jeudi, 16 octobre 2008
La Belgique perd par arbitrage et par coaching
Les grincheux diront qu'il s'agit d'une défaite de plus, que les Diables rouges ont encore commis des erreurs individuelles qui leur coûtent cher et qu'ils ont à nouveau mesuré la différence fondamentale qui existe entre eux et le gratin du football mondial : l'efficacité.
Au niveau purement factuel, ces grincheux auront raison. Fellaini a vraiment offert le but de l'égalisation espagnole à Iniesta, via Xavi, alors que les Diables géraient bien le match. Et Stijnen a dû se retourner une deuxième fois en toute fin de rencontre devant ce… Diable de Villa, sorti d'une boîte où Kompany l'avait enfermé à double tour pour crucifier sans pitié de jeunes Belges qui méritaient bien mieux et qui ont dominé la deuxième mi-temps où, franchement, les champions d'Europe n'en ont pas mené large.
C'est vrai, les grincheux auront raison, mais ce seront quand même des grincheux. Car les Diables rouges ont bien joué, mercredi soir, dans un stade Roi Baudouin qui a retrouvé de la voix et de la chaleur pour la première fois depuis des années. Comme quoi, ceux qui se plaignaient d'un stade sans âme doivent se rendre compte que c'est la qualité du spectacle qui fait la qualité de l'ambiance…
Les Diables rouges ont bien joué, il faut le dire et le retenir. Généreux, intelligents, bien organisés avec un Simons devant la défense, plus que derrière elle, en marquage quasi individuel sur Xavi, avec un Kompany impérial – c'est souvent le cas dans les gros matchs, c'est dans les « petits » que Vincent se laisse parfois encore aller – et un Fellaini impressionnant, mais coupable sur le but égalisateur. En outre, l'incroyable Wesley Sonck a encore marqué un but – le cinquième en quatre rencontres internationales. Quel destin pour ce garçon dont on ne savait plus qu'il était footballeur il y a an, quand il croupissait dans l'infirmerie ou le noyau B de Moënchengladbach et qui se retrouve aujourd'hui buteur affamé et régulier, élément déterminant pour apporter de l'efficacité à un groupe jeune et talentueux.
Bref, il ne faut pas seulement pleurer après la défaite in extremis de mercredi soir. L'avenir de ce noyau est réel et on n'a jamais été si proche d'un vrai exploit de l'équipe nationale depuis des années. Un partage n'aurait choqué personne, bien au contraire et Vicente Del Bosque lui-même reconnaissait sans qu'on le pousse que la chance était du côté de son équipe.
Au niveau du groupe, nous voilà donc relayés à cinq longueurs de l'Espagne, dépassés par la Turquie (qui s'est contentée d'un partage en Estonie) et talonnée par la Bosnie, qui revient dans le parcours après son carton (4-1) contre l'Arménie.
Bref, les Belges n'ont pas fait la bonne opération dont ils pouvaient légitimement rêver, mais sur le fond, la donne n'a pas vraiment changé : il reste trois équipes pour la deuxième place, synonyme de barrages. Et le printemps s'annonce décisif : en quatre jours, fin mars et début avril, les Diables affronteront deux fois la Bosnie. Ils devront, là, éliminer un concurrent direct, en espérant que l'Espagne, au même moment, soit aussi efficace et cynique contre la Turquie qu'elle ne le fût hier, au Heysel.
10:50 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mondial 2010 | del.icio.us | Facebook | | |
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