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vendredi, 11 juillet 2008

La veuve de Michel Seurat favorable à la venue de Bachar el-Assad en France

PARIS - La veuve de Michel Seurat, chercheur français enlevé à Beyrouth en 1985 et décédé en captivité l'année suivante, s'est déclarée vendredi favorable à la venue en France du président syrien Bachar el-Assad pour "sortir de cette spirale infernale".

"C'est un régime dictatorial certes, mais il faut que les choses changent, qu'on sorte de cette spirale infernale. Il faut que Bachar el-Assad ait une sorte de légitimité internationale qu'il n'a pas jusqu'à présent", a souligné Marie Seurat sur RTL en comparant le président syrien "un peu à un cheval qui se cabre": "un cheval qui se cabre, si vous le cravachez, il va se cabrer davantage et vous mettre par terre. Si vous lui tapotez l'encolure et vous lui parler gentiment, il va aller avec vous. C'est simple comme bonjour", a-t-elle ajouté.

"Bachar (el-Assad) est quand même un type qui a fait ses études à Londres, qui est ouvert, qui est jeune. On ne peut pas l'accuser de tous les torts comme ça. C'est une histoire qui est là depuis cent ans et qu'il faut maintenant régler vite. Le processus est entamé. On verra".

Et Marie Seurat d'avertir: "S'il saute, on aura qui? Les intégristes? Est-ce que c'est mieux? Donc c'est un moindre mal. Il n'y a pas d'autre choix".

Attendu en France pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et le défilé du 14-Juillet le président syrien Bachar el-Assad a, dans une interview publiée mardi dans "Le Figaro" évoqué "une visite historique: une ouverture vers la France et vers l'Europe", et plaidé pour un rôle direct de la France dans les négociations de paix au Proche-Orient.

Le chercheur français Michel Seurat avait enlevé à Beyrouth le 22 mai 1985, alors que les rapts d'Occidentaux se multipliaient en pleine guerre civile libanaise. Les circonstances de sa mort, l'année suivante, n'ont jamais été clairement établies. Ses ravisseurs du Djihad islamique ont annoncé le 5 mars 1986 avoir exécuté leur otage en représailles à l'extradition vers Bagdad de deux dissidents irakiens pro-iraniens. Deux autres otages français libérés par le même groupe ont quant à eux affirmé que leur ancien compagnon avait succombé à une hépatite ou à un cancer.

Ses restes, soumis par la suite à des tests ADN, ont été retrouvés accidentellement sur le site d'un chantier de construction, dans une banlieue de Beyrouth à majorité chiite. La dépouille de Michel Seurat avait été remise le 7 mars 2006 à l'ambassadeur de France au Liban avant d'être rapatriée. AP

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