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mercredi, 09 juillet 2008

l Europe assistera à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 8 août par son BOSS SARKO

TOYAKO, Japon (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé par voie de communiqué et sans la moindre allusion à la situation au Tibet, qu'il assisterait à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 8 août.

Selon la présidence française, le chef de l'Etat français est convenu avec son homologue chinois Hu Jintao de ne plus faire de déclaration publique sur le Tibet d'ici la prochaine session de discussions entre Pékin et des émissaires du chef spirituel des Tibétains, le dalaï lama, en octobre.

"On est dans une phase, sur ce sujet, de dialogue discret entre le président de la République et le président chinois et on a décidé d'un commun accord que rien ne serait dit sur ce thème-là", explique un conseiller de Nicolas Sarkozy.

Le président français et son homologue chinois se sont rencontrés pendant une demi-heure, mercredi matin, au 11e étage de l'hôtel de luxe qui héberge le sommet du G8, dans la ville thermale de Toyako, dans le Nord du Japon.

Le communiqué de l'Elysée annonçant la participation de Nicolas Sarkozy à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin a été distribué aux journalistes français qui couvrent le sommet du G8 alors que cet entretien était encore en cours.

"Le président de la République a confirmé au président chinois son intention de se rendre à Pékin le 8 août pour prendre part à la cérémonie d'ouverture des 29e Olympiades", lit-on dans ce texte de trois paragraphes.

Invité sur la radio française RTL mercredi matin, le Premier ministre François Fillon a précisé que Nicolas Sarkozy, dont le pays préside l'Union européenne, allait à Pékin avec l'aval unanime de ses 26 partenaires.

Le président a pris une décision sage, responsable", a-t-il estimé. "Les conditions sont remplies pour que le dialogue avec un pays de plus d'un milliard d'habitants continue".

A la question de savoir si la Chine pouvait être considérée comme une dictature, François Fillon a répondu : "La Chine n'est pas une démocratie".

Nicolas Sarkozy avait annoncé le 25 novembre 2007, lors d'une visite d'Etat en Chine, sa volonté d'assister aux JO.

Après les émeutes de mars au Tibet, sévèrement réprimées par les autorités chinoises, il avait cependant lié sa participation à la cérémonie d'ouverture à l'évolution de la crise tibétaine et à la reprise du dialogue sino-tibétain.

Entretemps des manifestations organisées en France contre la politique de la Chine au Tibet, notamment lors du passage de la flamme olympique à Paris le 7 avril, ont jeté un froid dans les relations franco-chinoises.

Des médias chinois écrivaient récemment que le président français ne serait pas le bienvenu aux JO de Pékin.

Le 30 juin, Nicolas Sarkozy avait fait état sur France 3 de progrès sur le front sino-tibétain, après une première session de discussions entre les autorités de Pékin et des émissaires du dalaï lama. "Si cela devait progresser encore (...), alors l'obstacle à ma participation serait levé", avait-il ajouté.

RELATION FRANCO-CHINOISE "DE NOUVEAU SUR LES RAILS"

Il avait également jugé "possible" que le dalaï-lama vienne en France fin août. Une perspective qui a déclenché une vive réaction de l'ambassadeur de Chine en France ... la veille de l'entretien Sarkozy-Hu Jintao à Toyako.

Une rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama aurait des "conséquences graves" sur les relations franco-chinoises, a déclaré mardi Kong Quan à des journalistes.

Lors d'une conférence de presse à Toyako, Nicolas Sarkozy a refusé mardi de répondre à des questions sur le Tibet et sur sa participation à la cérémonie d'ouverture des JO.

Il a dit qu'il annoncerait "un certain nombre de décisions" et "des initiatives" après sa rencontre avec Hu Jintao. Mais il a finalement préféré éviter de nouvelles questions.

Les quelques journalistes venus couvrir la rencontre ont été priés de quitter l'hôtel immédiatement après la poignée de main échangée par les deux chefs d'Etat pour les photographes, sans attendre la fin de l'entretien.

C'est dans une cabine de téléphérique qui les ramenait à leur autobus qu'ils ont appris la teneur du communiqué.

Ce texte précise que Nicolas Sarkozy a consulté tous ses homologues européens et qu'il ira, "en accord avec eux", à Pékin "en sa double qualité de président de la République française et de président en exercice du conseil européen".

Nicolas Sarkozy prend le risque de déchaîner les critiques de l'opposition et des défenseurs des droits de l'Homme.

Son entourage en appelle à la caution de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui s'est réjouie, selon l'Elysée, de la décision du président français et a jugé "très important que l'Union européenne tout entière soit présente à Pékin".

Le président français a insisté lors de son entretien avec Hu Jintao sur "le message de paix, d'amitié et de fraternité" de l'olympisme et souhaité "un plein succès" aux JO de Pékin, lit-on dans le communiqué de l'Elysée.

Selon son entourage, l'entretien avec Hu Jintao s'est "extrêmement bien passé" et "la relation franco-chinoise est à nouveau sur les rails du partenariat stratégique".

Prié de dire si la question du Tibet avait été évoquée, un conseiller du président français a répondu : "Il n'y aura aucun commentaire public sur les négociations sino-tibétaines" et sur le Tibet d'ici la prochaine session, en octobre.

Emmanuel Jarry, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Clément Dossin

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