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mercredi, 14 mai 2008

le Figaro: Obama prépare l'affrontement avec McCain

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Lundi, Barack Obama tenait un meeting à Charleston, en Virginie-Occidentale. Le candidat démocrate vient de dépasser sa rivale dans le décompte crucial des superdélégués. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS


Le sénateur de l'Illinois, à deux doigts d'obtenir l'investiture démocrate, tente d'anticiper la prochaine phase de la campagne.

Voilà déjà un mois et demi, Barack Obama avait reconnu que les primaires démocrates ressemblaient «à un bon film qui dure une demi-heure de trop». Alors qu'il touche pratiquement du doigt l'investiture démocrate, l'impatience perce dans les rangs de ses partisans. Mais la fin de la partie ne dépend pas de lui.

En campagne dimanche avec sa fille Chelsea, Hillary Clinton a lu quelques messages d'encouragement reçus en ce jour de Fête des mères aux États-Unis. L'un d'eux, signé Angela, disait : «Ce n'est pas fini tant que la dame en tailleur-pantalon n'a pas dit que c'était fini», référence à la tenue standard de la sénatrice de New York. Son adversaire peut en tirer deux conclusions : elle n'est pas encore tout à fait prête à se retirer, et l'annonce viendra d'elle.

Quand ? La nette victoire qui lui est promise aujourd'hui en Virginie-Occidentale pourrait satisfaire son désir de partir la tête haute, à moins qu'elle ne veuille y ajouter des succès dans le Kentucky, le 20 mai, et à Porto Rico, le 1er juin. Parallèlement, le sénateur de l'Illinois est donné favori dans l'Oregon, le 20 mai, puis dans le Montana et le Dakota du Sud, le 3 juin. Ces ultimes scrutins ne changeront pas la donne : Obama garde l'avantage dans le décompte des délégués et il vient de dépasser sa rivale dans celui des superdélégués, élus et dirigeants du parti voués à arbitrer le duel.

«Le rythme des ralliements va s'accélérer», prédit son conseiller David Axelrod. À eux seuls, les superdélégués peuvent déclarer un vainqueur en le propulsant au-delà du seuil qualificatif de 2 024 voix à la convention. Hillary Clinton verrait sûrement venir l'humiliation et n'aurait qu'un mot à dire pour l'éviter. «Elle joue ses cartes comme elle l'entend, analyse Axelrod, mais je pense qu'elle se soucie du Parti démocrate et du pays, et je ne crois pas qu'elle veuille mettre nos chances en péril.»

C'est l'appel du pied le plus appuyé émanant du camp Obama. Karl Rove, l'ancien gourou électoral de George Bush, déconseille d'aller plus loin, au risque de froisser les électeurs de Clinton. «C'est un peu comme recevoir un conseil médical du patron d'un funérarium», ironise Bill Burton, le porte-parole du sénateur de l'Illinois.

Un clone de Bush

Contraint à la patience, le «nominé présomptif», comme le qualifie la presse, n'en prépare pas moins l'étape suivante : l'affrontement avec le républicain John McCain pour la conquête de la Maison-Blanche à l'automne. Obama doit se rendre aujourd'hui dans le Missouri, dont la primaire est passée depuis le 5 février, mais qui sera l'un des champs de bataille le 4 novembre. Il prévoit également une tournée du pays l'été prochain afin d'exposer sa biographie au plus grand nombre. Son équipe a lancé dès samedi une campagne de six mois dans les cinquante États pour inscrire le plus possible de démocrates sur les listes électorales. Elle met également la dernière main à des spots publicitaires dépeignant le candidat républicain comme un clone de Bush : «Avant novembre, chaque électeur saura que McCain offre un troisième mandat de Bush», promet le stratège de la campagne démocrate, David Plouffe.

De son côté, le porte-drapeau du camp conservateur fourbit ses arguments, avec des spots raillant «l'inexpérience» et «l'élitisme» du jeune sénateur, qui ne serait pas de taille à devenir commandant en chef. McCain a également prévu cette semaine une série de discours sur l'environnement, destinés à séduire les électeurs indépendants que lui dispute Obama. Les deux hommes partagent une image d'outsiders qui plaît à ce segment crucial de l'électorat. Ils entendent la cultiver avec une série de débats publics sans modérateur durant l'été, un peu à la façon des débats sur l'esclavage entre Abraham Lincoln et Stephen Douglas en 1858.

Cette approche moins conventionnelle de la politique n'exclut pas les passes d'armes. John McCain a ouvert le feu en accusant son rival d'être «le candidat du Hamas», parce qu'un représentant du mouvement islamiste palestinien lui avait donné sa préférence. Le sénateur de l'Illinois a répondu que son rival «perdait la boule», formule critiquée pour son allusion implicite à l'âge du sénateur républicain.

L'âge n'en constitue pas moins une considération, de part et d'autre, dans le choix d'un futur vice-président, pour lequel la prospection a commencé. L'hypothèse d'un «ticket» Obama-Clinton est toujours évoquée, mais le sénateur Ted Kennedy, proche du «nominé présomptif», l'a exclue en des termes humiliants pour sa collègue au Sénat : Obama a besoin d'un «vrai leadership» à ses côtés, qui soit «en phase avec les nobles aspirations du peuple américain.» Tel est le traitement réservé aux perdants.

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