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vendredi, 29 août 2008

Soutenu par des démocrates unis, Barack Obama passe à l'attaque

DENVER, Colorado (Reuters) - La convention démocrate de Denver s'est conclue par le discours d'acceptation du candidat Barack Obama, qui, au terme d'un show à l'américaine parfaitement rôdé, s'est engagé à effacer les errements économiques des huit années de la présidence Bush et à rétablir la réputation des Etats-Unis dans le monde.
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Premier métis désigné candidat d'un grand parti aux Etats-Unis, Obama a prononcé un discours d'acceptation de 43 minutes devant quelque 75.000 partisans chauffés à blanc, massés dans le stade de football des Broncos de Denver.

Son intervention, caractérisée par de cinglantes attaques contre le candidat républicain à la Maison blanche John McCain, coïncidait avec le 45e anniversaire d'un autre discours passé dans l'histoire, "I Have a Dream!", prononcé en 1963 par Martin Luther King, autre grande personnalité de couleur de l'histoire des Etats-Unis.

Le discours d'acceptation d'Obama marque le coup d'envoi de deux bons mois de sprint avant l'élection présidentielle du 4 novembre face à McCain, qu'il retrouvera lors de trois débats télévisés, dont le premier aura lieu fin septembre.

McCain, maintenant que les feux de l'actualité ne seront plus braqués vers Denver, ne va pas tarder à reprendre l'initiative. Selon un responsable républicain, il devrait faire connaître dès ce vendredi le nom de son colistier, qui devrait apparaître à ses côtés lors d'un rassemblement politique, à Dayton dans l'Ohio, le jour même de son 72e anniversaire.

FEU D'ARTIFICE SUR LE STADE ET COTILLONS

"Nous sommes ici parce nous aimons trop notre pays pour permettre que les quatre prochaines années se bornent à ressembler aux huit dernières", a dit Obama. "Le 4 novembre, nous devons nous dresser et dire: 'Huit, ça suffit! Notre pays mérite mieux que ça!'", a-t-il lancé.

Obama a décoché dans son intervention certaines de ses flèches les plus dures contre McCain depuis que le processus électoral a commencé. Obama, dont le patriotisme a été mis en doute via des attaques sur internet, a estimé que les candidats devaient être capables d'afficher leurs désaccords sans s'en prendre à la personnalité de l'adversaire.

"J'ai une chose à vous annoncer, John McCain. Nous accordons tous la priorité à notre pays!", a-t-il lancé.

Et Obama de reprocher à McCain d'insister trop sur la guerre en Irak aux dépens de l'Afghanistan, ce qui, à ses yeux, explique qu'Al Qaïda n'ait pas encore été démantelé et qu'Oussama ben Laden soit toujours quelque part en liberté.

Pour Obama, McCain est tout bonnement déconnecté de la réalité quotidienne que vivent les Américains. Il n'a pour ambition que de poursuivre la politique économique des années Bush.

"Si John McCain souhaite poursuivre sur la voie tracée par George Bush - beaucoup de paroles de fermeté et une mauvaise stratégie -, c'est son problème. Mais ce n'est pas le changement dont l'Amérique a besoin!", s'est-il exclamé.

Au terme de son discours, Obama a été rejoint à la tribune par Joe Biden, son colistier, vieux routier de la politique américaine qui siège depuis 35 ans au Sénat et a une longue expérience en matière de politique étrangère. Leurs épouses se sont jointes à eux, et un feu d'artifice a embrasé le ciel nocturne au-dessus du stade, sur lequel pleuvaient des cotillons.

TED KENNEDY, LA SURPRISE DU PREMIER JOUR

Avant son discours, Obama avait été précédé sur la scène installée au centre du stade par des orateurs et des vedettes américaines comme Stevie Wonder et Sheryl Crow. Le fils de Martin Luther King s'est exprimé lui aussi, de même qu'une petite-fille du président Eisenhower. De même, Al Gore, l'ancien vice-président de Bill Clinton, candidat malheureux en 2000 face à George Bush, qui a électrisé la foule et a parlé du thème devenu ces dernières années sa marque de fabrique: le changement climatique mondial.

A ses yeux, l'élection de novembre sera serrée "principalement parce que les forces du statu-quo ont désespérément peur du changement qu'incarne Barack Obama".

Cette convention démocrate a été la grand-messe de l'unité retrouvée, après les mois de frictions des primaires, qui avaient vu Obama et Hillary Clinton s'affronter en termes parfois vifs.

L'ex-Première dame des Etats-Unis n'a pas ménagé son soutien à Obama et a appelé ceux qui l'avaient soutenue pendant les primaires à ne pas déserter le parti lors de la présidentielle. Son époux, l'ancien président Bill Clinton, a lui aussi fait montre de ses talents oratoires au profit d'Obama.

Et puis, moment d'émotion en tout début de convention, Ted Kennedy, le vieux sénateur et frère de John F. Kennedy, atteint d'un cancer au cerveau et opéré en juin, a tenu à venir soutenir en personne Obama, suscitant émotion et larmes.

Version française Eric Faye

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