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vendredi, 23 mai 2008

Le bulletin des patrons, Que d'injustice!

Aujourd'hui Carlos Brito de Inbev (72%) et Luc Bertrand d'Ackermans& van Haaren (67%)

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Deux mil sept ne restera pas comme une année bénie dans les mémoires des épargnants belges. Après l'envolée de 2006 (+22 %), ce fut en effet la douche froide, avec un recul de 5,5 % de l'indice BEL 20. Une baisse limitée certes, mais qui cache des mouvements beaucoup plus forts. Plusieurs vedettes, telles UCB, Solvay, Omega Pharma ou la catastrophique Agfa-Gevaert, ont solidement reculé. Et puis, surtout, Fortis, LA valeur des fonds de portefeuille, celle que devait détenir tout « bon père de famille », a souffert du double impact de la crise des subprimes aux Etats-Unis et de son OPA (réussie depuis lors) sur la banque néerlandaise ABN Amro. Si Bruxelles n'a perdu, in fine, que 5,5 %, c'est que la place a pu compter sur quelques belles prestations (Umicore, Suez, Inbev). Et les uns ont finalement réussi à pratiquement compenser les autres…

Comme chaque année, certaines entreprises belges ont donc mieux performé que d'autres.

Pourquoi ? En grande partie parce que les investisseurs ont eu confiance en leurs dirigeants. Parce qu'au-delà des purs résultats financiers, dans une entreprise, il y a des hommes, des stratégies et des valeurs. Et un patron, qui trace la route…

L'an dernier, qui ont été les meilleurs managers ? Quel est le chef qui mérite un véritable coup de chapeau ? Qui va succéder à André Bergen (KBC) ? Le Soir et De Standaard vont, pour la deuxième année, répondre à cette question (jusqu'au samedi 24 mai inclus).

Notre objectif est simple et ambitieux : évaluer l'action de chacun des patrons des sociétés du BEL 20 l'an dernier. Comment avons-nous procédé ? Nous sommes partis d'une réalité : l'action d'un manager comporte des éléments objectifs et d'autres plus subjectifs. Pour le premier volet, nous avons retenu cinq critères d'ordre financier. Pour le second volet, pour apprécier par exemple des facteurs comme la vision stratégique, le respect des valeurs propres à l'entreprise, la qualité de la gestion des ressources humaines… nous avons réuni autour de la table cinq observateurs indépendants de la vie des entreprises pour une discussion à bâtons rompus sur les mérites des uns et des autres (lire ci-contre). Un maximum de 50 points pour les critères financiers et de 50 points pour le jury. Soit un total de 100 points.

Quels sont les cinq critères financiers retenus ?

1 Le cours de l'action. Il ne pouvait être absent. Nous avons comparé l'évolution du cours sur 12 mois à celle de l'indice sectoriel de l'entreprise analysée. Une progression de plus de 10 % supérieure à celle de l'indice de référence rapporte 10 points. C'est le cas cette année pour la seule KBC. Par contre, Agfa-Gevaert, Bekaert, Solvay et UCB dont l'action a sous-performé de plus de 20 % par rapport à leur indice de référence ont reçu 0 point.

2 Le bénéfice net. Nous avons comparé l'évolution du bénéfice net 2007 par rapport à celui de 2006. En fonction de la marge de progression, nous avons décerné 10 (pour Agfa, Inbev, Omega et Umicore), 8, 6, 4, 2 et 0 point (pour Avh, GBL, CNP et UCB). Nous sommes conscients que le bénéfice net n'est pas un indicateur parfait, parce qu'il tient compte des résultats exceptionnels, ce qui rend parfois la comparaison peu significative. GBL avait par exemple reçu 10 points l'an dernier, compte tenu de l'impact du résultat exceptionnel obtenu grâce à la vente de sa participation dans Bertelsmann. Et le holding d'Albert Frère reçoit 0 point cette année, à cause de la plus-value de 2006… Mais le bénéfice net demeure la donnée la plus simple pour l'épargnant moyen. Et c'est une donnée qu'on retrouve dans les entreprises industrielles mais aussi dans les banques et les holdings, qui occupent ensemble une part importante au sein du Bel 20.

3 Corporate governance. C'est un ensemble de dispositions internes qui visent à permettre de contrôler et diriger efficacement une entreprise, avec pour élément central les relations entre les membres du conseil d'administration, les actionnaires et les membres du comité de direction. En Belgique, les recommandations concernant les sociétés cotées sont réunies dans le Code Lippens. Nous avons retenu cinq critères (2 points chacun) : la publication du salaire du patron, la séparation entre les fonctions de CEO et de président du conseil d'administration, la présence d'au moins trois administrateurs indépendants, une majorité d'administrateurs indépendants au sein du comité d'audit, d'une part, et du comité de rémunérations, d'autre part. Avh, Cofinimmo, Delhaize, CNP, Omega et Umicore montrent l'exemple, avec 10 points.

4 Développement durable et responsabilité sociale. La KBC classe chaque entreprise du BeL 20 par rapport à un indice maison. Plus de 70 % rapportent 10 points et moins de 30 % zéro point. KBC et Umicore sont les deux meilleurs, GBL et la CNP les moins bons.

5 Transparence. C'est l'Association belge des analystes financiers qui, chaque année, établit le classement de la meilleure information financière, en passant au crible la qualité des informations transmises aux marchés financiers tout au long de l'année. La note maximale est de 500. Plus de 400 rapportent 10 points et moins de 250, zéro point. Pour ce critère, Solvay est la seule à obtenir la cote de 10.

Voilà pour la méthode. Nous vous présentons ci-contre les deux plus mauvais bulletins, Ludo Verhoeven (Agfa-Gevaert) et Jan Cassiman (Omega Pharma). Deux managers, qui ne sont d'ailleurs plus en poste aujourd'hui. Nous remonterons ensuite le classement à raison de deux patrons par jour. Avec un tiercé final, dont on peut déjà vous dire qu'il sera… très orienté vers l'étranger.

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