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mardi, 08 juillet 2008

Attentat-suicide contre l'ambassade indienne à Kaboul

KABOUL - C'est semble-t-il l'attentat le plus meurtrier à Kaboul depuis 2001 et la chute des talibans. Au moins 41 personnes ont été tuées lundi matin dans l'explosion d'une voiture piégée conduite par un kamikaze qui s'est jeté contre le mur d'enceinte de l'ambassade d'Inde dans le centre de la capitale afghane.

La puissante explosion vers 8h30 locales a endommagé deux véhicules de l'ambassade qui entraient dans le complexe, devant lequel, comme chaque jour, des dizaines d'Afghans faisaient la queue pour demander un visa. Selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur, l'attentat a fait 41 morts et 147 blessés. Un porte-parole, Zabiullah Mujahid a démenti toute implication des talibans dans l'attentat. "Quand nous perpétrons un attentat-suicide, nous confirmons", a-t-il déclaré. "Les talibans n'ont pas fait celui-ci".

Le mouvement fondamentaliste revendique en général les attentats qui infligent de lourdes pertes aux forces internationales ou à l'armée afghane, et dément ceux qui font surtout des victimes dans la population civile. Le ministère afghan de l'Intérieur a laissé entendre que les services de renseignement pakistanais étaient impliqués, en parlant d'un attentat perpétré en "coordination et en consultation avec certains des cercles actifs du renseignement dans la région".

Selon le ministère, la déflagration a tué six policiers et trois gardes de l'ambassade. A New Delhi, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé la mort de quatre de ses ressortissants, dont l'attaché militaire et un autre diplomate, ainsi qu'un garde afghan de l'ambassade.

L'ambassade d'Indonésie voisine déplorait elle la mort de cinq de ses gardes de sécurité afghans, et deux diplomates blessés. Enfin, selon des témoins, plusieurs marchands des échoppes de la rue ont été tués également, d'autres blessés.

L'ambassade d'Inde avait renforcé son dispositif de sécurité ces derniers jours, mais la puissance de l'explosion, entendue dans tout Kaboul, a tout de même détruit un mur d'enceinte, ainsi que plusieurs échoppes de l'autre côté de la rue, et fait sauter les vitres aux environs.

L'ambassade d'Inde est située en face du siège du ministère de l'Intérieur, près des grilles duquel, en septembre 2006, un attentat-suicide avait fait 12 morts et 42 blessés. Après cet attentat, la sécurité avait été renforcée dans cette rue bordée d'arbres et très fréquentée de la capitale. La déflagration s'est produite à l'heure de pointe.

L'explosion est la plus meurtrière dans le pays depuis l'attentat-suicide qui a fait plus de 100 morts en février dans la province de Kandahar. Il s'agissait également du sixième attentat-suicide à Kaboul cette année.

Le chef de la diplomatie afghane Rangeen Dadfar Spanta s'est rendu sur place peu après l'attentat, selon le porte-parole du ministère Sultan Ahmed Baheen. Il a affirmé, comme le président Hamid Karzaï et comme les autorités de New Delhi, que ce type d'attaques ne réussirait pas à mettre à mal les "profondes relations" entre l'Inde et l'Afghanistan.

Depuis 2001, les insurgés afghans ont souvent pris des projets ou locaux indiens dans le pays. Nombre de talibans afghans ont des liens étroits avec le Pakistan, pays rival de l'Inde, qui autrefois soutenait le régime taliban de Kaboul. Islamabad voit aujourd'hui avec inquiétude le resserrement des liens entre Kaboul et New Delhi.

A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a fermement condamné l'attentat dans une déclaration adoptée à l'unanimité de ses 15 membres. Ils ont exprimé leur "inquiétude devant les menaces causées par les talibans, Al-Qaïda, les groupes armés illégaux, criminels et ceux impliqués dans la production et le trafic illicites de stupéfiants". AP

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