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mercredi, 19 novembre 2008

Bruxelles:Les sans-papiers d'Ixelles ont dormi à ULB

Les autorités de l’ULB ont donc autorisé les occupants à rester pour une nuit et jusqu’à 6h30 dans ce centre sportif situé sur le campus du Solbosch à Ixelles, tout en marquant leur désaccord par rapport à cette action.

Vers 8h30 mercredi, les occupants sans-papiers n’avaient pas quitté les lieux. Le comité d’accompagnement des sans-papiers de l’ULB, qui regroupe des représentants des différents corps académiques du conseil d’administration et qui a été créé à la suite de l’installation d’un groupe d’une septantaine de sans-papiers en avril dernier dans un bâtiment inoccupé de l’ULB, avenue Buyl, se réunissait à cette heure-là.

Il s’était déjà réuni en urgence mardi soir. « Considérant que le hall des sports est, à la différence du bâtiment de l’avenue Buyl, un lieu d’enseignement et qu’il est dès lors porté atteinte au bon fonctionnement de l’Université, le comité a refusé de répondre favorablement à la demande d’asile qui lui a été faite », avait-t-il fait savoir.

La position de l’ULB
Ils étaient plus de 300 à occuper le centre sportif mardi soir, selon les autorités de l’ULB.

Selon l’Union de défense des sans-papiers (UDEP), les autorités de l’ULB toléreraient l’occupation du centre sportif de l’université tout en étant opposées à cette action.

Le président du Comité de liaison, Luc Massaer, qui a été chargé d’établir en avril dernier le contact entre les autorités universitaires et une septantaine d’occupants sans-papiers, a indiqué mardi soir que son comité, composé de membres du conseil d’administration de l’ULB, désapprouvait la nouvelle occupation. Il n’a toutefois pas voulu préciser si les nouveaux occupants risquaient d’être à nouveau expulsés.

« Lors de la précédente occupation, l’ULB avait toléré l’action des sans-papiers moyennant le respect de trois conditions, à savoir le respect des activités d’enseignement et de recherche, le respect du bâtiment et du voisinage et enfin le respect par les occupants de leur intégrité physique », a rappelé M. Massaer. « Ici, les activités d’enseignement n’ont pas été respectées puisque le centre sportif devait fonctionner jusqu’à 22h30 et que toutes les activités ont dû être interrompues », a-t-il dit.

L’expulsion au matin
Les forces de police sont intervenues mardi matin à partir de 10 heures au 133 de la chaussée d’Ixelles, à Ixelles, pour procéder à l’évacuation des centaines de personnes sans-papiers qui occupaient le bien depuis le 4 novembre, cela à la suite d’un arrêté du bourgmestre pour raisons de sécurité et à une décision de justice en faveur du propriétaire, Electrabel.

Les occupants ont été invités dans un premier temps par la police à quitter d’eux-mêmes le bâtiment. Selon le bourgmestre d’Ixelles, Willy Decourty (PS), 19 personnes ont été arrêtées administrativement par la police et ont été toutes ensuite relaxées. Ces personnes refusaient de quitter les lieux et se tenaient par les bras, selon les autorités communales.

L’Office des étrangers était présent sur les lieux mais n’a pris aucune mesure à l’égard des personnes arrêtées en raison d’une demande en ce sens du bourgmestre auprès de la ministre de la Politique de l’asile et de la migration Annemie Turtelboom (Open VLD). « Le Bourgmestre ne
Les sans-papiers délogés mardi matin par la police à Ixelles ont passé la nuit dans le hall des sports de l'Université Libre de Bruxelles qu'ils avaient investi en début de soirée. Ils y étaient toujours à 8h30
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il voulait pas que les personnes arrêtées soient mises à la disposition de l’Office des Etrangers. Pour des raisons d’ordre public, l’Office des Etrangers n’a pas estimé devoir s’opposer à la décision du Bourgmestre », a confirmé une porte-parole de l’Office des étrangers.

Selon un porte-parole des occupants, les derniers occupants qui ont été arrêtés ont fait l’objet de brutalité policière, ce qui est démenti par le bourgmestre d’Ixelles. Douze des dix-neuf personnes arrêtées administrativement sont blessées et seront examinées par un médecin, selon ce porte-parole. Deux personnes ont été évacuées par ambulance. L’une souffrant d’épilepsie était couchée sur le plancher de l’ambulance lors de son transfert. La deuxième personne se serait blessée suite à une chute, selon les autorités communales.

Le bâtiment était occupé par 600 personnes selon les sans-papiers, de 250 à 400 personnes selon les autorités. « Les pompiers avaient rédigé un rapport accablant qui m’a obligé à prendre des mesures et une décision d’expulsion a été rendue par le tribunal de première instance en référé à la demande du propriétaire. Vendredi, j’ai rencontré les occupants pour leur demander d’évacuer sans difficulté puis les syndicats ont tenté à nouveau de les convaincre lundi », a indiqué le bourgmestre Willy Decourty.

La commune a expliqué qu’elle avait pris contact avec le CASU et Fedasil pour trouver des solutions d’hébergement pour les occupants sans-abri. « Une seule famille a demandé à être relogée », a dit le bourgmestre.

Selon les occupants, plusieurs dizaines d’entre eux se retrouvent suite à leur expulsion à la rue. « On comprend l’attitude du bourgmestre qui a été contraint de procéder à l’évacuation mais aucune solution n’a pu être trouvée pour reloger toutes ces personnes alors que certainement des dizaines de bâtiments publics sont vides à Bruxelles », a réagi Gerardo Cornejo, porte-parole de l’Union de défense des sans-papiers de Bruxelles.

« Le parti socialiste tient un double langage. Il promet depuis des mois une circulaire de régularisation pour les sans-papiers et s’était même engagé à ne pas monter dans un gouvernement sans que cette condition soit respectée. D’autre part un bourgmestre socialiste expulse des sans-papiers sans trouver pour eux d’alternatives et la ministre Arena doit refuser faute de place des logements au sein de Fedasil aux demandeurs d’asile », a-t-il ajouté.

(Belga)

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