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jeudi, 20 novembre 2008

Bruxelles:Des policiers cambriolent une librairie

Le début de l’histoire ressemble à un fait divers ordinaire. Dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier, vers 4 heures du matin, une librairie de l’avenue de la Couronne est l’objet d’un cambriolage.

Quelques minutes après un cambriolage dans une librairie d’Ixelles, des policiers ont « parachevé » le travail en volant du matériel pornographique et en puisant dans la caisse. Le chef de zone Bruxelles Guido Van Wymersch les a mutés, mais refuse de les suspendre.
Malheureusement banal, donc, si ce n’est que les images enregistrées par la caméra de surveillance du magasin, précisément 13 minutes plus tard, indiquent qu’après le passage des deux voleurs, les policiers dépêchés sur les lieux, en l’occurrence une patrouille de la brigade anti-agression – NDLR : les voitures noires avec des policiers en civil –, ont « parachevé » le travail.

Les images montrent l’un d’eux puisant dans la caisse, avant de s’emparer de revues et de DVD à caractère pornographique et de saccager le magasin. « En voyant les images, j’ai d’abord cru que c’étaient à nouveau des bandits », raconte l’exploitante, Valérie Van Bockstaele.

Elle dépose plainte le 31 octobre au service de contrôle interne, où les images des caméras de surveillance sont visionnées. On lui assure alors que des mesures sévères seront prises. Qu’apprend-elle quelques jours plus tard ? Qu’aucune procédure disciplinaire n’a été entamée à leur encontre et que les deux policiers, dont un en aveux, ont simplement été mutés, le 4 novembre, vers un autre service de proximité où ils seraient toujours actifs. « J’ai alors demandé à rencontrer le chef de la zone, Guido Van Wymersch, qui m’a répondu qu’il n’avait pas le pouvoir de les mettre à pied. » Contacté, Guido Van Wymersch dit estimer que leur suspension n’aurait pas été la bonne mesure, et cela pour deux raisons : « Un, il serait malvenu de les mettre en congé pour les payer à ne rien faire et, deux, la zone de Bruxelles-Ixelles est déjà considérée comme celle où il y a le plus de dossiers disciplinaires. »

« Un mauvais signal pour les collègues et le citoyen »
Un argument repris, le premier du moins, par le président de la zone de police, le bourgmestre Freddy Thielemans (PS), qui dit « respecter la décision » de son chef de corps. Une procédure disciplinaire aurait, dit son cabinet, été « initiée », en ce sens que l’on attend le rapport d’enquête judiciaire. Curieuse façon d’entrouvrir ainsi une procédure, remarqueront certains. Peut-être les mêmes qui, à l’instar du délégué permanent du syndicat libéral (SLFP), Alain Ysebaert, s’étonnent que le policier en aveux n’ait pas été suspendu. « C’est un mauvais signal, explique-t-il. Pour les collègues et pour le citoyen. J’ai l’impression que l’on se trouve dans une spirale où le chef de zone, qui reste en poste malgré une inculpation et un bidouillage dans sa procédure de sélection, n’est plus en mesure de prendre une mesure disciplinaire à l’encontre d’un membre du personnel auteur d’une faute, dans ce cas-ci pourtant gravissime. »

Le directeur du service de contrôle interne de la zone de police, Olivier Van Buylaere, qui s’était semble-t-il offusqué de la mansuétude dont avaient bénéficié les deux policiers, a lui aussi été muté, officiellement à sa demande, pour « opinions divergentes sur la politique disciplinaire ».

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