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mercredi, 01 octobre 2008

Région wallonne - La politique territoriale, sac de nœuds

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L'aménagement du territoire en Wallonie agite beaucoup. Est-ce la politique menée ? Est-ce le sujet ? Exemples, thèses et antithèses.
Des professionnels et universitaires interpellent le Parlement wallon, la semaine dernière; en substance : avant toute nouvelle réforme du Code de l'Urbanisme (Cwatupe), du calme, faisons le point. Lundi, en commission, on s'étripe avec une rare virulence sur le dossier Paradisio : le MR traite le ministre André Antoine (CDH) de "menteur", tandis que celui-ci charge tant et plus son prédécesseur MR Michel Foret (qui, dans sa posture de gouverneur, ne peut se défendre). Ce mercredi, en plénière, on débattra des éoliennes; bruyamment sans doute : on entend d'ici ceux qui se féliciteront de leur développement et ceux qui croiront devoir dénoncer l'anarchie dudit développement. Dans les jours à venir, il faudra faire un sort à la demande de l'opposition MR-Ecolo de quelque session spéciale de travaux ciblée sur les infractions urbanistiques, à laquelle, dans la majorité, le PS ne paraît pas fermé. Viendra un débat sur le décret "Resa ter". Ou encore, on serait étonné si les controverses sur l'aménagement des zones d'activités économiques ne remontaient pas un jour ou l'autre.

Bref, la politique de l'aménagement du territoire est en ébullition, dont on pressent qu'elle ira croissant. Y a-t-il un problème particulier dans le registre ? Voire un problème autour de son ministre responsable ?

Trois éléments de réponse, qui sont autant d'éléments de polarisation manifeste voire abusive.

Un ministre très exposé

Autour de M. Antoine d'abord. Parce qu'il est le ministre régional et communautaire le plus en vue du CDH, il est clair que le MR, en particulier, ne laissera plus rien passer à André Antoine d'ici aux élections régionales de juin prochain. Et puis, ne lui arrive-t-il pas de le chercher ? Disons que son énergie et son bagout que personne ne lui conteste peuvent se retourner contre lui lorsqu'ils débouchent sur des promesses téméraires ou s'apparentent à une agitation contagieuse. Le dénouement controversé de la mauvaise saga Sagawé reste ici emblématique, même si on perçoit mal l'intérêt pour le MR de ressasser un dossier sur lequel - il est ardu de le nier - la législature arc-en-ciel se tut cinq ans durant.

Autour de l'administration ensuite, dont les divisions s'étalent crûment. Notamment dans ses relations avec son ministre de tutelle. Notamment aussi, et ce peut être lié, à l'égard de son ancienne directrice générale sinon grande prêtresse, Danielle Sarlet, encensée par les uns pour sa rigueur ou démolie par les autres pour son intégrisme, en tout cas dégommée fin juillet (pour la place de laquelle concourt le chef de cab' d'André Antoine, Jean-Pol Van Reybroeck). Rivalités de personnes et/ou de conceptions, toujours est-il qu'elles déteignent sur les acteurs de terrain comme dans les milieux académiques.

Tertio, le sujet s'y prête. Qu'est-ce que la politique territoriale, sinon un arbitrage permanent et de plus en plus difficile entre des intérêts particuliers et l'intérêt collectif ou présumé tel ? Parce qu'il est octroyé ou refusé, tout permis fait des mécontents. "Et d'office, ce sont les mécon tents qui se manifestent" , soupire André Antoine... De sorte que, quel qu'il soit d'ailleurs, le ministre en charge est toujours plus exposé. Ce n'est pas par hasard ou distraction que l'actuel, par son décret dit Dar, a relâché la pression sur lui en la transférant en partie sur les élus, en habilitant le Parlement à confirmer ou refuser certains permis. Tels ceux potentiellement à venir dans les dossiers "impossibles" voire pourris que sont les deux tronçons autoroutiers de Liège-Est (CHB) et Charleroi-Sud (E420).

Municipalistes mécontents

De quoi revenir sur le courrier du 23 septembre. On a dit (nos éditions de samedi) la démarche "inhabituelle". Ce n'était pas un jugement de valeur mais un constat, du reste amplement conforté depuis par deux données.

La première, c'est la diffusion d'un document pourtant antérieur, à savoir un courrier au ministre, le 24 juin, de l'Union des villes et communes de Wallonie. Elle y dénonce une "succession de modifications" au Code qui constitue "une source grandissante de difficultés pour les praticiens". Ce sont là "insécurité juridique croissante" et "frein évident dans la mise en œuvre de certaines démarches de développement territorial". Certes, il sera tentant de mettre la démarche des municipalistes sur le compte d'une aigreur à se voir dépossédés de compétences au profit des autorités régionales. N'empêche, on retrouvait déjà là les grandes lignes de la missive qui a mis en émoi.

La seconde donnée va en sens inverse. Ce sont - plus ou moins spontanées - les réactions à l'annonce de cette missive. On en lira ci-contre des illustrations.

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