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mercredi, 03 décembre 2008

Le CA de Fortis désavoué par les actionnaires

Les actionnaires belges de Fortis, en colère après le démantèlement du bancassureur frappé par la crise financière, ont rejeté mardi trois des cinq administrateurs qui leur étaient proposés, dont le vicomte Etienne Davignon.

Les actionnaires belges de Fortis, en colère après le démantèlement du bancassureur frappé par la crise financière, ont rejeté mardi trois des cinq administrateurs qui leur étaient proposés, dont le capitaine d’industrie belge Etienne Davignon.

Après les Néerlandais lundi, environ 3.000 actionnaires s’étaient déplacés à Bruxelles pour demander des comptes à la direction. En ajoutant les procurations, au total 10.500 actionnaires soit 23,39 % du capital étaient représentés à l’assemblée générale.

Seuls Louis Cheung Chi Yan, représentant au conseil d’administration du premier actionnaire chinois Ping An, et le PDG désigné Karel de Boeck ont franchi la barre des 50 %. Ils avaient déjà obtenu lundi le soutien des actionnaires néerlandais.

Etienne Davignon, accepté de justesse à Utrecht comme président du conseil d’administration, a en revanche été recalé à Bruxelles, et aussi copieusement hué.

Huées, mais aussi sifflets, cris de « démission ! » ou « voyous » : la salle seulement à moitié pleine, mais très en colère, n’a cessé d’interrompre la direction qui essayait de justifier le démantèlement du groupe.

« Nous n’avions pas le choix ! », a tenté de se défendre Philippe Bodson, l’un des administrateurs désavoués par les actionnaires. « Si on n’avait pas signé, nous serions dans une situation encore plus désastreuse », a-t-il assuré, « nous n’aurions probablement plus rien du tout ! » Acculé par ses investissements à risque et par l’achat d’ABN Amro qui s’est avéré trop gros à avaler, Fortis a d’abord dû accepter une injection de 11,2 milliards d’euros des Etats belges, néerlandais et luxembourgeois, en échange d’une prise de participation dans la filiale bancaire de leur pays respectif.

Les Pays-Bas ont ensuite nationalisé l’essentiel des activités néerlandaises, et le français BNP Paribas s’est entendu avec les gouvernements belges et luxembourgeois pour prendre le contrôle de la majorité des activités de banque et d’assurance en Belgique et au Luxembourg.

Après ce dépeçage, les titres Fortis détenus par les petits actionnaires ont perdu presque toute leur valeur.

« Je me demande pourquoi vous vous êtes inféodés à la botte de ministres incompétents », a explosé un homme se décrivant comme un « actionnaire de Fortis, à condition que ça veuille encore dire quelque chose ».

« Vous avez vendu l’essentiel de la société, il ne reste rien », s’est emporté un autre actionnaire. Seulement « des miettes », a insisté un troisième.

« Il ne reste à Fortis que des actifs toxiques, des dettes et des procès à intenter », a résumé un représentant du cabinet de conseil aux actionnaires Deminor.

Selon la loi belge, le conseil d’administration de Fortis doit compter au moins trois membres, ce que ne permet pas le vote de mardi.

Karel de Boeck va donc bien devenir PDG, mais faute de remplaçants le conseil d’administration actuel reste en place, et deux nouvelles assemblées générales devront être convoquées en Belgique et aux Pays-Bas, a expliqué un porte-parole.

Les actionnaires pourront peut-être alors se prononcer sur une liste alternative d’administrateurs proposée par Deminor, et emmenée par un ancien vice-président de la Bourse de New York, Georges Ugeux. La direction de Fortis a refusé mardi de la soumettre aux votes.

(D’après AFP)

09:04 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fortis |  del.icio.us |  Facebook | | |

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