangères enverra prochainement des délégués au département d’Etat, à Washington, pour se concerter davantage sur la République démocratique du Congo. Cette déclaration est du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, au terme des entretiens qu’il a eus avec la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, en séjour en Belgique dans le cadre de la réunion de l’OTAN.

En effet, la Belgique et les Etats-Unis vont se concerter davantage à propos de la République démocratique du Congo, et principalement en ce qui concerne la réforme du secteur de sécurité, a encore confirmé le responsable de la diplomatie belge. « Nous avons décidé de travailler ensemble pour voir comment faire des progrès dans le secteur de la sécurité, et notamment l’armée », a ajouté Karel De Gucht devant la presse belge.
En d’autres termes, Bruxelles et Washington se déclarent disponibles pour contribuer à la restructuration des Forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC. Que la Belgique et les Etats-Unis expriment cette volonté en marge des assises de l’ OTAN, voilà qui confirme ce regain d’intérêt pour la RDC au sein des « centres périphériques de décisions » compte tenu de son importance géostratégique. Une importance déjà évoquée aux temps forts de la guerre froide et qui a suscité des convoitises ces trois dernières décennies pour affaiblir la République démocratique du Congo. En effet, la RDC a été négligée pendant un certain temps par le bloc occidental plus accaparé par de gains économiques et sous pression des « dictateurs, des groupes identitaires et autres privés ». Barack Obama, le nouveau président des Etats-Unis, est en train de provoquer des « bouleversements » qui permettront sûrement à la RDC de jouer le rôle moteur au sein du continent africain. D’être ce « revolver d’Afrique » de Frantz Fanon.
L’ombre de l’AFRICOM
Bien avant que Karel De Gucht ne fasse cette déclaration, le ministre belge des Affaires étrangères avait exprimé sa satisfaction devant cet « esprit d’ouverture » de la nouvelle administration américaine. Il faisait allusion à ce dialogue avec l’Iran, à ce rapprochement avec la Russie. C’est ainsi qu’au cours de cette réunion de l’OTAN à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des pays membres ont fait l’état des lieux de leurs nouvelles philosophies ou stratégies de défense, plaidé pour « le rétablissement du dialogue formel entre l’Alliance Atlantique et Moscou ». Et ce dans le cadre du Conseil OTAN-Russie (COR). Madame Hillary Clinton a plaidé également pour un « nouveau départ » : « Nous pouvons et nous devons trouver les moyens de travailler de façon constructive avec la Russie dans les domaines où nous avons des intérêts communs… »
Il y a là un sens de réalisme qui convainc les partenaires des Etats-Unis dans la mesure où Barack Obama ne veut plus de « guerres idiotes ». C’est ainsi que parlant de la RDC, il avait dénoncé « les gouvernements étrangers qui déstabilisent la République démocratique du Congo et souhaité vivement que les ressources naturelles des pays africains reviennent en priorité aux populations de ces pays ».
C’est la mission qui aurait été confiée à l’AFRICOM, Commandement militaire régional pour l’Afrique pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs. Mettre un terme à cette « guerre de longue durée en République démocratique du Congo ».
Par ailleurs, dans son dernier point de presse, M. William John Garverlink, ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, a évoqué cette question liée à la réforme de la sécurité et de l’armée pour doter la RDC d’une armée républicaine et dissuasive. Aussi, dans le cadre des efforts concrets susceptibles d’aider la RDC, l’ambassadeur américain avait déclaré que « les Etats-Unis vont former en RDC un bataillon qui constituera une force de réaction rapide ». En plus de l’apport des Etats-Unis dans la justice militaire et les services de sécurité. Avant de préciser qu’au cours de son prochain voyage en Allemagne, à Stuttgart où se trouve le Quartier général de l’AFRICOM, il va rencontrer le Général William Ward, Commandant de l’AFRICOM à qui « il présentera les besoins militaires de la RDC ».
La « déclaration de Bruxelles » entre De Gucht et Hillary Clinton confirme que la Belgique et les Etats-Unis ont pris l’engagement de restructurer les FARDC. Un choix qui rappelle que dans le passé, ces « deux pays amis » avaient accompli les mêmes efforts dans le domaine militaire et les résultats étaient éloquents. La Belgique, « l’avocat de la RDC dans les relations internationales » est encore au rendez-vous. Alors, remake.
La balle à Kinshasa
Au moment où la RDC est déterminée à se refaire du poil de la bête pour refonder la Nation congolaise, il s’agit donc là d’une bonne nouvelle. Car, comme le disait dernièrement le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, à l’occasion de la prise d’armes pour le retour des troupes rwandaises, « il n’y a pas d’Etat sans armée ; il n’y a pas de Nation sans armée et services de renseignements efficaces ; il n’y a pas non plus de développement sans armées ». Il faut donc saisir cette opportunité.
Mais cette restructuration des FARDC et des services de sécurité ne doit plus obéir à des conceptions anachroniques. C’est-à-dire, ne plus bâtir la philosophie de la défense et de la sécurité autour d’une personnalité ou d’un régime. Mais autour de la nation et du peuple congolais. Il s’agit maintenant de lever une option sérieuse sur la « Stratégie de sécurité nationale » dans la perspective des institutions nationales fortes, d’un Etat fort.. Ce qui permettra de sortir des sentiers battus de l’Afrique avec « des armées ethniques ou tribales », sans oublier des « gardes prétoriennes » sources d’inefficacité, de frustrations au sein de l’armée, de la police, des services de renseignements et bien sûr dans la classe politique.
Au demeurant, c’est aux Congolais de mieux apprécier cette opportunité, d’éviter des tergiversations qui font que la RDC n’a toujours pas d’armée nationale pour des raisons inavouées.
A l’heure où la Nation est en péril avec des agressions, des occupations et des pillages, la restructuration des FARDC demeure la priorité des priorités.

Le Potentiel




12:31 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obama rdc |  del.icio.us |  Facebook | | |

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