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dimanche, 24 août 2008

la chine aux nouveaux rois

PEKIN (Reuters) - Les Jeux olympiques de Pékin resteront dans l'histoire comme les premiers où la Chine est devenue la nation dominante du sport mondial, suivant une progression inexorable entamée en 1992.

Sur le volet sportif, la Chine a plus qu'atteint ses objectifs lors de ses premiers Jeux organisés à domicile.

Mais les athlètes qui ont marqué ces Jeux ne sont pas chinois: les performances de l'Américain Michael Phelps et du Jamaïcain Usain Bolt ont éclaboussé respectivement la première et la deuxième semaine, et relégué dans l'ombre les performances des triple médaillés d'or Stephanie Rice (natation), Chris Hoy (cyclisme sur piste) et Zou Kai (gymnastique).

Bilan de 19 jours de compétitions, de 38 disciplines et de 302 podiums.

LES GÉANTS

Michael Phelps a eu neuf jours de gloire, Usain Bolt six. Durant la première semaine des Jeux, Phelps, et dans son sillage toute la natation mondiale, sont entrés dans une nouvelle ère.

Celle où Mark Spitz est devancé, celle où le XXe siècle a disparu du tableau des records, avec Janet Evans et son mythique record du 800m effacé par la jeune britannique Rebecca Adlington.

200m et 400m quatre nages, 100m et 200m papillon, 200m nage libre, 4x100m quatre nages, 4x100m et 4x200m nage libre: Phelps a remporté huit finales à Pékin et s'est hissé tout en haut du panthéon olympique en battant le record de Spitz et en devenant le sportif le plus titré de l'histoire des Jeux, avec 14 médailles d'or.

Il a renouvelé sept records du monde.

C'est en un sens moins bien qu'Usain Bolt, trois records du monde battus sur trois finales remportées.

En dominant d'une manière hallucinante le 100m et le 200m, puis le relais 4x100m avec ses compatriotes Nesta Carter, Michael Frater et Asafa Powell, Bolt a éclipsé tous les autres vainqueurs des épreuves d'athlétisme.

La finale du demi-tour de piste, où le Jamaïcain est ostensiblement allé au bout de son effort - contrairement au 100m - pour atteindre le record du monde de Michael Johnson, restera l'image forte de la semaine au Nid d'oiseau.

Selon le président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Lamine Diack, les performances de Bolt ont eu plus d'impact que n'importe quelle autre athlète auparavant.

"Carl Lewis avait remporté quatre finales (en 1984) mais il ne nous avait pas fait la même impression", a-t-il dit dimanche.

LE GÉANT

La Chine l'avait annoncé: elle serait première du classement des médailles aux Jeux de Pékin.

Cette domination était attendue, dans le droit fil d'une progression parfaitement programmée: quatrième à Atlanta, troisième à Sydney, deuxième à Athènes... Et donc, première à Pékin avec 100 médailles tout rond dont 51 en or, le meilleur score depuis l'Union Soviétique à Séoul en 1988.

Il n'est pas surprenant que l'argent soit le métal le moins amassé par les sportifs chinois, tant ceux-ci ont appris à honnir la deuxième place. Les sabreuses battues en finale par équipes par l'Ukraine, et leur entraîneur français Christian Bauer, pourront en témoigner: leur deuxième place ne leur a valu aucune félicitation, bien au contraire.

A l'image de l'escrime, la Chine a remporté des médailles dans des sports dont elle ignorait quasiment l'existence il y a 20 ans, comme l'aviron, le canoë-kayak ou le beach-volley.

Les Chinois sont montés sur le podium dans 26 sports sur 34. Toutes les médailles possibles en tennis de table (les deux titres par équipes et des triplés en individuel), sept titres sur huit en plongeon, 11 sur 18 en gymnastique, huit sur 15 en haltérophilie...

LES ÉTATS-UNIS DOMINENT LES SPORTS COLLECTIFS

Si les Américains ont abandonné aux Jamaïcains leur suprématie en athlétisme, ils l'ont récupérée dans les sports collectifs.

La reconquête la plus spectaculaire fut celle opérée par l'équipe de basket-ball, humiliée lors des derniers Jeux olympiques et championnats du monde, et auteur d'un tournoi parfait à Pékin.

Avec pléthore de stars de NBA, les Américains se sont imposés avec 20 points d'avance ou plus pour aller jusqu'en finale, où l'opposition espagnole fut superbe mais vaine.

Dans un autre de leurs sports, le base-ball, les Etats-Unis ont cependant été battus comme à Athènes, sans leurs joueurs de Major League Baseball (MLB).

Les Américains se sont immiscés dans le concert des grandes nations du volley-ball avec fracas en remportant le titre dans le tournoi masculin et l'argent dans le tournoi féminin.

L'or dans les tournois féminins de football et de basket et deux médailles d'argent en water-polo sont venus enrichir le festin américain.

LA GRANDE-BRETAGNE EN AVANCE

Avec 19 médailles d'or et la quatrième place du classement de ces Jeux, la Grande-Bretagne a réalisé ses meilleurs Jeux depuis un siècle, à quatre ans de Londres 2012 où les athlètes britanniques devront satisfaire de lourds espoirs.

La moisson a été belle en cyclisme, avec 16 médailles dont huit en or sur 18 épreuves, et en voile, avec quatre médailles d'or obtenues sur le plan d'eau de Qingdao.

Les filles ont particulièrement brillé en athlétisme et en natation: Rebecca Adlington a remporté le 400m et le 800m nage libre, et Christine Ohuruogu, de retour d'une suspension pour dopage, a décroché l'or sur le 400m au Nid d'oiseau.

LES PETITS

Six pays ont remporté une première médaille sur les Jeux: c'est de l'or pour le Bahrein (Ramzi, 1.500m), de l'argent et du bronze pour le Tadjikistan (Abdusalomov en lutte et Boqiev en judo), de l'argent pour le Soudan (Ismail, 800m), et du bronze pour le Togo (Boukpeti en kayak), l'Afghanistan (Nikpai en taekwondo) et l'île Maurice (Julie en boxe).

Chaque médaillé a ainsi placé son pays sur la carte des Jeux olympiques et s'est préparé un retour glorieux au pays. Un pays que le Togolais Benjamin Boukpeti, résident français, n'a pas vu depuis 24 ans. En Afghanistan, Rohullah Nikpai recevra en remerciement une maison.

Le boxeur mauricien Bruno Julie, 20 ans, en revanche, ne s'est pas satisfait de son bronze. Il visait l'or à Pékin.

LES DÉBUSQUÉS

Les contrôleurs antidopage des Jeux de Pékin n'ont pas réalisé une pêche miraculeuse malgré les 5.200 contrôles effectués.

A vrai dire, ils ont débusqué presque autant de chevaux que d'athlètes, avec les contrôles positifs de quatre montures des concours d'équitation révélés en fin de deuxième semaine.

Sept contrôles positifs de sportifs ont été annoncés durant la période des Jeux, le plus retentissant étant celui de l'heptathlète et sauteuse en longueur ukrainienne Lyudmila Blonska, qui a été dépossédée de sa médaille d'argent à l'heptathlon après un contrôle positif aux stéroïdes.

Un autre médaillé, le tireur nord-coréen Kim Jong-su, a été contrôlé positif au début des Jeux.

Les cas de la Grecque Fani Halkia et la Bulgare Daniela Yordanova, démasquées lors de contrôles inopinés hors-compétition avant le début de leur épreuve, ont prouvé que l'athlétisme n'était pas sorti d'affaire malgré les coupes claires faites dans la délégation russe avant le début des Jeux.

Clément Guillou

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