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dimanche, 14 septembre 2008

Olivier Besancenot trouble la gauche de gouvernement

PARIS (Reuters) - Face à la notoriété grandissante d'Olivier Besancenot, les ex-partenaires de la gauche plurielle ont lancé ce week-end à la fête de l'Humanité, près de Paris, le chantier d'un nouveau programme commun.

François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF) et Cécile Duflot (Verts) se sont entendus pour préparer un projet visant à "gouverner ensemble" en vue des échéances de 2012.

Cependant, le porte-parole de la gauche "anticapitaliste" reste une épine dans le pied des chefs des trois partis, dont l'annonce surprise a été en partie éclipsée, samedi, par la polémique sur le fait qu'il n'ait pas été invité au débat central de La Courneuve.

Tandis que le triumvirat de la gauche lui reprochait de refuser toute participation gouvernementale, Olivier Besancenot jouait sa différence en dédicaçant son livre, "Révolution !" dans un stand voisin.

Il a ensuite distribué des tracts dans les allées de la fête, se disant persuadé que les militants communistes seraient plus sensibles à son offre de mener des campagnes communes que leur direction.

"Vexé ? Pas du tout", a-t-il lancé aux journalistes qui l'interrogeaient sur sa supposée mise à l'écart.

"Je ne me suis plaint à aucun moment (...) Notre cible, c'est la droite. Nous comptez pas sur moi pour distribuer des petites claques à gauche",a-t-il ajouté.

Le militant a souligné qu'il n'avait rien contre les accords au sommet, à condition que ce soit pour organiser les luttes contre le gouvernement.

"GAUCHE DURABLE"

Au même moment, une quinzaine de jeunes militants PCF manifestaient devant le stand de la LCR en lui reprochant de chercher à attirer les caméras.

Le projet de nouveau parti anticapitaliste (NPA) préparé par le militant trotskyste inquiète les dirigeants communistes, qui craignent qu'il ne capte une partie de leur électorat, surtout chez les moins de 30 ans.

Ce jeune homme de 34 ans qui a recueilli près de 1,5 million de voix à l'élection présidentielle de 2007 voit sa popularité augmenter dans les sondages chez les sympathisants de gauche, qui le considèrent souvent comme le meilleur opposant à la politique de Nicolas Sarkozy.

Signe du coup de froid entre le postier et la direction communiste, Marie-George Buffet n'a pas décoléré contre le jeune postier, lui reprochant d'avoir des attitudes de "diva" et dénonçant un "coup monté" autour de sa participation à la fête.

Olivier Besancenot a bien été invité, mais à une simple réception à laquelle il a choisi de ne pas se rendre.

Lors de sa réunion au sommet avec François Hollande et Cécile Duflot, la dirigeante communiste est revenue à la charge :"j'ai l'impression qu'il a un problème avec le courrier!".

Tout en niant vouloir répéter les erreurs du passé, notamment de la "gauche plurielle", François Hollande, Marie-George Buffet et Cécile Duflot ont assuré vouloir poser le "premier acte" d'une "gauche durable."

"Nous allons nous mettre au travail sur des idées, le projet, ce qui nous rassemble, ce qui quelque fois nous sépare, pour que les Français se disent: 'le gouvernement, le président de la République échoue, mais il y a une autre solution'", a dit François Hollande.

Tous trois ont décidé de se retrouver "avant la fin du mois" pour un séminaire. Un premier forum thématique devrait ensuite se tenir en octobre autour de la mondialisation. Un calendrier destiné à répondre à l'utopie révolutionnaire d'Olivier Besancenot.

"Il faut changer les choses jusqu'au bout, prendre le pouvoir pour le rendre au peuple. C'est cela être révolutionnaire", a lancé marie-George Buffet.

Des positions qui sont restées inconciliables lors d'un débat sur l'avenir de la gauche auquel participaient le socialiste Henri Weber, le vert Noël Mamère, le communiste Olivier Dartigolles et François Sabado, membre de la LCR.

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