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jeudi, 24 juillet 2008

Un ex-responsable patronal dit que l'UIMM a financé CGT et PS

PARIS (Reuters) - Un dirigeant patronal mis en examen a déclaré à un juge d'instruction que l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) avait financé de manière occulte le Medef, la CGT et des partis politiques, dont le PS, dans les années 80 et 90.

Dans sa déposition du 16 juillet publiée en partie dans Le Monde de jeudi, Jacques Gagliardi, ancien bras droit de Pierre Guillen, délégué général de l'UIMM de 1985 à 1995, n'apporte pas de preuves directes et ne fournit pas de noms précis.

Daniel Sanchez, secrétaire de la CGT, a qualifié de "profondément scandaleuses" ces affirmations, qu'il voit comme une "opération de diversion".

Jacques Gagliardi semble rapporter le plus souvent des propos de son ancien patron, mort le 2 juillet.

"On fait parler un type que personne ne connait et cite quelqu'un qui est mort deux semaines avant", déplore Daniel Sanchez.

"Je dirais qu'un représentant du CNPF (précédent nom du Medef - NDLR) venait régulièrement s'alimenter en munitions. Cette personne repartait avec sous le bras un paquet de la dimension d'une boite de chaussures", a dit Jacques Gagliardi selon l'extrait de sa déposition publié dans Le Monde.

Sur le financement supposé de la CGT, il explique : "(Pierre Guillen) m'en avait parlé en me disant qu'il donnait des sommes en liquide à des syndicats. Il m'en avait parlé du reste à propos de la CGT parce que c'était une première, car à ma connaissance et à la sienne aussi, la CGT ne recevait pas d'argent de l'UIMM avant lui".

"Concernant la CGT, il m'avait dit qu'il leur donnait quelques centaines de milliers de francs tous les ans", ajoute-t-il.

Prié de dire si les syndicats CFDT et FO étaient financés de la même manière, Jacques Gagliardi répond: "vraisemblablement. M. Guillen m'en a peut-être parlé de façon épisodique".

Il dit aussi croire que l'UIMM et son prédécesseur, le Comité des forges, finançaient les partis politiques depuis toujours, hormis le Parti communiste: "cela consistait en de la distribution d'argent en espèces à des hommes politiques de tous bords, hormis le parti communiste".

"A l'époque, il n'y avait pas d'extrême-droite, mais des membres du Parti socialiste y participaient pleinement comme bénéficiaires, y compris Mitterrand", assure Jacques Gagliardi.

L'instruction conduite par le juge Roger Le Loire concerne des retraits en espèces d'une vingtaine de millions d'euros des comptes de l'organisation de 2000 à 2007.

L'ancien patron de l'UIMM Denis Gautier-Sauvagnac est mis en examen pour "abus de confiance, recel d'abus de confiance et travail dissimulé", ainsi que plusieurs autres dirigeants patronaux. Tous ont refusé de nommer les bénéficiaires de l'argent retiré, tout en expliquant qu'il s'agissait d'organisations "participant à la vie sociale" du pays.

Thierry Lévêque, édité par Gérard Bon

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